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Afrique Publié le lundi 18 juillet 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les Palabres de JANSEE : Chronique de l’Actualité Africaine et Internationale

Valse hésitation, crise économique et déclin militaire
La pression de l’opinion, peut-elle influencer la prise des décisions politiques et judiciaires ?

La semaine dernière, le Président sénégalais Abdoulaye Wade, annonçait, avoir pris la décision de renvoyer à N’djamena, l’ex-Président tchadien Hissène Habré, pour y être jugé. Une décision aussi incompréhensible qu’incongrue, Hissène Habré étant condamné pour «crimes contre l’humanité et tortures» par la justice de son pays.

«Un pas avant, deux pas en arrière !»
Comment comprendre que Maître Abdoulaye Wade, qui a accepté depuis plusieurs années, d’accorder l’asile politique à ce «colis encombrant», ait voulu s’en débarrasser aussi soudainement ? A moins d’un coup de sang, destiné à attirer l’attention de la «Communauté internationale» sur le manque de moyens financiers notamment pour organiser le procès de Hissène Habré ? A moins, peut-être aussi, que ce sont une stratégie politique voulue par le Président du Sénégal pour détourner ses compatriotes de ses difficultés intérieures à quelques mois de la présidentielle du 26 février 2012 ? Ce qui est incontestable, c’est que Abdoulaye Wade ne pouvait ignorer qu’une décision d’extrader Hissène Habré à N’djamena pour y être jugé, allait à l’encontre de toutes les conventions internationales. Lui, qui est rompu à l’application du droit et à la justesse de la loi. Pas plus, qu’il ne pouvait feindre d’ignorer le tollé général qu’il allait provoquer, notamment auprès des associations locales et internationales de défense des droits humains.
Finalement, le même Abdoulaye Wade décidait de surseoir à cette extradition. Cela dit, la question de l’organisation du jugement de Hissène Habré reste entière. S’il doit être jugé dans un pays africain, comme semble le vouloir l’Union Africaine, il faudra bien que le pays appelé à abriter un tel procès, dispose des moyens nécessaires pour l’organiser. Et pas seulement les miettes proposées à l’Etat du Sénégal par la Communauté internationale.

Mais Abdoulaye Wade n’est pas le seul à avoir reculé.
Souvenez-vous, tout le monde attendait le dénouement de l’affaire DSK, dont l’audience décisive, était préalablement fixée au 18 juillet 2011. Quelques jours avant la date fatidique, les avocats de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international, FMI, convoquaient une conférence de presse à New York pour informer les médias du monde entier, que cette audience a finalement été reportée au 1er août 2011. Poursuivant : «Nos espérons que toutes les charges seront abandonnées contre notre client». Rien que ça ! Mais pourquoi pas, après tout…DSK n’a jamais nié la relation sexuelle avec Nafissatou. Il maintient simplement que cette relation était consentie. DSK reconnaît bel et bien avoir consommé…alors que Nafissatou dit elle, avoir été obligée, forcée, par DSK.

«Nouveau rapport de force»
Pendant ce temps, la zone euro tangue. En Grèce, la cacophonie européenne, matérialisée par la difficulté à soutenir à l’unisson le pays de Périclès et de Démosthène, agace bien au-delà des seuls helléniques. L’Italie de Silvio Berlusconi, semble avoir mis entre parenthèses ses préoccupations de « bounga bounga » pour accélérer l’adoption d’un plan d’austérité. Quant au Royaume-Uni, où l’affaire du scandale des écoutes téléphoniques du défunt « News on the world » continue de faire des vagues, malgré la disparition brutale de l’un des tabloïdes de R. Murdock, la hantise des conséquences désastreuses de la crise de l’euro est de plus en plus palpable. Et le Sommet prévue à Bruxelles, le 21 juillet est très attendu. La France de Nicolas Sarkozy, loin d’afficher sa sérénité d’il y a encore un trimestre, pourra toujours se consoler en arguant que le contexte de rigueur budgétaire ne s’applique pas qu’à elle. Bien sûr, ce n’est pas l’augmentation générale du coût des Opérations extérieures (militaires), Opex, de la France à 1 milliard d’euros englobant l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire et la Libye, qui peut véritablement constituer un problème pour un budget militaire arrêté à 30 milliards d’euros en 2011(soit 1,6% du PIB). Le vrai problème est à la fois ailleurs, et beaucoup plus global.
Il faut croire que les gouvernements des pays dits riches s’interrogent, chaque jour un peu plus, sur la capacité de leurs armées à continuer à être motivées si les opérations extérieures devaient perdurer. Les Etats-Unis, par exemple, avec un endettement en passe d’atteindre le plafond admis par le Congrès, ne pourront plus à terme, mener des interventions longues et coûteuses, comme ce fut notamment le cas en Irak ou même en Afghanistan. Cette dernière intervention aura coûté aux Etats-Unis une bagatelle de 150 milliards de dollars par an. Face à cette situation, Barack Obama a agi sur trois leviers. Il a d’abord annoncé une réduction de 400 milliards de dollars sur dix ans du budget de la défense des Etats-Unis. Le Président américain a par ailleurs, cessé les opérations de combat en Libye, aussitôt qu’il les avait commencées. Surtout, le locataire de la Maison Blanche a accéléré le retrait des troupes américaines en Afghanistan. Ce revirement se produit au moment où, les budgets militaires de la Chine et de l’Inde, progressent de 10% par an. Comme si, un nouveau rapport de force était en train de s’instaurer à l‘échelle de la planète ?
A lundi prochain pour de nouvelles palabres
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