Dans une interview accordée au confrère Soir info, Justin Katinan Koné remet sur la table, la question de la légitimité du président de la République, Alassane Ouattara.
Charles Konan Banny, président de la Commission “Dialogue, vérité et réconciliation’’ et son équipe auront fort à faire. Au-delà de la méthodologie de l’ancien Premier ministre ivoirien qui est fortement critiquée, il y a la volonté de certaines parties prenantes à la crise, d’aller à la paix, selon leurs propres conditions. Au nombre de ces acteurs, il y a le Front populaire ivoirien (Fpi). Quand il fait un pas en avant, il en fait immédiatement trois en arrière. Une vraie diversion dont la dernière illustration se lit, sans conteste, dans l’interview accordée au confrère “Soir Info”, hier, par Justin Katinan Koné. Dans cet entretien, celui qui se fait désormais passer pour le porte-parole de Laurent Gbagbo, a choisi de ramener le débat de la réconciliation nationale à la légitimité d’Alassane Ouattara. « Il y a eu une élection à l’issue de laquelle deux candidats revendiquent chacun la victoire. L’un est défait militairement par une force de surcroît étrangère, mais le problème n’est pas, pour autant, réglé. La légitimité ne se trouve jamais au bout des canons de fusils », estime Katinan Koné, sans sourciller, se permettant de faire un croc-en-jambe au président du Conseil constitutionnel, Paul Yao-N’Dré. Il accuse ce “camarade’’ d’avoir manqué de courage en prononçant, le 5 mai dernier, la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010. « Quand on n’est pas capable d’assumer une responsabilité, on ne l’accepte pas. Un président de Conseil constitutionnel ne se laisse pas impressionner. Un président de cette institution ne se dédit pas. Si la décision du Conseil constitutionnel était suffisante pour trancher la question ivoirienne, pourquoi avoir fait la guerre alors qu’il avait déjà rendu un verdict », crache-t-il à la figure du gardien de la constitution ivoirienne. L’inexplicable contradiction contenue dans son discours est d’autant plus saisissante que le pseudo-porte-parole de Laurent Gbagbo affirme avoir saisi Charles Konan Banny pour lui faire part des exigences des “Refondateurs’’. Comment Justin Katinan Koné peut-il, dans le temps, mettre en doute la légitimité du président Ouattara et poser à Charles Konan Banny, les exigences du Fpi pour aller à la réconciliation ? Car, n’est-ce pas du nouveau chef de l’exécutif que l’ancien Premier ministre tire sa légitimité de réconciliateur des Ivoiriens ? Du reste, dans sa posture actuelle, le clan Gbagbo est-il fondé à poser des conditions pour aller à la paix ? Le signe qui devrait convaincre aussi bien les Ivoiriens que l’opinion internationale du peu de sérieux que représente le Fpi en tant qu’acteur politique, c’est justement la bataille de la légitimité que Justin Katinan Koné tend à engager avec les autres clans de l’ancien régime. En se posant en porte-voix officiel du pouvoir déchu, il dénie toute capacité à Mamadou Koulibaly (et autres dignitaires de la ‘’Refondation’’ suspectés de trahison) à parler au nom du Fpi et du clan Gbagbo. «Je ne vois pas en quoi le président Gbagbo s’est entêté jusqu`aux limites que Mamadou Koulibaly qualifie d’irrationnelles. Je ne fais pas partie de ces cadres qui pensent comme lui, et je ne suis pas sûr qu’il en existe plus de deux dans le parti », a soutenu Katinan Koné. Une vraie diversion sur un rythme de cacophonie !
Marc Dossa
Charles Konan Banny, président de la Commission “Dialogue, vérité et réconciliation’’ et son équipe auront fort à faire. Au-delà de la méthodologie de l’ancien Premier ministre ivoirien qui est fortement critiquée, il y a la volonté de certaines parties prenantes à la crise, d’aller à la paix, selon leurs propres conditions. Au nombre de ces acteurs, il y a le Front populaire ivoirien (Fpi). Quand il fait un pas en avant, il en fait immédiatement trois en arrière. Une vraie diversion dont la dernière illustration se lit, sans conteste, dans l’interview accordée au confrère “Soir Info”, hier, par Justin Katinan Koné. Dans cet entretien, celui qui se fait désormais passer pour le porte-parole de Laurent Gbagbo, a choisi de ramener le débat de la réconciliation nationale à la légitimité d’Alassane Ouattara. « Il y a eu une élection à l’issue de laquelle deux candidats revendiquent chacun la victoire. L’un est défait militairement par une force de surcroît étrangère, mais le problème n’est pas, pour autant, réglé. La légitimité ne se trouve jamais au bout des canons de fusils », estime Katinan Koné, sans sourciller, se permettant de faire un croc-en-jambe au président du Conseil constitutionnel, Paul Yao-N’Dré. Il accuse ce “camarade’’ d’avoir manqué de courage en prononçant, le 5 mai dernier, la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010. « Quand on n’est pas capable d’assumer une responsabilité, on ne l’accepte pas. Un président de Conseil constitutionnel ne se laisse pas impressionner. Un président de cette institution ne se dédit pas. Si la décision du Conseil constitutionnel était suffisante pour trancher la question ivoirienne, pourquoi avoir fait la guerre alors qu’il avait déjà rendu un verdict », crache-t-il à la figure du gardien de la constitution ivoirienne. L’inexplicable contradiction contenue dans son discours est d’autant plus saisissante que le pseudo-porte-parole de Laurent Gbagbo affirme avoir saisi Charles Konan Banny pour lui faire part des exigences des “Refondateurs’’. Comment Justin Katinan Koné peut-il, dans le temps, mettre en doute la légitimité du président Ouattara et poser à Charles Konan Banny, les exigences du Fpi pour aller à la réconciliation ? Car, n’est-ce pas du nouveau chef de l’exécutif que l’ancien Premier ministre tire sa légitimité de réconciliateur des Ivoiriens ? Du reste, dans sa posture actuelle, le clan Gbagbo est-il fondé à poser des conditions pour aller à la paix ? Le signe qui devrait convaincre aussi bien les Ivoiriens que l’opinion internationale du peu de sérieux que représente le Fpi en tant qu’acteur politique, c’est justement la bataille de la légitimité que Justin Katinan Koné tend à engager avec les autres clans de l’ancien régime. En se posant en porte-voix officiel du pouvoir déchu, il dénie toute capacité à Mamadou Koulibaly (et autres dignitaires de la ‘’Refondation’’ suspectés de trahison) à parler au nom du Fpi et du clan Gbagbo. «Je ne vois pas en quoi le président Gbagbo s’est entêté jusqu`aux limites que Mamadou Koulibaly qualifie d’irrationnelles. Je ne fais pas partie de ces cadres qui pensent comme lui, et je ne suis pas sûr qu’il en existe plus de deux dans le parti », a soutenu Katinan Koné. Une vraie diversion sur un rythme de cacophonie !
Marc Dossa