Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, terre des Ebrié, a été le théâtre de violents combats qui ont mis fin au régime de l’ex-Président de la République Laurent Gbagbo. Dans cet entretien, le Président de la jeunesse Rhdp Atchan, Akré Georges, explique comment les villages Ebrié ont payé le lourd tribut des affrontements à Abidjan.
Des villages Ebrié n’ont pas caché leur soutien à Laurent Gbagbo malgré sa défaite. Certains ont même décidé d’aller déloger son adversaire de l’hôtel du Golf où il se trouvait sous le prétexte que ce lopin de terre leur appartient. Comment avez-vous apprécié ces actions ?
Certains de nos parents ont eu beaucoup d’écarts de langage à l’endroit du Président Ouattara. Cela a causé beaucoup de préjudices à nos villages. Ce fut le cas d’Anonkoi Kouté, où le village a été la cible de violents combats qui ont obligé les habitants à fuir, pour se réfugier dans d’autres quartiers. Aujourd’hui, nous pensons bien que c’est du passé. La situation est tenable. Le village d’Anonkoi Kouté retrouve peu à peu ses habitants et cela grâce aux actions de la jeunesse Rhdp Atchan. Nos cadres Fpi Atchan ont cultivé dans nos villages la haine, à telle enseigne que seul, leur point de vue a été pris en compte. Les autres cadres n’avaient plus d’aura. Et cela, les cadres Fpi l’ont bien réussi par le biais des cadres Dougbo. Mais grâce à Dieu, aujourd’hui, la tendance est à l’inverse. Ce sont les mêmes cadres Atchan, qui avaient été vilipendés, chassés de leur propre village, qui règlent aujourd’hui les différends au regard de la nouvelle donne.
Les villages Ebrié regorgent pourtant de cadres au Rhdp qui ont une audience auprès des populations. Alors, pourquoi ont-ils laissé faire, pour qu’on en arrive là ?
Ils étaient là, à la tâche. Mais les escadrons de la mort étaient aux trousses de ceux qui ne pensaient pas comme les tenants du pouvoir d’alors. Les cadres Pdci, Rdr et l’Udpci ont publié plusieurs déclarations, pour interpeller leurs frères, sur les dérives que leur comportement, risque d’entraîner dans nos villages. Mais puisqu’en ce moment-là, nous étions traités comme des apatrides, nous n’avons pas été écoutés.
Maintenant la tempête est passée. Quel état des lieux peut-on faire des dégâts causés dans vos villages ?
Tous ceux qui croyaient être à l’épicentre du peuple Atchan sont aujourd’hui émoussés, parce qu’ils n’ont jamais imaginé que le Président Ouattara allait être, un jour, à la barre. Beaucoup parmi eux ont quitté les villages. Les cadres Rhdp ont donc décidé d’aller les chercher pour les ramener chez eux. L’exemple d’Anonkoi Kouté est là. Grâce aux aînés comme Abi Raoul et Akpa Laurent, les populations d’Anonkoi Kouté ont pu regagner leur village.
Y a-t-il d’autres actions envisagées ?
En tant que président de la jeunesse Rhdp Atchan, nous allons rencontrer nos frères. Nous sommes en train d’organiser une caravane intitulée ‘‘caravane de réconciliation, de paix et de pardon’’. Nous irons vers nos parents, nos frères, nos amis. Nous allons sillonner tous les villages afin de les amener à s’inscrire dans la nouvelle donne, celle du pardon que prône le Président de la République Alassane Ouattara. Il ne faudrait pas que le peuple Atchan soit en marge de ce processus. La jeunesse Atchan se prépare déjà à réussir cela. Car nous estimons qu’il faut pardonner à tous ceux qui ont tenu des propos déplacés à l’endroit du Président Alassane Ouattara. Nous ne pensons pas les brûler. Ce sont nos frères. Nous avons besoin de toutes ces personnes-là.
Charles Konan Banny a été nommé à la tête du comité dialogue-vérité et réconciliation. Pensez-vous que, c’est un bon choix, pour ramener la paix dans le pays ?
La Côte d’Ivoire était en crise lorsque le Premier ministre Charles Konan Banny, alors gouverneur de la Beceao, a été rappelé au pays pour aider à sa résolution. Il a répondu à l’appel et il est venu. Il a commencé le travail de rassemblement des Ivoiriens. C’est un homme habité par un esprit rassembleur. Son choix ne nous surprend pas. Le Président Ouattara étant également un rassembleur, a vu juste de porter son choix sur lui. Mais ce que je peux dire, c’est que c’est sur la terre des Ebrié qu’on a vécu l’horreur ces derniers mois. Cette réconciliation qui doit certainement se dérouler ici, sur notre terre, ne saurait se faire sans les cadres Atchan. Il faut que nos cadres, nos jeunes, nos parents soient associés pour qu’ils puissent apporter leur contribution pour un retour durable et définitif de la paix dans nos villages. Car vous n’êtes pas sans savoir que nos villages regorgent le tiers de la population d’Abidjan. Réconcilier les populations de ces villages, suppose que le tiers desAbidjanais a été déjà réconcilié.
Quels sont, à l’heure actuelle, les rapports entre les populations d’Anonkoi Kouté ?
Nous pensons que, si la population d’Anonkoi Kouté est retournée chez elle, c’est qu’un travail a été fait pour ramener la cohésion entre les habitants. Le Rhdp Atchan s’est investi dans le renforcement des liens entre les populations villageoises de cette localité. Les religieux (musulmans et chrétiens) ont fait un travail remarquable dans ce sens. On peut dire aujourd’hui, que la sérénité est dans le village.
Etes-vous prêt à appuyer les actions de M. Banny ?
Si M. Banny estime que nos actions peuvent apporter quelque chose dans sa démarche, nous sommes à sa disposition. Nous sommes prêts à l’accompagner. Il y a un travail de longue haleine à faire. Des Ivoiriens ont été profondément affectés. Le pardon ne se fera pas d’un seul coup, mais de façon progressive. Ce que nous souhaitons, c’est l’adhésion de la majeure partie des Ivoiriens à ce programme de pardon afin de s’accepter à nouveau. La jeunesse Atchan peut se mettre à la disposition du Premier ministre, s’il estime qu’il a besoin de ses services. S’il nous appelle nous répondrons présent.
Pensez-vous que, vous êtes compris par vos parents dans votre démarche ?
Aujourd’hui, nous sommes vus comme le messie. Tout compte fait, nos parents et frères sont obligés d’exister. Pour ce faire, il faut être en phase avec les nouvelles autorités. Nous sommes bien accueillis. Des gens qui ne nous ont pas approchés depuis près de huit (8) ans, cherchent à nous rencontrer aujourd’hui. Notre objectif, c’est de rassembler notre peuple. C’est de faire en sorte que les dérives survenues dans les villages Atchan ne se reproduisent plus. Nous devons être des messagers dans nos villages pour porter le message de réconciliation.
Quels sont vos rapports avec la chefferie traditionnelle, dont la prise de position pour Gbagbo aura, été l’une des plus remarquables ?
C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de dérives au niveau de la chefferie, mais tous les chefs n’étaient pas d’accord dans plusieurs prises de position. Voyez-vous, un collectif de la chefferie Atchan a pris part à l’investiture du Président à Yamoussoukro. C’est d’ailleurs ceux qui, souvent, s’opposaient aux décisions du Président Ouattara qui sont aujourd’hui à la tâche pour essayer de ramener la paix dans notre communauté. De notre côté, nous irons vers nos parents avec lesquels nous entretenons des rapports de famille, même si, par moments, il y a eu des écarts de langage.
Peut-on avoir une idée des dégâts causés dans les villages Ebrié pendant cette crise ?
C’est malheureusement le village d’Anonkoi Kouté qui a payé le lourd tribut de cette crise. On a enregistré plus de vingt -uatre (24) morts officiellement. C’est dommage et c’est pourquoi, notre action est de faire en sorte que nos villages soient cités en exemple comme des villages où il fait bon vivre.
Un appel à lancer à l’endroit du peuple Atchan ?
Jamais plus ça dans nos villages. Ce que nous avons vécu est atroce. Nous ne voulons plus revoir cela. Quand nous avons vu des jeunes Atchan devant l’hôtel du Golf pour, disent-ils, aller déloger le Président Alassane Ouattara, nous avons été choqués. Ce sont des choses que nous ne voulons plus entendre, ni voir. Le Président Ouattara qui a été rejeté par la communauté Atchan est aujourd’hui à la barre. La bible déclare que la pierre qui a été rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre de l’angle. Cela appelle donc à méditer. Nous demandons à nos frères et parents de s’inscrire dans le cadre de la réconciliation prônée par les nouvelles autorités. Plus d’animosité dans nos différents villages. Nous allons rencontrer tous ceux qui ont eu des écarts de langage à l’endroit du Président Ouattara afin de les rassurer pour qu’ils regagnent leur village. Ils ne subiront aucune vengeance. Ceux qui émettent encore des réserves sur leur sécurité, peuvent entrer en contact avec notre aîné Abi Raoul pour être suffisamment situés. La jeunesse Atchan ne doit pas se mettre en marge de la réconciliation et du développement. Car, c’est sur notre terre que tout se passe. Et je pense qu’avec le Président Ouattara, le lait coulera pour tous.
N.E
Des villages Ebrié n’ont pas caché leur soutien à Laurent Gbagbo malgré sa défaite. Certains ont même décidé d’aller déloger son adversaire de l’hôtel du Golf où il se trouvait sous le prétexte que ce lopin de terre leur appartient. Comment avez-vous apprécié ces actions ?
Certains de nos parents ont eu beaucoup d’écarts de langage à l’endroit du Président Ouattara. Cela a causé beaucoup de préjudices à nos villages. Ce fut le cas d’Anonkoi Kouté, où le village a été la cible de violents combats qui ont obligé les habitants à fuir, pour se réfugier dans d’autres quartiers. Aujourd’hui, nous pensons bien que c’est du passé. La situation est tenable. Le village d’Anonkoi Kouté retrouve peu à peu ses habitants et cela grâce aux actions de la jeunesse Rhdp Atchan. Nos cadres Fpi Atchan ont cultivé dans nos villages la haine, à telle enseigne que seul, leur point de vue a été pris en compte. Les autres cadres n’avaient plus d’aura. Et cela, les cadres Fpi l’ont bien réussi par le biais des cadres Dougbo. Mais grâce à Dieu, aujourd’hui, la tendance est à l’inverse. Ce sont les mêmes cadres Atchan, qui avaient été vilipendés, chassés de leur propre village, qui règlent aujourd’hui les différends au regard de la nouvelle donne.
Les villages Ebrié regorgent pourtant de cadres au Rhdp qui ont une audience auprès des populations. Alors, pourquoi ont-ils laissé faire, pour qu’on en arrive là ?
Ils étaient là, à la tâche. Mais les escadrons de la mort étaient aux trousses de ceux qui ne pensaient pas comme les tenants du pouvoir d’alors. Les cadres Pdci, Rdr et l’Udpci ont publié plusieurs déclarations, pour interpeller leurs frères, sur les dérives que leur comportement, risque d’entraîner dans nos villages. Mais puisqu’en ce moment-là, nous étions traités comme des apatrides, nous n’avons pas été écoutés.
Maintenant la tempête est passée. Quel état des lieux peut-on faire des dégâts causés dans vos villages ?
Tous ceux qui croyaient être à l’épicentre du peuple Atchan sont aujourd’hui émoussés, parce qu’ils n’ont jamais imaginé que le Président Ouattara allait être, un jour, à la barre. Beaucoup parmi eux ont quitté les villages. Les cadres Rhdp ont donc décidé d’aller les chercher pour les ramener chez eux. L’exemple d’Anonkoi Kouté est là. Grâce aux aînés comme Abi Raoul et Akpa Laurent, les populations d’Anonkoi Kouté ont pu regagner leur village.
Y a-t-il d’autres actions envisagées ?
En tant que président de la jeunesse Rhdp Atchan, nous allons rencontrer nos frères. Nous sommes en train d’organiser une caravane intitulée ‘‘caravane de réconciliation, de paix et de pardon’’. Nous irons vers nos parents, nos frères, nos amis. Nous allons sillonner tous les villages afin de les amener à s’inscrire dans la nouvelle donne, celle du pardon que prône le Président de la République Alassane Ouattara. Il ne faudrait pas que le peuple Atchan soit en marge de ce processus. La jeunesse Atchan se prépare déjà à réussir cela. Car nous estimons qu’il faut pardonner à tous ceux qui ont tenu des propos déplacés à l’endroit du Président Alassane Ouattara. Nous ne pensons pas les brûler. Ce sont nos frères. Nous avons besoin de toutes ces personnes-là.
Charles Konan Banny a été nommé à la tête du comité dialogue-vérité et réconciliation. Pensez-vous que, c’est un bon choix, pour ramener la paix dans le pays ?
La Côte d’Ivoire était en crise lorsque le Premier ministre Charles Konan Banny, alors gouverneur de la Beceao, a été rappelé au pays pour aider à sa résolution. Il a répondu à l’appel et il est venu. Il a commencé le travail de rassemblement des Ivoiriens. C’est un homme habité par un esprit rassembleur. Son choix ne nous surprend pas. Le Président Ouattara étant également un rassembleur, a vu juste de porter son choix sur lui. Mais ce que je peux dire, c’est que c’est sur la terre des Ebrié qu’on a vécu l’horreur ces derniers mois. Cette réconciliation qui doit certainement se dérouler ici, sur notre terre, ne saurait se faire sans les cadres Atchan. Il faut que nos cadres, nos jeunes, nos parents soient associés pour qu’ils puissent apporter leur contribution pour un retour durable et définitif de la paix dans nos villages. Car vous n’êtes pas sans savoir que nos villages regorgent le tiers de la population d’Abidjan. Réconcilier les populations de ces villages, suppose que le tiers desAbidjanais a été déjà réconcilié.
Quels sont, à l’heure actuelle, les rapports entre les populations d’Anonkoi Kouté ?
Nous pensons que, si la population d’Anonkoi Kouté est retournée chez elle, c’est qu’un travail a été fait pour ramener la cohésion entre les habitants. Le Rhdp Atchan s’est investi dans le renforcement des liens entre les populations villageoises de cette localité. Les religieux (musulmans et chrétiens) ont fait un travail remarquable dans ce sens. On peut dire aujourd’hui, que la sérénité est dans le village.
Etes-vous prêt à appuyer les actions de M. Banny ?
Si M. Banny estime que nos actions peuvent apporter quelque chose dans sa démarche, nous sommes à sa disposition. Nous sommes prêts à l’accompagner. Il y a un travail de longue haleine à faire. Des Ivoiriens ont été profondément affectés. Le pardon ne se fera pas d’un seul coup, mais de façon progressive. Ce que nous souhaitons, c’est l’adhésion de la majeure partie des Ivoiriens à ce programme de pardon afin de s’accepter à nouveau. La jeunesse Atchan peut se mettre à la disposition du Premier ministre, s’il estime qu’il a besoin de ses services. S’il nous appelle nous répondrons présent.
Pensez-vous que, vous êtes compris par vos parents dans votre démarche ?
Aujourd’hui, nous sommes vus comme le messie. Tout compte fait, nos parents et frères sont obligés d’exister. Pour ce faire, il faut être en phase avec les nouvelles autorités. Nous sommes bien accueillis. Des gens qui ne nous ont pas approchés depuis près de huit (8) ans, cherchent à nous rencontrer aujourd’hui. Notre objectif, c’est de rassembler notre peuple. C’est de faire en sorte que les dérives survenues dans les villages Atchan ne se reproduisent plus. Nous devons être des messagers dans nos villages pour porter le message de réconciliation.
Quels sont vos rapports avec la chefferie traditionnelle, dont la prise de position pour Gbagbo aura, été l’une des plus remarquables ?
C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de dérives au niveau de la chefferie, mais tous les chefs n’étaient pas d’accord dans plusieurs prises de position. Voyez-vous, un collectif de la chefferie Atchan a pris part à l’investiture du Président à Yamoussoukro. C’est d’ailleurs ceux qui, souvent, s’opposaient aux décisions du Président Ouattara qui sont aujourd’hui à la tâche pour essayer de ramener la paix dans notre communauté. De notre côté, nous irons vers nos parents avec lesquels nous entretenons des rapports de famille, même si, par moments, il y a eu des écarts de langage.
Peut-on avoir une idée des dégâts causés dans les villages Ebrié pendant cette crise ?
C’est malheureusement le village d’Anonkoi Kouté qui a payé le lourd tribut de cette crise. On a enregistré plus de vingt -uatre (24) morts officiellement. C’est dommage et c’est pourquoi, notre action est de faire en sorte que nos villages soient cités en exemple comme des villages où il fait bon vivre.
Un appel à lancer à l’endroit du peuple Atchan ?
Jamais plus ça dans nos villages. Ce que nous avons vécu est atroce. Nous ne voulons plus revoir cela. Quand nous avons vu des jeunes Atchan devant l’hôtel du Golf pour, disent-ils, aller déloger le Président Alassane Ouattara, nous avons été choqués. Ce sont des choses que nous ne voulons plus entendre, ni voir. Le Président Ouattara qui a été rejeté par la communauté Atchan est aujourd’hui à la barre. La bible déclare que la pierre qui a été rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre de l’angle. Cela appelle donc à méditer. Nous demandons à nos frères et parents de s’inscrire dans le cadre de la réconciliation prônée par les nouvelles autorités. Plus d’animosité dans nos différents villages. Nous allons rencontrer tous ceux qui ont eu des écarts de langage à l’endroit du Président Ouattara afin de les rassurer pour qu’ils regagnent leur village. Ils ne subiront aucune vengeance. Ceux qui émettent encore des réserves sur leur sécurité, peuvent entrer en contact avec notre aîné Abi Raoul pour être suffisamment situés. La jeunesse Atchan ne doit pas se mettre en marge de la réconciliation et du développement. Car, c’est sur notre terre que tout se passe. Et je pense qu’avec le Président Ouattara, le lait coulera pour tous.
N.E