x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 14 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Guerre ouverte : entre transporteurs et syndicalistes

Ces propriétaires respectés pour le poids de leurs investissements dans le milieu ont pris position en faveur de l’un des leurs. En l’occurrence Mme Hélène Elo, née Kouassi, Gérante de la compagnie STB qui dispose d’une flotte de 300 cars et auto-cars et vient de mettre dans le réseau en mai 2011 dix (10) cars neufs de 70 places. Ce qui fait un investissement de plus de 12 milliards F Cfa. Dans la guerre ouverte avec les syndicalistes, ce poids a pesé pour obtenir deux entretiens de haut niveau. L’un avec le Commandant Zackaria Koné, le même jour (samedi) au Golf Hôtel et le second (le dimanche) avec le ministre de tutelle Gaoussou Touré. Si l’on en croit son président Almamy Touré, cette « violation du domaine de la compagnie STB » n’est en réalité qu’une volonté des syndicalistes d’en découdre avec les propriétaires pour avoir créé le Gie et s’imposer comme les seuls interlocuteurs directs de l’Etat et autres décideurs. « La création du Gie par nous les propriétaires de cars et autres véhicules de transport, suite au constat de l’instrumentalisation et la manipulation des dossiers du milieu par les syndicalistes tout juste après la grève inhérente au coût du carburant en 2010, est difficilement acceptée par ceux-ci. Depuis lors, ils sont à l’affût de tout contentieux pour régler des comptes avec les membres du Gie », a-t-il expliqué. Puis de relever que si tel n’était pas le cas, les syndicalistes se seraient pris autrement en suivant la procédure d’une mise en demeure avant de passer à l’action. « Le droit prescrit des procédures en la matière. Et aucune disposition n’a été respectée. Un matin, des gens qui se disent syndicalistes se lèvent, se font accompagner d’hommes armés pour détruire les locaux d’un acteur économique régulièrement constitué depuis 1985 et installé sur un site qu’il loue régulièrement depuis 1997 à celui qui en est le propiétaire, comme en témoigne le titre foncier, sauf autre preuve contraire de droit. Cela démontre si besoin en était que ce qui s’est passé, n’est que le résultat de la méchanceté et d’une guerre déclarée aux propriétaires de véhicules donc aux vrais transporteurs que nous sommes parce que nous ne voulons plus que des personnes s’autoproclament comme étant des nôtres et agissent en notre nom», a-t-il souligné. Depuis le samedi dernier, le litige sur l’espace Gbêba s’est donc mué en guerre ouverte entre syndicalistes et transporteurs, surtout entre deux natifs d’Odienné (Touré Almany et Adama Touré). D’où le désarroi du ministre de tutelle Gaoussou Touré, qui, recevant le Gie à son domicile le dimanche 12 juin 2011, a signifié sa solidarité aux propriétaires de véhicules. Et s’est engagé à les appuyer dans ses objectifs de modernisation du milieu et de relance de la compétitivité des compagnies ivoiriennes du transport. Un combat qu’il entend relever, a-t-il dit, « en parlant moins et en agissant beaucoup ».

Le contentieux foncier demeure

Certes, au terme de ces rencontres, le Gie a eu des assurances fermes pour la reconstruction de la clôture de la compagnie STB en vue de poursuivre dans la sérénité ses activités, mais, le problème du litige foncier sur le site demeure. Et pour mieux cerner ce contentieux, il faut remonter dans les années 1990 précisément en 1994 et 1995. A cette date, les transporteurs préalablement installés sur ce site, sont délogés de l’espace Gbêba au profit de l’Eglise Méthodiste Unie qui donnait de la voix après que des terrains de l’Etat eurent été aménagés au Plateau pour les musulmans et les catholiques. Avant d’être recasés à la nouvelle gare d’Adjamé qui n’a pu les accueillir tous. Ainsi, des trottoirs se trouvent-ils être érigés en aires de stationnement. Devenu dès lors son patrimoine, l’église méthodiste du Bishop Boni n’a pu y construire le temple prévu. Et le site devient un fumoir, un nid de désœuvrés et de bandits. En 2008, la Cngrci d’Adama Touré engage alors l’épreuve de force et réussit à récupérer quatre hectares sur les sept. Mais, les syndicalistes sont loin d’être satisfaits. Leur dernière bataille, arracher la moitié de la superficie restante à la compagnie STB. Et sur leur route, se dresse Almamy Touré et ses pairs propriétaires du groupe des 32 puissants transporteurs ivoiriens. Au-delà d’un problème de leadership entre acteurs du transport, les pouvoirs publics doivent trouver une réponse définitive au problème du déficit des aires de stationnement. Aux dernières nouvelles, le dossier a été porté sur la table du Cheikh Aboubacar Fofana, président du Cosim, par des appuis des syndicalistes.

M Tié Traoré
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ