Le président du Parti pour le progrès et le socialisme, Kacou Mathias s’est prononcé sur les méthodes de travail du président de la commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Dans l’entretien qui suit, il s’inquiète du bâclage de la mission de réconciliation confiée à M. Charles Konan Banny.
Comment réagissez-vous à la fuite du commandant Abéhi ?
Je ne suis pas surpris de la fuite du commandant Abéhi. Parce que lorsque je l’ai vu à la Primature, accompagné de M. Charles Konan Banny, automatiquement, je me suis fait à l’idée que c’est fini, justice ne sera pas rendue aux pauvres femmes qui ont été tuées et aux Ivoiriens qui ont été massacrés. J’avoue sincèrement que je suis indigné.
Pourquoi ?
Parce que nous ne comprenons pas les méthodes de travail de M. Banny. Dès sa nomination, au PPs nous avons dit que nous n’étions pas sûrs qu’il puisse produire une planification rigoureuse de la réconciliation nationale. Et, nous nous sommes inquiétés du fait que Charles Konan Banny pourrait être tenté de faire la réconciliation autour de sa personne ; nous ne souhaitons pas qu’il crée les conditions d’une réconciliation bâclée. Aujourd’hui, nous avons en partie raison. Nous, Pps, considérons que la fuite du commandant Abéhi s’est faite avec une complicité de Charles Konan Banny.
C’est une accusation grave !
Ce n’est pas une accusation grave. Nous n’avons rien contre Banny. Nous critiquons le fait qu’il est en train de créer les conditions d’une réconciliation bâclée, voire une réconciliation autour de sa personne dans l’optique de ses ambitions politiques. En conduisant de la sorte Abéhi à la primature, nous avons considéré que Banny était en train de protéger ceux qui ont tué les Ivoiriens.
N’êtes-vous pas en train d’attaquer M. Banny au nom de vos ambitions politiques ?
De quelle ambition parlez-vous ? Si M. Banny a été pris comme président de la commission, c’est parce qu’on a vu en lui quelqu’un qui peut se mettre de côté, puisqu’il n’a aucun engagement politique.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire qu’il n’est pas président du Pdci-Rda, ni d’un autre parti politique. C’est donc un esprit de neutralité qui doit l’habiter. Aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’on est en train de rater quelque chose parce que dans le programme de réconciliation, on ne voit rien, il n’y a pas de lisibilité. Lorsqu’il est critiqué, il est le premier à se plaindre qu’il est attaqué. Mais on ne l’attaque pas ! Il n’a pas souffert comme les Ivoiriens. Nos militants sont morts. On lui a fait appel pour ne plus que les Ivoiriens se tuent, mais qu’ils se réconcilient plutôt autour du président Alassane Ouattara. Il doit faire ce travail. On ne lui dit pas qu’il est roi ou patriarche pour attendre depuis sa maison des allégeances et donner des conseils. Il est question de former des commissions, d’identifier les problèmes, de nous présenter un programme logique et sûr, de faire des propositions, donner les orientations de ce qu’il veut faire.
Que faites-vous, à votre niveau pour que les Ivoiriens se réconcilient ?
Depuis que le président de la République a eu la plénitude de ses pouvoirs, m’avez-vous vu insulter ou attaquer tel ou tel ? Non ! Nous nous sommes inscrits résolument dans l’esprit de réconciliation. Même vis-à-vis des militants de Lmp, nous avons un langage modéré pour ne pas mettre à mal la réconciliation, pour ne pas bâcler les efforts fournis par le Premier ministre et le président de la République. Ensuite, nous nous rendons dans nos régions respectives. Sans être mandatés par les pouvoirs publics, nous parcourons les villages, les villes, les régions pour dire aux Ivoiriens, qu’ils aient gagné ou pas, de vivre ensemble et de faire la paix.
M. Kacou Mathias, vous battez campagne et vous dites que vous faites la réconciliation ?
Je ne suis pas en train de battre campagne, dans la mesure où elle n’est pas encore ouverte. Pour que je batte campagne, il faut que j’arrive à convaincre les parents qu’il y a la paix, la sécurité ; que les Ivoiriens s’entendent. Je fais la réconciliation parce qu’il faut d’abord réconcilier nos parents, les Ivoiriens, avant de passer à autre chose.
Ce qui veut dire que quand vous aurez fini de les réconcilier, vous allez passer aux législatives ?
Nous sommes tous des hommes politiques et nous sommes ambitieux ! Si je vous dis que nous ne serons pas présents aux législatives, je vous ai menti. Mais, aujourd’hui, il faut réconcilier les Ivoiriens. Sans réconcilier les Ivoiriens, on ne peut même pas battre campagne ! Des élèves ne vont toujours pas à l’école, des gens se regardent en chiens de faïence ; ceux qui ont gagné sont parfois méprisés par ceux qui ont perdu, les problèmes fonciers ont refait surface. Il faut être sur le terrain pour connaître ces réalités, les comprendre. Chacun doit donc apporter ce qu’il peut pour qu’il y ait la paix. Il y va de la stabilité du pouvoir, du développement de la Côte d’Ivoire et de l’organisation des législatives.
Entretien réalisé par Marc Dossa
Coll. MAE
Comment réagissez-vous à la fuite du commandant Abéhi ?
Je ne suis pas surpris de la fuite du commandant Abéhi. Parce que lorsque je l’ai vu à la Primature, accompagné de M. Charles Konan Banny, automatiquement, je me suis fait à l’idée que c’est fini, justice ne sera pas rendue aux pauvres femmes qui ont été tuées et aux Ivoiriens qui ont été massacrés. J’avoue sincèrement que je suis indigné.
Pourquoi ?
Parce que nous ne comprenons pas les méthodes de travail de M. Banny. Dès sa nomination, au PPs nous avons dit que nous n’étions pas sûrs qu’il puisse produire une planification rigoureuse de la réconciliation nationale. Et, nous nous sommes inquiétés du fait que Charles Konan Banny pourrait être tenté de faire la réconciliation autour de sa personne ; nous ne souhaitons pas qu’il crée les conditions d’une réconciliation bâclée. Aujourd’hui, nous avons en partie raison. Nous, Pps, considérons que la fuite du commandant Abéhi s’est faite avec une complicité de Charles Konan Banny.
C’est une accusation grave !
Ce n’est pas une accusation grave. Nous n’avons rien contre Banny. Nous critiquons le fait qu’il est en train de créer les conditions d’une réconciliation bâclée, voire une réconciliation autour de sa personne dans l’optique de ses ambitions politiques. En conduisant de la sorte Abéhi à la primature, nous avons considéré que Banny était en train de protéger ceux qui ont tué les Ivoiriens.
N’êtes-vous pas en train d’attaquer M. Banny au nom de vos ambitions politiques ?
De quelle ambition parlez-vous ? Si M. Banny a été pris comme président de la commission, c’est parce qu’on a vu en lui quelqu’un qui peut se mettre de côté, puisqu’il n’a aucun engagement politique.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire qu’il n’est pas président du Pdci-Rda, ni d’un autre parti politique. C’est donc un esprit de neutralité qui doit l’habiter. Aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’on est en train de rater quelque chose parce que dans le programme de réconciliation, on ne voit rien, il n’y a pas de lisibilité. Lorsqu’il est critiqué, il est le premier à se plaindre qu’il est attaqué. Mais on ne l’attaque pas ! Il n’a pas souffert comme les Ivoiriens. Nos militants sont morts. On lui a fait appel pour ne plus que les Ivoiriens se tuent, mais qu’ils se réconcilient plutôt autour du président Alassane Ouattara. Il doit faire ce travail. On ne lui dit pas qu’il est roi ou patriarche pour attendre depuis sa maison des allégeances et donner des conseils. Il est question de former des commissions, d’identifier les problèmes, de nous présenter un programme logique et sûr, de faire des propositions, donner les orientations de ce qu’il veut faire.
Que faites-vous, à votre niveau pour que les Ivoiriens se réconcilient ?
Depuis que le président de la République a eu la plénitude de ses pouvoirs, m’avez-vous vu insulter ou attaquer tel ou tel ? Non ! Nous nous sommes inscrits résolument dans l’esprit de réconciliation. Même vis-à-vis des militants de Lmp, nous avons un langage modéré pour ne pas mettre à mal la réconciliation, pour ne pas bâcler les efforts fournis par le Premier ministre et le président de la République. Ensuite, nous nous rendons dans nos régions respectives. Sans être mandatés par les pouvoirs publics, nous parcourons les villages, les villes, les régions pour dire aux Ivoiriens, qu’ils aient gagné ou pas, de vivre ensemble et de faire la paix.
M. Kacou Mathias, vous battez campagne et vous dites que vous faites la réconciliation ?
Je ne suis pas en train de battre campagne, dans la mesure où elle n’est pas encore ouverte. Pour que je batte campagne, il faut que j’arrive à convaincre les parents qu’il y a la paix, la sécurité ; que les Ivoiriens s’entendent. Je fais la réconciliation parce qu’il faut d’abord réconcilier nos parents, les Ivoiriens, avant de passer à autre chose.
Ce qui veut dire que quand vous aurez fini de les réconcilier, vous allez passer aux législatives ?
Nous sommes tous des hommes politiques et nous sommes ambitieux ! Si je vous dis que nous ne serons pas présents aux législatives, je vous ai menti. Mais, aujourd’hui, il faut réconcilier les Ivoiriens. Sans réconcilier les Ivoiriens, on ne peut même pas battre campagne ! Des élèves ne vont toujours pas à l’école, des gens se regardent en chiens de faïence ; ceux qui ont gagné sont parfois méprisés par ceux qui ont perdu, les problèmes fonciers ont refait surface. Il faut être sur le terrain pour connaître ces réalités, les comprendre. Chacun doit donc apporter ce qu’il peut pour qu’il y ait la paix. Il y va de la stabilité du pouvoir, du développement de la Côte d’Ivoire et de l’organisation des législatives.
Entretien réalisé par Marc Dossa
Coll. MAE