Désormais, rien ne sera comme par le passé. Il n’y aura plus de violation de droits de l’homme de manière impunie. La Côte d’Ivoire vient de s’en donner les moyens au niveau de la Cour Pénale Internationale. En effet, elle a signé hier, au Plateau, à travers le ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot, un accord de coopération judiciaire avec la Cour Pénale Internationale représentée par son procureur adjointe, Mme Fatou Bensouda. Et ce en présence du ministre des droits de l’homme et des libertés publiques et un représentant du ministre de l’Intégration africaine. Dans sa déclaration à la presse, l’adjointe au Procureur Ocampo s’est réjouie de la signature de cet accord de coopération judiciaire entre sa structure et la Côte d’Ivoire. Toutefois, elle a dit que la Côte d’Ivoire doit pouvoir prendre ses propres initiatives pour empêcher les crimes et la culture de l’impunité. « Il est évident que le gouvernement ivoirien doit entreprendre ses propres démarches. La CPI ne fait qu’apporter son appui aux efforts déjà fournis par le gouvernement ivoirien. Nous restons convaincus qu’avec cet accord, nous pourrons mettre fin à ce genre d’événements, à l’impunité », a dit Mme Bensouda. Avant l’hôte de la Côte d’Ivoire, c’est le ministre de la Justice qui a pris la parole pour situer le cadre de la signature de cet accord. Ainsi, il a rappelé que la ratification du Traité de Rome devrait intervenir depuis 1999. Malheureusement, les évènements politiques de cette année-là n’ont pas permis de le faire. Après la crise postélectorale et les crimes de sang qui ont eu lieu, la Côte d’Ivoire est obligée de passer par des mécanismes pour étendre la compétence de la CPI sur les crimes qui ont été commis pendant cette période douloureuse. Pour terminer son propos, il a traduit la détermination du président de la République à lutter contre l’impunité et à faire la lumière sur tous les crimes. « Le gouvernement ivoirien par la voix du Président de la République, s’engage fermement à ce que la lumière soit faite sur tous les crimes commis sans tabou, que ce soient les personnes proches de Gbagbo, ou proche de Ouattara pour que le pays d’Houphouët-Boigny, pays de la paix, de la concorde retrouve son lustre d’antan », a souhaité le ministre Ahoussou. Après le ministère de la Justice, Mme Bensouda s’est rendu dans l’après-midi chez le président de la République. Le message a été le même. Mieux, le chef de l’Etat a réaffirmé son engagement à faire la lumière sur tous les crimes commis en Côte d’Ivoire. Quant à Mme Bensouda, elle a promis de travailler en toute impartialité.
Ibrahim B. Kamagaté
Ibrahim B. Kamagaté