La reconstruction de la Côte d’Ivoire préoccupe à plus d’un titre les intellectuels ivoiriens, notamment l’écrivain-poète Toh Bi Tié Emmanuel. Au cours d’un exposé qu’il a présenté récemment, l’enseignant-chercheur à l’université de Bouaké a fait des propositions dans le sens de la construction d’une Côte d’Ivoire nouvelle qui commence, à son avis, par la ‘’désethnicisation’’ du jeu politique.
«Il importe de désethniciser la politique. Une campagne de sensibilisation s’impose à ce sujet. En amont, on inculquera au citoyen ivoirien qu’il ne devra sa stabilité sociale qu’au travail consciencieux, acharné et persévérant, et non à un apparentement à quelque leader politique. De façon telle que la promotion du travail deviendrait un gage de réconciliation nationale ; la sublimation des compétences offrirait la faveur de briser la réclusion ethnique, jadis génétique», a suggéré Dr Toh Bi. Dans son exposé, l’écrivain-poète a regretté le fait que d’Houphouët à Bédié, les Baoulé ont totalisé près de 50 ans de pouvoir d’Etat, qui n’ont pourtant pas hissé ce groupe ethnique au firmament de la vie sociale. « Enjambons la parenthèse des 10 mois de règne du Général Guéi. Pas de bilan donc pour le peuple du grand Ouest. De 2000 à 2010, sous Gbagbo, les Bété ont totalisé 10 ans de pouvoir. Ils n’en sont pas sortis plus épanouis non plus », a-t-il déploré. Et d’ajouter: « La conclusion de notre métaphysique est que le salut réside dans le travail et non dans l’ethnie. C’est d’ailleurs une meilleure sécurité pour les dirigeants politiques que de le comprendre. L’essor national en découlerait ». Pour l’enseignant-chercheur, cette rigueur de vie sociale, expression d’une pauvreté de cœur, devrait déteindre sur l’élection d’une Constitution prévoyant, de façon non négociable, la limitation du mandat présidentiel. Cette légifération, a-t-il dit, réduirait fortement les tentations aux sempiternels coups d’Etat qui affichent l’inconvénient de freiner la marche vers le développement, mais surtout de l’inscrire dans un cyclisme accablant. « Il conviendrait de se régler tous les comptes dans un cadre politique. Et tout individu ou groupe d’individus qui tenterait de contourner l’état d’esprit édicté devrait faire l’objet d’hostilité ou de vives réprobations par tous les organes de l’Etat », a-t-il proposé. Dr Toh Bi a par ailleurs plaidé pour que la Côte d’Ivoire fasse l’économie d’une persécution de la part des voisins, en ne couvant pas ses richesses comme la poule le fait de ses œufs. « Par souci d’appartenance commune, le pays pourrait aider à soulager le désastre de ses voisins en leur accordant quelques privilèges. Des réflexions d’experts pourraient être sollicitées à ce propos, pour examiner une bonne applicabilité de la suggestion émise, susceptible d’entretenir de bons rapports entre la Côte d’Ivoire et ses entourants », a-t-il émis.
David Yala
«Il importe de désethniciser la politique. Une campagne de sensibilisation s’impose à ce sujet. En amont, on inculquera au citoyen ivoirien qu’il ne devra sa stabilité sociale qu’au travail consciencieux, acharné et persévérant, et non à un apparentement à quelque leader politique. De façon telle que la promotion du travail deviendrait un gage de réconciliation nationale ; la sublimation des compétences offrirait la faveur de briser la réclusion ethnique, jadis génétique», a suggéré Dr Toh Bi. Dans son exposé, l’écrivain-poète a regretté le fait que d’Houphouët à Bédié, les Baoulé ont totalisé près de 50 ans de pouvoir d’Etat, qui n’ont pourtant pas hissé ce groupe ethnique au firmament de la vie sociale. « Enjambons la parenthèse des 10 mois de règne du Général Guéi. Pas de bilan donc pour le peuple du grand Ouest. De 2000 à 2010, sous Gbagbo, les Bété ont totalisé 10 ans de pouvoir. Ils n’en sont pas sortis plus épanouis non plus », a-t-il déploré. Et d’ajouter: « La conclusion de notre métaphysique est que le salut réside dans le travail et non dans l’ethnie. C’est d’ailleurs une meilleure sécurité pour les dirigeants politiques que de le comprendre. L’essor national en découlerait ». Pour l’enseignant-chercheur, cette rigueur de vie sociale, expression d’une pauvreté de cœur, devrait déteindre sur l’élection d’une Constitution prévoyant, de façon non négociable, la limitation du mandat présidentiel. Cette légifération, a-t-il dit, réduirait fortement les tentations aux sempiternels coups d’Etat qui affichent l’inconvénient de freiner la marche vers le développement, mais surtout de l’inscrire dans un cyclisme accablant. « Il conviendrait de se régler tous les comptes dans un cadre politique. Et tout individu ou groupe d’individus qui tenterait de contourner l’état d’esprit édicté devrait faire l’objet d’hostilité ou de vives réprobations par tous les organes de l’Etat », a-t-il proposé. Dr Toh Bi a par ailleurs plaidé pour que la Côte d’Ivoire fasse l’économie d’une persécution de la part des voisins, en ne couvant pas ses richesses comme la poule le fait de ses œufs. « Par souci d’appartenance commune, le pays pourrait aider à soulager le désastre de ses voisins en leur accordant quelques privilèges. Des réflexions d’experts pourraient être sollicitées à ce propos, pour examiner une bonne applicabilité de la suggestion émise, susceptible d’entretenir de bons rapports entre la Côte d’Ivoire et ses entourants », a-t-il émis.
David Yala