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Politique Publié le vendredi 15 juillet 2011 | Le Mandat

Démission de Mamadou Koulibaly du FPI: Le rôle joué par la France

© Le Mandat
Front populaire ivoirien (FPI) : le président Mamadou Koulibaly annonce sa démission
Lundi 11 juillet 2011. Abidjan. Le président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), Mamadou Koulibaly claque la porte
On continue de spéculer sur la démission de Mamadou Koulibaly du Front Populaire Ivoirien, FPI. Surtout que l’ex- numéro trois du parti de Laurent Gbagbo n’a pas fait que claquer la porte. Il en a précipitamment ouvert une autre. La célérité de la démarche est, selon ses ex-compagnons, révélatrice d’une affaire murie et soutenue. Ils n’ont peut-être pas totalement tort.

Les motifs exposés par le désormais président de Liberté et Démocratie pour la République, LIDER, Mamadou Koulibaly, pour justifier son départ du FPI sont loin de convaincre ses camarades du parti qui croient fortement qu’il y a anguille sous roche. L’argument de sa mise en minorité dans le débat portant sur la restructuration du parti a vite été battu en brèche par le secrétaire général Miaka Ouéreto. Ce dernier soutient qu’il ne peut avoir débat sur l’avenir du FPI en dehors du congrès du parti. Or, la chute du pouvoir ayant occasionné la débandade générale des membres des instances, l’organisation d’un congrès s’avère impossible. Et Mamadou Koulibaly le sait mieux que quiconque. Mais alors, quelles pourraient être les réelles motivations de sa démission et de la création de son parti ? De source bien introduite, la position adoptée par le président de l’Assemblée Nationale pendant la crise post-électorale aurait séduit l’Elysée. Ces initiatives pour concilier les positions afin d’éviter le chaos au pays, sa neutralité interprétée parfois par les militants du FPI comme une inconstance et surtout sa tentative de convaincre Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après les conclusions du Panel des chefs d’Etats le 10 mars en Ethiopie ont été capitalisées à son profit. Car, c’est pendant cette période éprouvante autant pour les Ivoiriens que pour la communauté internationale que Paris a véritablement découvert Koulibaly et vu en lui, le potentiel successeur du Président Alassane Ouattara. Relativement jeune, Professeur Agrégé en Sciences Economiques à 30 ans, natif d’Azaguié (Sud) et originaire du nord, il fédère les clivages politiques et ethniques. Il ne cultive aucun complexe ni dans ses propos ni dans son comportement. Le poste de Président de l’Assemblée Nationale qui faisait de lui la deuxième personnalité de l’Etat, Dauphin constitutionnel du Président de la République, n’a ajouté le moindre centimètre-cube au volume de sa tête. Autant d’atouts qui auraient encore séduit Paris au point où une personnalité de la haute sphère politique française se serait exclamée en privée lors de l’investiture du Président de la République en ces termes : « Nous sommes venus installer Ouattara, nous avons découvert Koulibaly». Depuis lors, Paris aurait entrepris des démarches auprès du Président de l’Assemblée Nationale pour le motiver à se débarrasser du manteau du FPI, parti qui présente un cliché sombre et lugubre aux yeux de la communauté internationale. C’est la condition pour avoir le soutien de l’Elysée avec à sa remorque la communauté internationale. Mais ce dernier ne pouvait s’affranchir aussi facilement de son parti sans éveiller les soupçons et provoquer le courroux des militants dont une importante majorité se reconnaît en lui. Alors, il échafaude un plan à deux niveaux. D’abord tenter de convaincre ses camarades de tuer le FPI et faire sortir de ses cendres un nouveau parti, auquel cas, il a toutes les chances d’en être le Président ou démissionner pour créer son propre parti au cas où il était mis en minorité sur cette question. Comme l’on pouvait s’y attendre, Miaka Ouéreto et son secrétariat ne donne aucune chance au débat de s’officialiser. Ils le tuent dans l’œuf, en posant comme préalable, la libération des camarades détenus. C’est donc un refus catégorique qui est opposé au président par intérim. L’échec du premier plan lui a naturellement donné les arguments pour l’exécution du second. Mamadou Koulibaly ne serait donc pas parti du FPI, seulement parce que cette formation politique refuse de faire sa mue, mais parce qu’il a une ambition dont il a et le soutien.

E.M Koffi
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