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Santé Publié le vendredi 1 juillet 2011 | Le Temps

Santé publique/ Malgré la «gratuité» des médicaments dans les centres sanitaires : Les malades crient leur désarroi

© Le Temps Par Prisca
Activités du premier ministre : Soro Guillaume visite les hôpitaux d`Abidjan
Jeudi 30 juin 2011. Le premier ministre Soro Guillaume effectue une tournée dans les hôpitaux du district d`Abidjan.
La gratuité des soins médicaux annoncés en grande pompe par les nouvelles autorités du pays n’est qu’un leurre. Les populations se disent déçues et fuient les hôpitaux.
Il est dramatique de tomber malade en ce moment où pourtant le gouvernement actuel prône la gratuité des soins médicaux. Et pour cause, cette gratuité des soins dont la majorité des Ivoiriens espèrent bénéficier n’a pas été à la hauteur des espoirs escomptés. C’est, dit-on, une simple vue de l’esprit, voire une plaisanterie de mauvais goût. Le 29 mai 2011, un jeune homme victime de la barbarie des Frci a été hospitalisé au service de cardiologie du Chu de Treichville. A cette période, le gouvernement venait de décréter, dans un battage médiatique la gratuité des soins médicaux. C’était une aubaine pour cette famille qui en ces temps de vaches maigres, espère profiter des largesses du gouvernement pour une prise en charge de leur rejeton. Les quatre premiers jours (c’est-à-dire, du 29 mai au 2 juin), les factures ont été effectivement absorbées par l’Etat. Mais, trois jours plus tard, les parents du malade se sont trouvés dans l’obligation d’honorer eux-mêmes leurs différentes ordonnances. La stupéfaction a été totale. De nombreux malades qui avaient fondés un réel espoir sur la gratuité des soins ont vite déchanté. Désemparés, certains parents sont repartis à la maison avec leurs malades, la mort dans l’âme et dans une totale confusion. Le constat partout ailleurs et dans les trois Centres hospitaliers et universitaires (Chu) d’Abidjan est pareil. Ainsi donc, le Chu de Cocody, des parents de malades qui n’ont pas eu accès à la gratuité des soins s’en ont pris au personnel soignant dudit centre. Un parent de malade qui a requit l’anonymat ne décolère pas au sujet de cette gratuité annoncé à cor et à cri par les nouvelles autorités. «Je suis venu d’Abobo avec mon frère aîné malade. Les médecins m’ont remis une liste d’ordonnance. A la pharmacie du Chu, il n’y a rien qui puisse satisfaire mon frère. Tous les médicaments essentiels manquent. Je suis obliger d’aller les acheter en dehors du Chu. C’est terrible», ne cesse de se lamenter le parent de ce patient. Mlle Aïcha O. est très anxieuse et ne sait plus où mettre la tête. Sa mère souffrante doit subir une intervention chirurgicale. Elle est dans l’impossibilité de faire des analyses et autres radiographies. Son bulletin de santé en main, elle est adossée au mur qui jouxte la salle d’accueil du Chu. Sa déception est grande. Le médecin traitant de sa mère vient de lui annoncer l’absence des réactifs pour les analyses de sang et autres examens biologiques. Comble de malheur, il n’existe pas de clichés pour effectuer la radiographie des malades.
Parents et malades accusent le personnel soignant
Dans les couloirs et les allées, le personnel soignant éprouve une certaine gêne à regarder les parents des malades. Qui, à leur passage, les fixent sévèrement du regard. Pourtant, ce personnel n’y est pour rien. Il est au contraire assidu et dévoué à la tâche. Cependant, il existe de mauvaises langues pour les clouer au pilori, suite à ce manque criard de médicaments de première nécessité. Certains parents poussé par la colère accusent les médecins de garder par devers eux les produits essentiels. Or, le personnel médical s’acquitte avec conscience de son boulot en cette période très critique. Des indiscrétions font état de ce que certains médecins traitant détournent effectivement les médicaments au profit de leurs cliniques privées. Cette situation de pénurie de médicaments est ressentie à travers tous les autres centres périphériques de santé dans le District d’Abidjan. Dans la commune de Bingerville, les malades broient du noir. Tous leurs espoirs qui consistaient de bénéficier de la gratuité des soins se sont volatilisés. Dans les centres ruraux de santé publique, l’absence des médicaments essentiels se posent avec acuité. Des ordonnances sont distribuées aux parents des malades ou à leurs accompagnateurs. Le cas d’un jeune homme malade et agonisant, transporté à l’hôpital général de Bingerville a fait prendre conscience à la population de cette commune du danger qu’elle court si elle venait de tomber malade. Il faut désormais avoir de l’argent en espèces pour prétendre aller à l’hôpital. Aujourd’hui, des malades dont nous tairons les noms sont retournés chez eux faute de moyens financiers. Et surtout en raison de manque criard de médicaments essentiels. Ils se sont donc orientés vers la médecine traditionnelle.
Jean Baptiste Essis
jean.essis@gmail.com
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