Des sous-officiers de la Police ont failli en venir aux mains, le lundi 11 juillet 2011, à la préfecture de Police, au Plateau, où ils sont censés percevoir leur salaire du mois de mai. Après des heures d’attente et des rumeurs faisant état de l’insuffisance de fonds pour satisfaire tout le monde, ils n’ont plus voulu respecter l’ordre de passage. Il s’en est suivi un cafouillage et des échanges violents de propos dont nous vous épargnons la teneur. Des policiers qui ont été sérieusement secoués par leurs collègues ont voulu utiliser la manière forte pour se faire entendre. Face à ce qui s’apparentait à l’indiscipline et à la confusion, les agents-payeurs ont suspendu le paiement de salaire. Au moment où nous quittions les lieux, plusieurs sous-officiers criaient leur ras-le-bol. Cette affluence record s’expliquait par le fait que le délai de fin de paiement des salaires des policiers à Abidjan, est prévu le mardi 12 juillet 2010. Les principaux lieux de paiement, notamment la préfecture et l’école nationale de Police ont été pris d’assaut par des policiers qui doivent présenter une attestation de service dûment signée par leur commissaire ou commandant. A ce niveau, beaucoup n’ont pas encore reçu d’attestation ou si c’est le cas, certains n’ont pas toutes les signatures requises. « Mon commandant refuse de signer et de mettre le cachet qui atteste que je suis effectivement à mon poste. Mon chef d’unité a signé, mais mon commandant de compagnie refuse, sans me donner de raison valable », nous a expliqué un sergent d’une compagnie républicaine d’Abidjan. Autour de lui, plusieurs policiers se retrouvaient dans le même cas. Ils ont à leur tour exprimé leur colère contre leur hiérarchie. « Certains de nos chefs veulent nous exposer en faisant croire que nous ne venons pas au boulot ou que nous avons déserté nos postes. Le ministère de l’Intérieur qui demande des rapports régulièrement pourrait s’appuyer sur ces listes pour dire que nous avons déserté. Et si nos chefs continuent de nous exposer, nous allons protester vigoureusement dans nos casernes pour démontrer que nous n’avons pas déserté », a renchéri le sergent-chef T.S. Au moment où nous mettions sous presse, le calme était révenu, mais le paiement n’avait pas repris.
M’BRA Konan
M’BRA Konan