L’Union africaine encore humiliée par la reconnaissance du CNT Plus de trente pays, dont la Russie et des pays arabes ont officiellement reconnu le conseil national de la transition en Libye. Le processus du départ de Kadhafi est désormais irréversible. L’offre de dialogue qui avait encore été faite cette semaine par la France, ainsi que les revers militaires apparents, ne constituaient pas un changement de stratégie. Les jours passent certes et semblent longs, mais il est clair, que le colonel au pouvoir à Tripoli, ne pourra plus durablement rester en place. La décision d’hier, est encore une défaite pour la diplomatie africaine, et particulièrement, pour l’Union africaine. Récemment à Malabo, les chefs d’Etat africains ont pris une résolution sur la crise libyenne. Ils ont proposé une sorte de dialogue et de partage de pouvoir. Sans toutefois, oser exclure ouvertement, le colonel Kadhafi, ils ont proposé une transition, qui est une façon de lui tourner le dos, sans assumer une reconnaissance du CNT. Souffler le chaud et le froid, et toujours tenter d’arrondir les angles, sans vision ferme, sans attachement à des principes clairs entre le respect des droits des populations que n’incarne pas Kadhafi, d’une part et d’autre part, le refus de l’accès au pouvoir par les armes qu’incarne le CNT. Ce que Kadhafi subit n’est pas juste, mais ce qu’il faisait, était-il juste ? A Malabo, les dirigeants africains ont rejeté le mandat d’arrêt contre le colonel Kadhafi. La vérité de tout cela : un : L’UA n’a pas tiré les bonne leçons de la crise ivoirienne ; deux : l’Afrique n’existe pas. Ce sont des petits Etats (une cinquantaine qui existent. Les intérêts des uns et des autres sont divergents, et les autres pays et parties du monde, qui ont eu le temps de se développer, ont beau jeu de flatter les égos des uns et des autres, de protéger nos souverainetés individuelles, pour faire régner leurs visions du monde. C’est aussi simple que cela. Pourtant, il n’est pas évident que les dirigeants africains, tirent les bonnes leçons de cet autre revers diplomatique.
Charles Kouassi
Charles Kouassi