Après le départ du troisième vice-président Mamadou Koulibaly, le 11 juillet 2011, voilà Sylvain Miaka Ouretto désormais au premier plan, pour défendre les couleurs du Fpi. Le président du conseil général de Soubré est un ancien de la maison, promu secrétaire général après le congrès de 2001. Il était à ce titre, la quatrième personnalité du parti. Mais, le natif de Tchétaly (Buyo, centre-ouest) était jusque-là, effacé derrière un Affi N’guessan ou une Simone Gbagbo très présent dans l’animation du parti. Son rôle se limitait à quelques déclarations et sa popularité restait modeste et mesurée. Aujourd’hui avec la nouvelle donne, c’est Miaka Ouretto qui va, par la force des choses, jouer les premiers rôles dans la maison Gbagbo. Il y a quelques mois, le député de Buyo ne s’imaginait pas à ce niveau, préférant appuyer les efforts de celui qui assurait l’intérim d’Affi N’guessan, c’est-à-dire, Mamadou Koulibaly. C’est certainement, le poids des responsabilités qui lui reviennent désormais qu’il semblait stigmatiser en commentant le départ de Koulibaly, plus jeune que lui. ‘’Mamadou koulibaly n’est pas n’importe qui’’, disait-il, comme pour dire, on ne remplace pas une telle icône comme on le ferait pour un moins important que Koulibaly. La tâche est immense avec l’impasse dans laquelle se trouve le parti. Sylvain Miaka doit se forger un charisme à la dimension du Fpi face à un adversaire qui ne veut rien lui céder. Ce ne sont pas les qualités intellectuelles qui font défaut chez l’homme. Maître-assistant à l’université de Cocody, Miaka Ouretto est économiste, spécialiste de finances publiques. Une qualification qui fait frémir sous nos cieux. Il a occupé de hauts postes de l’administration publique. Il fut notamment directeur de cabinet de Pascal Affi N’guessan quand il était ministre de l’Industrie sous Guéi puis Premier ministre à l’arrivée de Laurent Gbagbo. Député à l’assemblée, il est le président des affaires économiques et financières et enfin, président du conseil général de Soubré. Miaka fait parti de l’aile modérée du Fpi avec un ton conciliant et une force d’argumentation non négligeable. C’est sans doute, cette tiédeur relative dans un parti, où l’on est habitué au langage vif, forgé par les longues années de lutte, qui constitue son handicap majeur. Face au nouveau pouvoir, pour certains observateurs, il faudra bien plus que le verbe. Ce sera une débauche d’énergie pour arracher non seulement la libération des cadres du parti, mais également, le dossier Laurent Gbagbo, le leader reclus à Korhogo depuis son éviction le 11 avril 2011. Miaka saura-t-il combler les attentes de ses militants ? La question reste posée en attendant la réunion de crise du 23 juillet prochain, qui devra définir la nouvelle ossature de l’équipe dirigeante.
S. Débailly
S. Débailly