Après la formation du Gouvernement, l’autre chantier à défricher par le régime du Président Ouattara est celui de la sécurité. En cela, la question de la construction de la nouvelle Armée se pose avec acuité. Mais, quelques anicroches risquent bien de compliquer le processus.
Identifier, encaserner ou insérer dans la vie sociale. Le Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC) est un vaste chantier qui, comme toutes les actions de redressement du pays, préoccupe plus d’un Ivoirien. C’est l’une des conditions, sinon la condition essentielle, pour le retour à la normalité. La sécurisation du pays en dépend. Les responsables du problème qui en sont conscients essaient de conduire le processus avec tact. C’est ce qui explique, sans doute, la prolongation de la période d’identification des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Fixée alors au premier juin dernier, la date de clôture a été prorogée au 23 juin prochain. Soit trois semaines de rallonge. En fait, pour le coordonnateur Daniel Kossomina Ouattara, il s’agit de faire en sorte qu’aucun élément ne soit laissé pour compte dans l’opération qui, rappelons-le, a démarré depuis 2007. Ce sera tant mieux ! Car, il faut éviter de faire des frustrés dans cette situation de sortie de crise. Seulement voilà, de l’intention à la réalité, un pas est vite franchi. Le programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire est plus complexe qu’on le croit. Tout simplement, parce que les destinataires de cette opération(les éléments à encaserner ou à insérer dans la vie sociale) ne semblent pas percevoir tout le sens du processus. La preuve, ils poseraient, encore, certaines préoccupations qui rappellent à leurs responsables hiérarchiques directs un besoin de sensibilisation. « Nous faisons de notre mieux pour leur faire comprendre les choses, mais ce n’est pas facile », explique un Officier des FRCI. Qui souhaite que l’Etat-major enclenche une véritable campagne de sensibilisation à l’intention des ex-combattants. Une démarche qui doit viser, avant tout, à l’explication des critères de sélection des futurs éléments de l’armée nouvelle. Car, ne rentre pas dans l’armée qui veut, soit-il ancien combattant. La loi ivoirienne prévoit une restriction de l’âge comme critères de candidature : peut intégrer l’Armée, tout Ivoirien ayant au plus trente ans au moment du recrutement. Il y a également des visites médicales préalables pour attester de l’aptitude du futur soldat. A priori, c’est clair, mais pas suffisant pour des personnes qui ont pris des armes pour la défense de la patrie. Bien plus, ce sont, en général, des amateurs de l’Armée. Ils se sentiraient alors frustrés en cas de démobilisation. Le pire, c’est que la plupart détiennent encore des armes. Cela est d’autant plus inquiétant que l’un des responsables de la Compagnie FARA (Gendarmerie d’Abobo), insiste sur la nécessité de rassurer tous ces jeunes sur leur sûreté avant d’entrer en caserne ou d’accepter la démobilisation. Dans cette compagnie, ce sont plus de 1900 éléments qui, sur demande du PNRRC ont été identifiés et portés à la connaissance de l’Etat-major. D’autres éléments se sont ajoutés, par la suite, des filles en général. En gros, ce sont plusieurs milliers de candidats à l’armée qui attendent, étant donné qu’Abobo qui compte plusieurs compagnies, notamment celle de Djah Gao (Camp commando) n’est pas le seul centre de regroupement des éléments sur le territoire national.
Une autre paire de manches
Si la cérémonie officielle de retour des gendarmes dans la Brigade d’Abobo qui a eu lieu en fin de semaine dernière, marquait en quelque sorte, un pas vers le retour à la normalité, le constat sur place est tout autre. En effet, ces forces de première catégorie attendues avec impatience à leurs postes n’ont pas encore donné signe de vie. L’enceinte sert actuellement à la formation, sinon, la préparation préalable des futurs soldats. Une ambiance martiale y règne. A la vérité, les conditions ne semblent pas encore réunies pour leur installation. « Les bureaux ne sont pas fonctionnels ; calcinés pendant les affrontements entre FRCI et ex-FDS, ils sont délabrés », nous explique-ton. Les responsables des FRCI sont obligés de mettre la main à la poche pour assurer le minimum afin de rendre le cadre fréquentable. Voilà une autre paire de manches dans la reconstruction de l’Armée nouvelle. Réhabiliter les locaux des forces régaliennes pour l’exercice conséquent de leur fonction.
MARTIAL GALE
Identifier, encaserner ou insérer dans la vie sociale. Le Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC) est un vaste chantier qui, comme toutes les actions de redressement du pays, préoccupe plus d’un Ivoirien. C’est l’une des conditions, sinon la condition essentielle, pour le retour à la normalité. La sécurisation du pays en dépend. Les responsables du problème qui en sont conscients essaient de conduire le processus avec tact. C’est ce qui explique, sans doute, la prolongation de la période d’identification des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Fixée alors au premier juin dernier, la date de clôture a été prorogée au 23 juin prochain. Soit trois semaines de rallonge. En fait, pour le coordonnateur Daniel Kossomina Ouattara, il s’agit de faire en sorte qu’aucun élément ne soit laissé pour compte dans l’opération qui, rappelons-le, a démarré depuis 2007. Ce sera tant mieux ! Car, il faut éviter de faire des frustrés dans cette situation de sortie de crise. Seulement voilà, de l’intention à la réalité, un pas est vite franchi. Le programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire est plus complexe qu’on le croit. Tout simplement, parce que les destinataires de cette opération(les éléments à encaserner ou à insérer dans la vie sociale) ne semblent pas percevoir tout le sens du processus. La preuve, ils poseraient, encore, certaines préoccupations qui rappellent à leurs responsables hiérarchiques directs un besoin de sensibilisation. « Nous faisons de notre mieux pour leur faire comprendre les choses, mais ce n’est pas facile », explique un Officier des FRCI. Qui souhaite que l’Etat-major enclenche une véritable campagne de sensibilisation à l’intention des ex-combattants. Une démarche qui doit viser, avant tout, à l’explication des critères de sélection des futurs éléments de l’armée nouvelle. Car, ne rentre pas dans l’armée qui veut, soit-il ancien combattant. La loi ivoirienne prévoit une restriction de l’âge comme critères de candidature : peut intégrer l’Armée, tout Ivoirien ayant au plus trente ans au moment du recrutement. Il y a également des visites médicales préalables pour attester de l’aptitude du futur soldat. A priori, c’est clair, mais pas suffisant pour des personnes qui ont pris des armes pour la défense de la patrie. Bien plus, ce sont, en général, des amateurs de l’Armée. Ils se sentiraient alors frustrés en cas de démobilisation. Le pire, c’est que la plupart détiennent encore des armes. Cela est d’autant plus inquiétant que l’un des responsables de la Compagnie FARA (Gendarmerie d’Abobo), insiste sur la nécessité de rassurer tous ces jeunes sur leur sûreté avant d’entrer en caserne ou d’accepter la démobilisation. Dans cette compagnie, ce sont plus de 1900 éléments qui, sur demande du PNRRC ont été identifiés et portés à la connaissance de l’Etat-major. D’autres éléments se sont ajoutés, par la suite, des filles en général. En gros, ce sont plusieurs milliers de candidats à l’armée qui attendent, étant donné qu’Abobo qui compte plusieurs compagnies, notamment celle de Djah Gao (Camp commando) n’est pas le seul centre de regroupement des éléments sur le territoire national.
Une autre paire de manches
Si la cérémonie officielle de retour des gendarmes dans la Brigade d’Abobo qui a eu lieu en fin de semaine dernière, marquait en quelque sorte, un pas vers le retour à la normalité, le constat sur place est tout autre. En effet, ces forces de première catégorie attendues avec impatience à leurs postes n’ont pas encore donné signe de vie. L’enceinte sert actuellement à la formation, sinon, la préparation préalable des futurs soldats. Une ambiance martiale y règne. A la vérité, les conditions ne semblent pas encore réunies pour leur installation. « Les bureaux ne sont pas fonctionnels ; calcinés pendant les affrontements entre FRCI et ex-FDS, ils sont délabrés », nous explique-ton. Les responsables des FRCI sont obligés de mettre la main à la poche pour assurer le minimum afin de rendre le cadre fréquentable. Voilà une autre paire de manches dans la reconstruction de l’Armée nouvelle. Réhabiliter les locaux des forces régaliennes pour l’exercice conséquent de leur fonction.
MARTIAL GALE