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Politique Publié le mercredi 8 juin 2011 | Le Patriote

Problèmes sécuritaires, justice, réconciliation / Mme Souhayr Bellassen, présidente de la FIDH : “Il y a une détermination claire du président de la République”

La volonté des nouvelles autorités ivoiriennes de faire de la Côte d’Ivoire un Etat de droit n’est certainement pas une promesse en l’air. Au sortir de leurs rencontres avec les différentes autorités administratives et les membres de l’ancien régime en résidences surveillées, les responsables de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) ont pu se rendre compte de ce que le respect des droits de l’homme commence à être une réalité en Côte d’Ivoire. « Nous avons rencontré les détenus de la Pergola. Ils sont au nombre de 37. Ils sont tous bien traités. Ils ne se plaignent de rien », a affirmé Mme Souhayr Bellassen, présidente de la FIDH, lors d’une conférence de presse qu’elle a animée hier, dans un hôtel de la place, au Plateau.

Toute fois, elle a souhaité que le statut juridique des détenus soit clarifié. « Soit ils sont formellement inculpés, soit ils sont libérés », a-t-elle tranché. La mission de la FIDH en Côte d’Ivoire, elle a indiqué, s’articule autour de deux objectifs : les investigations sur les crimes commis à Duekoué et à Abidjan et les rencontres avec les autorités. Cela pour discuter des trois préoccupations que sont la sécurité, la justice et la réconciliation.

Pour avoir un minimum de sécurité et d’apaisement des esprits, Mme Souhayr a recommandé l’encasernement des militaires. Car dira-t-elle, des témoignages recueillis, « il y’a encore des exactions et les Ivoiriens ont toujours peur de sortir». Concernant la justice, elle a insisté sur la nécessité d’une justice pour tous, pas d’une justice des vainqueurs au détriment des vaincus. Il en est de même du processus de réconciliation dont la réussite a estimé l’experte en Droit, dépendra de son caractère consensuel et de la capacité des responsables de la commission dialogue, vérité et réconciliation à faire en sorte que la parole soit libérée pour que chaque camp s’exprime librement. Sur toutes ces questions, Mme Souhayr a assuré avoir bénéficié d’une oreille attentive auprès de personnalités rencontrées. « Il y a une détermination claire du président de la République à trouver des solutions à ces problèmes.

Le ministre de l’Intérieur nous a informé que les commissariats et les brigades de gendarmerie sont en train d’être rouverts », s’est –elle réjouie. A ceux qui s’interrogent sur la légalité des auditions de certaines personnalités de l’ancien régime, eu égard à la particularité de leur statut, Me Sidiki Kaba, président d’honneur de la FIDF, s’est voulu rassurant. « Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Pour le moment, nous sommes au stade d’enquête préliminaire.

Lorsque cela prendra fin, on verra ce que décidera le gouvernement », a-t-il fait noter. Cependant, il a fait savoir que cette question ne se poserait plus si la Côte d’Ivoire ratifiait rapidement la convention de la cour pénale internationale. Pour l’homme de droit, il est clair qu’il faut reformuler la justice ivoirienne. La guerre en Côte d’Ivoire a-t-il commenté, est arrivée à la suite d’une triple crise identitaire, politique et économique. Et l’impunité, l’absence de justice a été pour beaucoup dans « cette tragédie ».

Dao Maïmouna
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