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Société Publié le samedi 25 juin 2011 | Le Temps

Plan Orsec / Destruction des quartiers précaires : Voici pourquoi l’opération n’aura pas lieu

Les autorités actuelles éprouvent des difficultés pour mettre à exécution le plan de déguerpissement des populations des quartiers précaires d’Abidjan.
Depuis une semaine, les autorités actuelles ont entrepris la destruction de quelques maisons situées dans la commune de Yopougon. Mais contre toute entente, cette destruction s’est voulue très orientée et s’est résolument tournée vers des biens des personnes proches de l’ancien président, Laurent Gbagbo. Ainsi, les autorités présentes font peser de lourdes menaces sur des magasins appartenant aux petits commerçants politiquement marqués. A Yopougon et plus précisément derrière le commissariat du 16e arrondissement toutes les maisons ont été systématiquement détruites. La seule raison avancée par les agents trouvés sur les lieux, le désordre qui règne en cet endroit.
Les espaces libres réquisitionnés par les FRCI
Pourtant, les zones dangereuses telles que les sous quartiers Doukouré, Mossikro, Yahosehi, le marché Gouro situé dans les encablures de la Siporex, les sous quartiers la ferme et Gbinta tous deux, situés dans les environs du village d’Azito, ont été épargnés. Faut-il noter que cette destruction de maison est très sélective et ciblée. Une des victimes qui a bien voulu garder l’anonymat explique sa mésaventure. «Je tiens mon petit commence derrière le commissariat depuis des années. Mais ils sont venus nous dire de vider les lieux parce qu’ils veulent assainir l’endroit. Nous avons donc quitté nos magasins et boutiques dans la précipitation. C’est triste.» Deux jours après la destruction, des responsables FRCI accompagnés des opérateurs économiques ont pris d’assaut les espaces laissés vides. Selon des indiscrétions, les terrains ont été accaparés par des barons FRCI qui à leur tour l’ont cédé à des opérateurs économiques. Ces puissantes personnes sont très visibles sur le chantier et suivent de près les travaux de démolition. Quant aux barons dudit régime, ils se font très discrets pour ne pas attirer l’attention des riverains. Dans la même zone, l’endroit autrefois utilisé par les patriotes pour tenir leur réunion de mobilisation et communément appelé Wakouboué, est lui aussi pris en otage. Des murs en béton sont déjà sortis de terre et ont complètement changé la physionomie du terrain. Dans les coulisses, il se raconte que tous les endroits utilisés dans le passé par la galaxie patriotique sont désormais la propriété des autorités actuelles. Le maire de ladite commune étant chassé, la voie est libre pour les nouveaux venus qui n’ont aucune peine à mettre la main sur tout ce qui leur semble utile et nécessaire. Dans la zone de Niangon sud à droite et en allant à Azito, sur la côte, des habitations très anarchiques ont été détruites. Des lots ont été expropriés. Les propriétaires eux-mêmes étant dans le faut, ils n’ont pas le courage de porter l’affaire devant les autorités compétentes. En ces temps de pluie, le problème d’insécurité lié aux effondrements et autres glissements de terrains est d’actualité. Mais les autorités compétentes ont les yeux rivés sur les affaires que peuvent rapporter les espaces libres.
L’embarras du président de l’Uvicoci
Les responsables actuelles projettent donc de mettre en valeurs tous les Agoras et autres lieux de regroupement des patriotes aujourd’hui sous contrôle des FRCI. Mais, les quartiers précaires qui constituent le nid des brigands dans le District d’Abidjan dont la destruction demeure nécessaire risque de ne plus voir le jour. Ainsi, les quartiers tels que Boribanan, Gobelet, Mossikro et Banco village pour ne citer que ceux-là, ont encore de beaux jours pour continuer à abriter de pires braqueurs. Dans le passé, le plan Orsec de l’ex-préfet d’Abidjan Sam Etiassé Jean-Baptiste, prévoyait la destruction pure et simple desdits quartiers précaires. A l’époque, les autorités agacées par la montée en puissance du banditisme à Abidjan avaient pris la sage décision de démolir ces quartiers précaires. L’affaire avait été politisée sous le prétexte que des familles entières seraient jetées dans la rue sans aucune condition préalable de relogement. L’opposition d’alors avait crié son ras-le-bol de voir ses partisans chassés de leurs demeures. Aujourd4hui, c’est le président François Amichia de l’Union des villes et communes de Côte de Côte d’Ivoire (Uvicoci), qui se mord les doigts. Selon des indiscrétions, il est le seul à apprécier la possibilité d’une destruction. A cet effet, le président redouterait fort la colère des ressortissants Cedeao, leurs électeurs qui sont en majorité les habitants de ces zones à risques. Il aurait cédé à la pression et ne serait plus prêt à s’aventurer dans la logique d’une destruction de quartiers précaires. Même Youssouf Sylla, le maire d’Adjamé favorable au déguerpissement des trottoirs de sa commune a abdiqué. Cependant, les autorités actuelles font mains et pieds pour maintenir la stabilité dans leur rang malgré les réticences.
Les quartiers précaires ne seront pas détruits
Pour les habitants de ces quartiers précaires qui constituent le lot et surtout le potentiel électoral du Rhdp, la volonté de quitter leurs lieux d’habitations n’est pas pour demain. Leur départ de ces quartiers n’est même plus envisageable et se trouve être loin des préoccupations des autorités locales. Déjà, des voix s’élèvent pour défendre le droit de ceux par qui le bonheur du Rdr est arrivé. « Il n’est pas question que nous quittions nos quartiers. Nous vous avons élu pour nous défendre et non pour venir nous chasser. Nous ne bougeront pas », a fait savoir Ibrahim, un habitant de Boribanan. Les autorités actuelles sont face à une situation qui risque de prendre une autre tournure. Pour l’instant, aucun drame n’est venu assombrir la situation qui reste toujours précaire. Quant aux habitants desdits quartiers, la sécurité de leur vie reste le dernier souci. Les autorités continuent de fermer les yeux sur une frange de la population qui à tout moment peu périr par la faute d’un militantisme aveugle.
Jean-Baptiste Essis
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