“La première victime d'une guerre, c'est la vérité », a écrit le Britannique Rudyard Kipling. Effectivement, à cette occasion, la vérité devient partielle et surtout plurielle. Faisant de la justice elle-même une victime. C’est pourquoi, il plaît, aujourd’hui, au défunt régime de Laurent Gbagbo de réclamer pitoyablement la traduction du Président Alassane Ouattara devant les tribunaux internationaux. Pour les valets de l’ancien de Chef de l’Etat, Ouattara est autant coupable de crimes de sang que celui-ci. Il est donc ressassé ça et là des crimes commis par des soldats présumés membre des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Et que par conséquent Ouattara ne doit ou ne pourrait pas échapper aux poursuites de la Cour pénale internationale (CPI). Sans doute, y a-t-il pu avoir quelques débordements. Une situation inhérente à toute offensive militaire. En revanche, alors que le Président de la République était reclus dans un blocus au Golf Hôtel, Gbagbo et les siens transformaient le sud ivoirien en un petit Auschwitz. Le régime Gbagbo tuait à tout va. Un simple soupçon d’alassanisme vous faisait passer de vie à trépas. Tout le monde est témoin des terribles moments passés par les partisans de Ouattara ou supposés tels, notamment à Abobo, Koumassi, Treichville, Attécoubé, etc. massacrés par la soldatesque de Gbagbo, avec comme cerise sur le gateau macabre de cette barbarie sans nom, l’assassinat à l’arme lourde de sept femmes aux mains nues à Abobo. Le pire, c’est que le Palais présidentiel semble être le quartier général de toute cette frénésie de la haine. Les quelques assassins et complices interpellés dans l’assassinat des expatriés du Novotel sont pour la plupart membre de la Garde Républicaine et ont opéré dans les locaux de la Présidence de la République. Ce qui implique nolens volens l’ancien patron du Palais, Laurent Gbagbo. Les exemples sont légions. Et cela n’est limité qu’à 4 mois (entre le 4 décembre 2010 et le 11 avril 2011). Exit, pour l’instant, les crimes commis entre 2000 et 2010 et qui impliquent fortement des collaborateurs intimes de l’ancien Chef de l’Etat. Il est vrai, Ouattara n’est pas parfait. C’est un homme. Toutefois, il n’est pas un tueur. C’est plutôt une victime, une vraie victime. C’est malheureusement l’âpre vérité pour les sbires de l’ancien régime. Par contre Gbagbo n’est pas blanc. Il est le bourreau de milliers d’Ivoiriens et de non nationaux. D’ailleurs, ses fidèles en sont conscients. Ils en sont tellement persuadés qu’ils ne réfutent pas sa traduction devant la CPI mais juste son couplage avec Ouattara. C’est une mauvaise stratégie. Il faut qu’ils acceptent de placer les principes du droit au dessus de leur émotion. Que la raison l’emporte sur leur émoi. Leur défense est nuisible même à l’ancien Chef de l’Etat. Mais peu leur importe. Ce qui leur importe, c’est d’emmerder le Président de la République. Quoi qu’il en soit, cette stratégie fera long feu. Et M. Gbagbo devrait bel et bien aller à la CPI. Seul.
KIGBAFORY Inza
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