La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement. La formule ne vient pas de nous, vous le savez. C’est le sage de Yamoussoukro qui a enseigné cette vérité au bon peuple de Côte d’Ivoire. Et pendant de très longues années, chaque habitant de notre carré a eu un comportement de paix. La solidarité était de mise dans toutes les cours, communes ou individuelles. Les dimanches, les matches Africa-Asec, ne donnaient lieu qu’à des joutes oratoires qui n’allaient pas au-delà du tolérable. Ils n’empêchaient pas les mélomanes de tous âges et de tous horizons de se retrouver les samedis au Dopé. Belle était la vie. Amicale était l’ambiance. Aujourd’hui, à l’heure de la réconciliation, c’est ce même appel que lance le nouveau président de la République aux uns et aux autres. La réconciliation ne doit pas être un simple slogan, mais une réalité quotidienne. Tout comme la paix, elle est un comportement. Chacun d’entre nous, parce que nous aimons notre pays, doit être un ambassadeur de la réconciliation. Ce sont nos comportements qui parleront plus que nos discours si, réellement, nous voulons la réconciliation. Il nous faut agir ainsi pour que ce qu’a vécu le bon peuple de Côte d’Ivoire, ne se reproduise plus. Nous savons qu’on ne sort pas de la guerre comme si l’on venait de participer à un bal populaire (l’image est de l’ancien théoricien du pouvoir). Les obstacles ne seront pas faciles à sauter, les rancœurs ne s’éteindront pas du jour au lendemain, les plaies ne se refermeront pas en un tour de main, mais, si nous avons une volonté réelle d’aller à la paix, donc à la réconciliation, rien ne nous sera impossible. Si découragement n’est pas ivoirien, impossible ne devrait pas l’être non plus, surtout quand il s’agit de cultiver les vertus du pardon, de la repentance conduisant à une réconciliation salvatrice. Les bourreaux d’hier doivent reconnaître qu’ils ont posé des actes condamnables. Les victimes d’hier ne doivent pas nourrir des sentiments de vengeance. Il faut bien que le pays sorte de cette spirale de violence verbale et physique. Ensemble, allons à la conquête de la sérénité ! La crise que nous avons connue n’a rien de tribal ni de religieux. Le pays, béni de Dieu, a refusé de s’aventurer dans ces eaux dans lesquelles les mauvais perdants de l’élection présidentielle voulaient l’entraîné. C’est pourquoi, le bon peuple de Côte d’Ivoire reste optimiste quant à l’avènement rapide de la réconciliation qui verra les enfants de ce pays, marcher bras dessus-bras dessous comme au bon vieux temps. A cœur vaillant…
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon