L’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire fait deux principales recommandations au gouvernement : changer les méthodes de maintien de l’ordre par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire et améliorer les conditions de détention des prisonniers du régime Gbagbo.
La Division des droits de l’Homme (Ddh) de l’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire (Onuci) a conduit une mission d’observation et de surveillance dans plusieurs localités du pays. Guillaume Ngéfa, chef par intérim de cet organe, en a livré les résultats, hier, lors d’une conférence de presse hebdomadaire. « La Ddh est particulièrement préoccupée par la multiplication d’incidents violents et attaques conduits par les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) contre plusieurs villages ». A savoir : Dabouyo (entre Sassandra et Guéyo), Yamanou (près de Daloa), Sériyo (entre Gagnoa et Guéyo), Bakayo, Becouesin (24 km d’Akoupé), Domolon et Yakassé-Mé. « A Becouesin, des éléments des Frci venus d’Akoupé, ont investi le village et ont fait usage de la force mortelle. Ils ont ensuite arrêté une vingtaine de jeunes et les ont détenus à l’hôtel des hôtes, communément appelé golf hôtel. En cours de route, ils ont battu une autre personne qui est morte de suite de ses blessures », a-t-il précisé. A Yakassé-Mé, l’intérimaire révèle qu’un vieillard s’est écroulé et est mort lorsqu’il tentait de fuir en brousse par crainte d’être arrêté par des éléments des Frci. Qui, explique-t-il, avaient lancé une opération de ratissage dans le village suite à un litige privé entre un jeune et un élément des Frci. Le bilan de cet incident s’élève à au moins 45 blessés dont 3 par balles, selon le rapport des investigations. Poursuivant le récit des faits, Guillaume Ngéfa a mentionné des renforts lourdement armés venus à bord de véhicules 4x4 d’Abidjan et d’Adzopé (qui) ont pris d’assaut le village en tirant et en tabassant les jeunes. Les populations qui avaient trouvé refuge dans la brousse en sont revenues, ajoute-t-il, grâce à l’intervention de l’Onuci. Une autre incursion des Frci à Domolon à la recherche de caches d’armes s’est soldée par une trentaine de blessés à coups de machette et de crosse, d’après la Ddh. Les enquêteurs onusiens retiennent quatre éléments des faits qui précèdent : « l’utilisation des armes lourdes dans les opérations de maintien de l’ordre dans les villages, les arrestations massives de jeunes, les pillages et la fuite des populations vers la brousse ». Ils recommandent ce qui suit au gouvernement : des enquêtes immédiates et impartiales sur le recours des Frci à la force disproportionnée dans le maintien de l’ordre, l’équipement de ces forces en moyens conventionnels suffisants et appropriés à cet effet. Outre les séances de formation et de sensibilisation qu’ils suggèrent, les Frci devraient rendre tous les biens confisqués, en particulier les joyaux de la chefferie traditionnelle. Les Onusiens recommandent par ailleurs l’amélioration des « conditions précaires » de détention, notamment à Bouna des collaborateurs ou des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Bidi Ignace
La Division des droits de l’Homme (Ddh) de l’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire (Onuci) a conduit une mission d’observation et de surveillance dans plusieurs localités du pays. Guillaume Ngéfa, chef par intérim de cet organe, en a livré les résultats, hier, lors d’une conférence de presse hebdomadaire. « La Ddh est particulièrement préoccupée par la multiplication d’incidents violents et attaques conduits par les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) contre plusieurs villages ». A savoir : Dabouyo (entre Sassandra et Guéyo), Yamanou (près de Daloa), Sériyo (entre Gagnoa et Guéyo), Bakayo, Becouesin (24 km d’Akoupé), Domolon et Yakassé-Mé. « A Becouesin, des éléments des Frci venus d’Akoupé, ont investi le village et ont fait usage de la force mortelle. Ils ont ensuite arrêté une vingtaine de jeunes et les ont détenus à l’hôtel des hôtes, communément appelé golf hôtel. En cours de route, ils ont battu une autre personne qui est morte de suite de ses blessures », a-t-il précisé. A Yakassé-Mé, l’intérimaire révèle qu’un vieillard s’est écroulé et est mort lorsqu’il tentait de fuir en brousse par crainte d’être arrêté par des éléments des Frci. Qui, explique-t-il, avaient lancé une opération de ratissage dans le village suite à un litige privé entre un jeune et un élément des Frci. Le bilan de cet incident s’élève à au moins 45 blessés dont 3 par balles, selon le rapport des investigations. Poursuivant le récit des faits, Guillaume Ngéfa a mentionné des renforts lourdement armés venus à bord de véhicules 4x4 d’Abidjan et d’Adzopé (qui) ont pris d’assaut le village en tirant et en tabassant les jeunes. Les populations qui avaient trouvé refuge dans la brousse en sont revenues, ajoute-t-il, grâce à l’intervention de l’Onuci. Une autre incursion des Frci à Domolon à la recherche de caches d’armes s’est soldée par une trentaine de blessés à coups de machette et de crosse, d’après la Ddh. Les enquêteurs onusiens retiennent quatre éléments des faits qui précèdent : « l’utilisation des armes lourdes dans les opérations de maintien de l’ordre dans les villages, les arrestations massives de jeunes, les pillages et la fuite des populations vers la brousse ». Ils recommandent ce qui suit au gouvernement : des enquêtes immédiates et impartiales sur le recours des Frci à la force disproportionnée dans le maintien de l’ordre, l’équipement de ces forces en moyens conventionnels suffisants et appropriés à cet effet. Outre les séances de formation et de sensibilisation qu’ils suggèrent, les Frci devraient rendre tous les biens confisqués, en particulier les joyaux de la chefferie traditionnelle. Les Onusiens recommandent par ailleurs l’amélioration des « conditions précaires » de détention, notamment à Bouna des collaborateurs ou des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Bidi Ignace