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Politique Publié le mercredi 29 juin 2011 | Nord-Sud

Six mois après l’élection de Ouattara : Qui dirige le Rdr ?

Dans la foulée de son élection à la présidence de la République, Alassane Ouattara a appelé à d’autres occupations, plusieurs membres de la direction du Rassemblement des républicains (Rdr). Une promotion qui n’est pas sans conséquence pour le parti.

Le président de la République, Alassane Ouattara, va-t-il se débarrasser de l’appareil politique qui lui a permis d’accéder au pouvoir ? La question mérite, en effet, d’être posée puisque dans la foulée de son accession à la magistrature suprême, l’ancien Premier ministre ivoirien a quasiment décapité le Rassemblement des républicains (Rdr). Outre lui-même, devenu chef de l’Etat et appelé à quitter la direction du Rdr, Henriette Dagri-Diabaté, secrétaire général du parti, a été “bombardée’’, le 14 mai dernier Grande chancelière de l’ordre national. Autrement dit, la ‘’tantie’’ qui a parfaitement su interpréter son rôle de doublure d’Alassane Ouattara pendant près d’une décennie environ, doit également s’effacer. Car, la fonction de Grande chancelière qu’elle occupe désormais, est incompatible avec tout militantisme dans un parti politique. « Elle incarnait pourtant l’âme du parti », regrette un militant rencontré, hier, à la Rue Lepic, siège du Rdr. Mais, comble de malchance pour les “républicains’’, la décapitation de leur parti ne s’arrête pas seulement à ces deux principaux dirigeants. A la faveur de la constitution de son cabinet, de la nomination des ambassadeurs et de la formation du gouvernement du 1er juin dernier, M. Ouattara a recruté plusieurs cadres de premier plan au sein du parti. Toute chose qui prive le Rdr de ses principaux animateurs. En plus du secrétaire général délégué, Amadou Gon Coulibaly, devenu secrétaire général de la présidence de la République, Marcel Amon Tanoh, directeur de cabinet du leader du Rdr, a été promu directeur de cabinet de la présidence de la République. Il en va pareillement de Gilbert Kafana Koné (secrétaire général adjoint), Sanogo Mamadou, (secrétaire national chargé des questions électorales), Cissé Ibrahim (secrétaire national chargé des questions juridiques), Ally Coulibaly (secrétaire national à la communication, porte-parole du parti), Sidi Touré (chef de cabinet du président du Rdr), etc., promus ministre, ambassadeur ou membre du cabinet présidentiel. C’est donc un grand vide que les promotions opérées par Alassane Ouattara créent dans la direction du Rdr. Surtout que, depuis lors, les intérimaires sont désespérément attendus à la tête du parti, pour pallier le débauchage des Henriette Dagri-Diabaté, des Amadou Gon, Marcel Amon Tanoh et autres Adama Bictogo. Le vide laissé n’est pas loin de placer ce parti libéral ivoirien dans une quasi- léthargie, comme le concède le maire de Bouaké, Fanny Ibrahima. « On ne vit plus. Et, si on n’y prend garde, cette situation pourrait conduire à la mort. Je suis inquiet…Dans quelques mois, nous avons les élections locales et malheureusement, nous n’avons plus de direction », constate, amer, le cadre du Rdr. N’a-t-il pas raison quand on sait que les nouveaux promus ont emmené avec eux, leurs lieutenants, dans le souci que ceux-ci aient également droit au partage du gâteau. Même s’ils se sont gardés d’afficher un courage à la dimension de celui de M. Fanny, plusieurs cadres “républicains’’ confirment la cassure dont est victime le parti depuis l’élection d’Alassane Ouattara. « Nous n’avons plus d’interlocuteurs à la direction du parti car, il est tout aussi difficile d’avoir un interlocuteur au bout du fil que d’obtenir un rendez-vous avec des camarades du parti qui, à peine devenus ministres (…) », rapporte un haut cadre du Rdr, sous le couvert de l’anonymat. « Pourquoi ne voulez-vous pas être cité ? Avez-vous peur d’assumer vos critiques », le questionnons-nous. « Ce n’est pas cela. Je ne veux pas envenimer les choses », répond-il sans décolérer. Pour lui, en effet, la cassure pourrait bientôt se faire sentir avec plus d’acuité dans les bases où plusieurs délégués départementaux « ont été appelés » par Alassane Ouattara. Ce qui vaut pour la direction nationale, vaudra donc pour les directions locales du Rdr. « La machine risque d’être grippée dans des régions comme le N’Zi-Comoé ou l’Agnéby où les leaders, dans ces régions, sont désormais au gouvernement. Pourront-ils avoir un bout de temps à consacrer désormais à leurs zones avec la rigueur que va leur imposer le président de la République », observe, inquiet, un autre interlocuteur.

Marc Dossa
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