Un commando puissamment armé a abattu dans la nuit du mardi le président des enseignants Rhdp de Grand-Bassam, N’Gouan Bernard.
Une maison criblée de balles, des impacts sur les murs, des portes défoncées… le domicile du président des enseignants Rhdp de Grand-Bassam est méconnaissable. Pire : le maître des lieux, N’Gouan Bernard ne reverra plus jamais les siens et les collègues du collège moderne. Cible d’un commando de trois hommes armés, l’enseignant de mathématique au collège moderne a été froidement abattu dans la nuit de mardi laissant sa famille et le monde éducatif dans l’émoi. Pleurs, cris de douleur et de tristesse, c’est dans une atmosphère tendue que nous sommes arrivés au domicile du défunt. Ses proches parents inconsolables après le tragique évènement sont sous le choc. «Mais pourquoi tuer. Qu’a fait Bernard pour mériter ce sort. L’homme noir est méchant», se lamente une jeune dame en pleur. Dehors, le quartier ‘’château’’ grouille de monde. Une dizaine de cours ont été visitées par le commando meurtrier après son forfait. Les résidents ont été délestés de portables, bijoux et numéraires. N’Gouan Bernard n’a pas eu la même chance que ses voisins. Mais dans quelles circonstances il a trouvé la mort? La jeune dame, A. M., qui a vécu les derniers instants de l’enseignant raconte : «C’est aux environs de 2 h 15 que les bandits sont arrivés. Ils ont commencé à tirer sur la maison avant d’escalader la clôture. A l’intérieur de la cour ils se sont heurtés à la grille qui protège le balcon. Mais l’un d’eux a pu faire une ouverture. Une fois de plus, ils ont buté sur le portail du salon qui est soutenu par une barre de fer. Pendant tout ce temps, ils tiraient. Malgré les efforts, ils n’ont pas pu accéder au salon. C’est ainsi qu’ils sont passés à l’arrière cour. Là ils ont cassé la vitre de la fenêtre de la chambre des enfants. Voyant ses enfants en danger, M N’Gouan est sorti de sa chambre pour voler à leur secoure», se souvient-elle la gorge nuée d’émotion. Mais le bouillant président de la coordination des enseignants du Rhdp de Grand-Bassam, qui débordait, selon ses amis, d’énergie la journée dans les rues de la première capitale de la Côte d’Ivoire, venait ainsi de prendre rendez-vous avec la mort. «De la chambre des enfants, les bandits le voyaient parfaitement et ils n’ont pas hésité à ouvrir le feu. Il est atteint par une balle, il s’écroule et rampe pour rejoindre la douche. C’est dans la douche qu’il rend l’âme dans les bras de sa femme», ajoute notre interlocutrice. Témoignages soutenus par le voisin de droite, M. Goly Pascal, directeur de la bibliothèque centrale de Grand-Bassam, chez qui les indélicats ont sévi pendant une demi-heure. «Nous avons vécu l’enfer sur terre. Les évènements ont duré plus de 2 h (de 2 h à 4 h). Après la cour de Bernard, ils sont entrés chez moi. Ils ont pillé toutes les chambres et sont répartis avec un gros butin de guerre (des portables, des bijoux et une importante somme d’argent). Ils étaient habillés en treillis avec des tee-shirts noirs sur lesquels le sigle Frci était lisible. Nous pensons que nous ne sommes plus en sécurité à Bassam. Pendant tout le temps du braquage, nous avons appelé le commissariat et les Frci sans qu’il n’y ait d’intervention. C’est à 6 h du matin que nous avons vu des forces de sécurité chez nous. Nous pensons que cela n’est pas fait pour rassurer les populations», s’est-il plaint. Et l’éclairage public défaillante dans le quartier, à l’en croire, a été profitable aux ‘’assaillants’’.
La réaction du commissaire
Sans rejeter la plainte des victimes du braquage, le commissaire de police de la ville a affirmé que sa structure n’est pas encore opérationnelle. Le commissariat, pillé lors de la crise postélectorale, est en réfection. Pas de téléphone, pas de bureaux, il nous a fait visiter les locaux. En plus, ajoute-t-il, la prison de Grand- Bassam a été cassée. Même si nous prenons des criminels, nous ne savons pas où les garder. «Il faut que l’Etat agisse pour que les prisons reviennent vite», a-t-il plaidé. Tout en rassurant qu’une enquête sera engagée pour démasquer les tueurs de N’Gouan Bernard. Ce drame a paralysé les écoles de la ville. Les enseignants en deuil n’ont pas donné de cours et les salles de classe sont restées fermées.
Lacina Ouattara
Lg : Le commando a criblé de balle la maison de l’enseignant avant d’abattre le propriétaire.
Une maison criblée de balles, des impacts sur les murs, des portes défoncées… le domicile du président des enseignants Rhdp de Grand-Bassam est méconnaissable. Pire : le maître des lieux, N’Gouan Bernard ne reverra plus jamais les siens et les collègues du collège moderne. Cible d’un commando de trois hommes armés, l’enseignant de mathématique au collège moderne a été froidement abattu dans la nuit de mardi laissant sa famille et le monde éducatif dans l’émoi. Pleurs, cris de douleur et de tristesse, c’est dans une atmosphère tendue que nous sommes arrivés au domicile du défunt. Ses proches parents inconsolables après le tragique évènement sont sous le choc. «Mais pourquoi tuer. Qu’a fait Bernard pour mériter ce sort. L’homme noir est méchant», se lamente une jeune dame en pleur. Dehors, le quartier ‘’château’’ grouille de monde. Une dizaine de cours ont été visitées par le commando meurtrier après son forfait. Les résidents ont été délestés de portables, bijoux et numéraires. N’Gouan Bernard n’a pas eu la même chance que ses voisins. Mais dans quelles circonstances il a trouvé la mort? La jeune dame, A. M., qui a vécu les derniers instants de l’enseignant raconte : «C’est aux environs de 2 h 15 que les bandits sont arrivés. Ils ont commencé à tirer sur la maison avant d’escalader la clôture. A l’intérieur de la cour ils se sont heurtés à la grille qui protège le balcon. Mais l’un d’eux a pu faire une ouverture. Une fois de plus, ils ont buté sur le portail du salon qui est soutenu par une barre de fer. Pendant tout ce temps, ils tiraient. Malgré les efforts, ils n’ont pas pu accéder au salon. C’est ainsi qu’ils sont passés à l’arrière cour. Là ils ont cassé la vitre de la fenêtre de la chambre des enfants. Voyant ses enfants en danger, M N’Gouan est sorti de sa chambre pour voler à leur secoure», se souvient-elle la gorge nuée d’émotion. Mais le bouillant président de la coordination des enseignants du Rhdp de Grand-Bassam, qui débordait, selon ses amis, d’énergie la journée dans les rues de la première capitale de la Côte d’Ivoire, venait ainsi de prendre rendez-vous avec la mort. «De la chambre des enfants, les bandits le voyaient parfaitement et ils n’ont pas hésité à ouvrir le feu. Il est atteint par une balle, il s’écroule et rampe pour rejoindre la douche. C’est dans la douche qu’il rend l’âme dans les bras de sa femme», ajoute notre interlocutrice. Témoignages soutenus par le voisin de droite, M. Goly Pascal, directeur de la bibliothèque centrale de Grand-Bassam, chez qui les indélicats ont sévi pendant une demi-heure. «Nous avons vécu l’enfer sur terre. Les évènements ont duré plus de 2 h (de 2 h à 4 h). Après la cour de Bernard, ils sont entrés chez moi. Ils ont pillé toutes les chambres et sont répartis avec un gros butin de guerre (des portables, des bijoux et une importante somme d’argent). Ils étaient habillés en treillis avec des tee-shirts noirs sur lesquels le sigle Frci était lisible. Nous pensons que nous ne sommes plus en sécurité à Bassam. Pendant tout le temps du braquage, nous avons appelé le commissariat et les Frci sans qu’il n’y ait d’intervention. C’est à 6 h du matin que nous avons vu des forces de sécurité chez nous. Nous pensons que cela n’est pas fait pour rassurer les populations», s’est-il plaint. Et l’éclairage public défaillante dans le quartier, à l’en croire, a été profitable aux ‘’assaillants’’.
La réaction du commissaire
Sans rejeter la plainte des victimes du braquage, le commissaire de police de la ville a affirmé que sa structure n’est pas encore opérationnelle. Le commissariat, pillé lors de la crise postélectorale, est en réfection. Pas de téléphone, pas de bureaux, il nous a fait visiter les locaux. En plus, ajoute-t-il, la prison de Grand- Bassam a été cassée. Même si nous prenons des criminels, nous ne savons pas où les garder. «Il faut que l’Etat agisse pour que les prisons reviennent vite», a-t-il plaidé. Tout en rassurant qu’une enquête sera engagée pour démasquer les tueurs de N’Gouan Bernard. Ce drame a paralysé les écoles de la ville. Les enseignants en deuil n’ont pas donné de cours et les salles de classe sont restées fermées.
Lacina Ouattara
Lg : Le commando a criblé de balle la maison de l’enseignant avant d’abattre le propriétaire.