Leur nombre tourne autour de 60. Ils travaillent sous l’autorité du Capitaine Koffi François, un homme intègre qui jouit d’un grand respect dans le département d’Oumé. Autant dire que les Forces Républicaines abattent un boulot appréciable au pays des Gban et des Gouro. En attendant que la justice s’installe pour couronner le tout.
Cohabitation Forces Républicaines-populations. Le sujet est d’actualité, et demeure préoccupant. Ainsi, en dehors d’Abidjan où les FRCI sont très souvent la cible de critiques, souvent acerbes, au vu des agissements déplacés d’éléments incontrôlés, il nous a paru bon, lors d’un voyage, de prendre le pouls de la situation dans le département d’Oumé, au Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Là, c’est une autre réalité. Ce n’est peut-être pas la perfection, mais ça y ressemble. Il est un peu plus de 19heures, ce vendredi 08 juillet. Au moment où les rues se vident presque de leur monde, nous débarquons au Commissariat d’Oumé, situé en face du grand marché de ladite ville. Au poste d’accueil, les éléments des Forces Républicaines sont postés. En train de deviser calmement, sans leurs armes. Dans la cour, un jeune sourd-muet, téléphone à l’oreille, fait mine de communiquer. Un spectacle marrant en ce lieu de haute importance. On aurait dit que Koné Sounkalo, le chef de la sécurité, et ses hommes n’ont pas grand-chose à faire. Que non ! Tout simplement, une organisation, que dire un code de fonctionnement existe qui favorise l’efficacité de ce détachement des Forces Républicaines.
Comment les FRCI assurent la sécurité
Ici, il s’agit d’un centre de Commandement d’où partent tous les ordres en direction des différents chefs de secteurs repartis sur l’ensemble du département. « Dans notre organisation, il y a une subdivision en cinq parties: Oumé, Hiré, Diégonéfla, Doukouya et Guépahouo ». Coordonnateur de toutes les actions de sécurité depuis Oumé sous l’autorité du Capitaine Koffi François, Koné Sounkalo est donc relayé sur le terrain par 4 collaborateurs. Mais, au total, c’est un contingent de 60 hommes qui œuvrent, en toute efficacité pour la sûreté des hommes et des biens. Accueillies en braves à leur arrivée dans le département, le 31 mars, les FRCI, dont les rangs ont été gonflés, comme ailleurs, par des jeunes combattants de la liberté trouvés sur place, sont décidées à rester fidèles à leur sacerdoce, qui consiste au respect et à la sécurisation de la population et de leurs biens. En cela, Koné Sounkalo soutient mordicus que des éléments FRCI cités dans de sales affaires ne sont pas d’authentiques combattants. Précisant qu’à Oumé, le moment venu, ceux qui sont aptes à intégrer l’Armée le feront ; les autres seront tout simplement démobilisés et réinsérés selon le plan du PNRRC. Au moment de nos échanges portant, par ailleurs sur de supposées exactions commises par les hommes de Chef Koné, nous recevons un coup de fil du Capitaine Koffi François avec qui nous avons rendez-vous. Invité à une réception, au maquis le village, à quelques 800 mètres du Commissariat, il décale l’entrevue pour 21h30. Cette heure nous convient, vu qu’elle nous laisse le temps de clore notre entrevue avec le chef de la sécurité. Ainsi, poursuivant ses explications, Koné Sounkalo balaie les accusations portées contre ses hommes et lui. Il s’agirait, dit-on, de personnes tuées ou frappées dans des villages, notamment à Binkro et Bokéda. « Il y a une parfaite entente entre la population et nous. Seulement, il y a des brebis galeuses qui veulent troubler la quiétude des honnêtes citoyens. Grâce à nos patrouilles, nous mettons la main sur ces malfrats. Mais, faute de tribunal, nous sommes obligés de les libérer après deux jours de détention dans nos locaux », rectifie-il, plaidant vivement pour le retour rapide de l’institution judiciaire. Avant d’ajouter que grâce à l’action des ses hommes, des jeunes ont rendu des armes: un arsenal impressionnant de Kalachnikovs et de grenades défensives et offensives.
A Oumé, si les contrôles et autres services de sécurité se font, généralement en collaboration avec des policiers et gendarmes restés sur place, les patrouilles nocturnes (surtout) sont l’affaire des FRCI. Selon des riverains, elles ont lieu à partir de 24 heures.
La nécessité de l’action des FRCI
Les Ouméens dans leur ensemble s’accordent sur la nécessité de cette mesure sécuritaire, en particulier, et de la présence des FRCI en général. « La collaboration se passe très bien. Grace à eux nous pouvons nous promener. Il y a rafles tardives, et c’est tant mieux ! C’est une mesure pour piéger les voleurs. Parce qu’effectivement, les voleurs rodent dans la ville », soutient Djéa Kouassi Bienvenu, élève résidant au quartier Yaofla. Président de la Coordination de la Jeunesse du RHDP, Sékongo Yéhédé ne dit pas le contraire. Il tresse même des lauréats aux FRCI dont le rôle, souligne-t-il, a permis de maintenir l’équilibre social. « Il est clair que la situation sécuritaire n’est pas encore au beau fixe partout en Côte d’Ivoire, mais l’effort consenti par le gouvernement et les Forces Républicaines est louable. Je pense souvent même qu’il y a un mauvais jugement. Si le RHDP était comme LMP, plus d’un tiers de la Côte d’Ivoire allait souffrir terriblement à la fin de cette crise. A Oumé, par exemple, il n’y a pas de chasse aux sorcières », précise-t-il. Et de poursuivre que « les refondateurs ont mis le pays en lambeau. On est en train de le reconstruire. La jeunesse est au travail à Oumé. La vie a repris. Nous collaborons avec les FRCI, comme nous l’avons fait avec les FDS ». Seul bémol dans cet océan de louanges, la violence supposée des militaires, lors des interventions. C’est ce que déplore mademoiselle N.R, élève en classe de terminale dans un établissement privé de la ville. « Personne n’est contre la présence des FRCI à Oumé. Elles interviennent dans la résolution des problèmes. Seulement, ce n’est pas toujours de la meilleure des manières qu’elles règlent certaines situations. Autrement dit, les FRCI agissent souvent avec violence », soutient-elle. En outre, elle dit ne pas apprécier la présence des hommes en treillis dans les maquis. Car, cela inspirerait la peur aux noceurs. Personnellement, nous n’avons pas assisté à un tel spectacle. Au maquis « Le Temple du Zouglou », où nous avons, à deux reprises, apprécié la chaleur nocturne de la ville, nos regards ne sont pas tombés sur des hommes en treillis. Ce qui fait dire à Yao Pacôme, un riverain, qu’il s’agit de cas isolés. A 21heures, avant même l’heure indiquée pour notre rendez-vous, le Capitaine Koffi vient à notre rencontre. Nous sommes alors en pleine conversation dans un coin de rue avec des membres de notre délégation. L’Officier militaire nous rejoint sur les lieux. A bord d’un pick-up blanc. Habillé en tenue civile. De taille moyenne, c’est un combattant de première heure. Pondéré et franc. Après les échanges de civilités, nous mettons le pied dans le plat. Capitaine Koffi, dont l’action, dès son arrivée à Oumé, aura été, d’abord, d’appeler les FDS à se rallier, n’est pas tendre avec les frères d’armes dont la plupart ont répondu à cet appel, considéré à Oumé comme un acte de paix et de conciliation sans précédent dans la crise postélectorale. « Les Forces de Défense et de Sécurité ne sont pas nos ennemies. Mais, si elles ont la pression, c’est parce qu’elles savent la vérité mais refusent de l’accepter. A mon arrivée, j’ai voulu mettre les forces ensemble pour travailler. Etant donné que nous étions mal jugés par les uns et les autres, il fallait leur prouver le contraire de ce qu’ils pensaient. C’est ce que j’ai fait ». Fier de ses hommes, avec qui il reçoit les honneurs de la population ouméenne et environnante, Capitaine Koffi souligne que, très souvent, « les interpellations sont gérées par les gendarmes de bonne foi qui sont restés pour travailler. Tout ce que nous faisons a des traces ». Les voleurs, poursuit-il, sont toujours traqués. Toutefois, il déplore l’absence de juges. « En principe, nous travaillons en collaboration avec la justice. Nous devons arrêter les malfrats et les mettre à la disposition de la justice. Malheureusement, il n’y pas de juges pour l’instant. Que faire dans ce cas, lorsqu’on attrape un voleur, sachant que la mise hors d’état de nuire de ces malfrats, sera systématiquement assimilée à un assassinat ? C’est un vrai problème. Nous souhaitons l’ouverture du tribunal et le retour des juges. C’est une situation très préoccupante ». L’appel est pressant.
MARTIAL GALE
(Envoyé spécial à Oumé)
Cohabitation Forces Républicaines-populations. Le sujet est d’actualité, et demeure préoccupant. Ainsi, en dehors d’Abidjan où les FRCI sont très souvent la cible de critiques, souvent acerbes, au vu des agissements déplacés d’éléments incontrôlés, il nous a paru bon, lors d’un voyage, de prendre le pouls de la situation dans le département d’Oumé, au Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Là, c’est une autre réalité. Ce n’est peut-être pas la perfection, mais ça y ressemble. Il est un peu plus de 19heures, ce vendredi 08 juillet. Au moment où les rues se vident presque de leur monde, nous débarquons au Commissariat d’Oumé, situé en face du grand marché de ladite ville. Au poste d’accueil, les éléments des Forces Républicaines sont postés. En train de deviser calmement, sans leurs armes. Dans la cour, un jeune sourd-muet, téléphone à l’oreille, fait mine de communiquer. Un spectacle marrant en ce lieu de haute importance. On aurait dit que Koné Sounkalo, le chef de la sécurité, et ses hommes n’ont pas grand-chose à faire. Que non ! Tout simplement, une organisation, que dire un code de fonctionnement existe qui favorise l’efficacité de ce détachement des Forces Républicaines.
Comment les FRCI assurent la sécurité
Ici, il s’agit d’un centre de Commandement d’où partent tous les ordres en direction des différents chefs de secteurs repartis sur l’ensemble du département. « Dans notre organisation, il y a une subdivision en cinq parties: Oumé, Hiré, Diégonéfla, Doukouya et Guépahouo ». Coordonnateur de toutes les actions de sécurité depuis Oumé sous l’autorité du Capitaine Koffi François, Koné Sounkalo est donc relayé sur le terrain par 4 collaborateurs. Mais, au total, c’est un contingent de 60 hommes qui œuvrent, en toute efficacité pour la sûreté des hommes et des biens. Accueillies en braves à leur arrivée dans le département, le 31 mars, les FRCI, dont les rangs ont été gonflés, comme ailleurs, par des jeunes combattants de la liberté trouvés sur place, sont décidées à rester fidèles à leur sacerdoce, qui consiste au respect et à la sécurisation de la population et de leurs biens. En cela, Koné Sounkalo soutient mordicus que des éléments FRCI cités dans de sales affaires ne sont pas d’authentiques combattants. Précisant qu’à Oumé, le moment venu, ceux qui sont aptes à intégrer l’Armée le feront ; les autres seront tout simplement démobilisés et réinsérés selon le plan du PNRRC. Au moment de nos échanges portant, par ailleurs sur de supposées exactions commises par les hommes de Chef Koné, nous recevons un coup de fil du Capitaine Koffi François avec qui nous avons rendez-vous. Invité à une réception, au maquis le village, à quelques 800 mètres du Commissariat, il décale l’entrevue pour 21h30. Cette heure nous convient, vu qu’elle nous laisse le temps de clore notre entrevue avec le chef de la sécurité. Ainsi, poursuivant ses explications, Koné Sounkalo balaie les accusations portées contre ses hommes et lui. Il s’agirait, dit-on, de personnes tuées ou frappées dans des villages, notamment à Binkro et Bokéda. « Il y a une parfaite entente entre la population et nous. Seulement, il y a des brebis galeuses qui veulent troubler la quiétude des honnêtes citoyens. Grâce à nos patrouilles, nous mettons la main sur ces malfrats. Mais, faute de tribunal, nous sommes obligés de les libérer après deux jours de détention dans nos locaux », rectifie-il, plaidant vivement pour le retour rapide de l’institution judiciaire. Avant d’ajouter que grâce à l’action des ses hommes, des jeunes ont rendu des armes: un arsenal impressionnant de Kalachnikovs et de grenades défensives et offensives.
A Oumé, si les contrôles et autres services de sécurité se font, généralement en collaboration avec des policiers et gendarmes restés sur place, les patrouilles nocturnes (surtout) sont l’affaire des FRCI. Selon des riverains, elles ont lieu à partir de 24 heures.
La nécessité de l’action des FRCI
Les Ouméens dans leur ensemble s’accordent sur la nécessité de cette mesure sécuritaire, en particulier, et de la présence des FRCI en général. « La collaboration se passe très bien. Grace à eux nous pouvons nous promener. Il y a rafles tardives, et c’est tant mieux ! C’est une mesure pour piéger les voleurs. Parce qu’effectivement, les voleurs rodent dans la ville », soutient Djéa Kouassi Bienvenu, élève résidant au quartier Yaofla. Président de la Coordination de la Jeunesse du RHDP, Sékongo Yéhédé ne dit pas le contraire. Il tresse même des lauréats aux FRCI dont le rôle, souligne-t-il, a permis de maintenir l’équilibre social. « Il est clair que la situation sécuritaire n’est pas encore au beau fixe partout en Côte d’Ivoire, mais l’effort consenti par le gouvernement et les Forces Républicaines est louable. Je pense souvent même qu’il y a un mauvais jugement. Si le RHDP était comme LMP, plus d’un tiers de la Côte d’Ivoire allait souffrir terriblement à la fin de cette crise. A Oumé, par exemple, il n’y a pas de chasse aux sorcières », précise-t-il. Et de poursuivre que « les refondateurs ont mis le pays en lambeau. On est en train de le reconstruire. La jeunesse est au travail à Oumé. La vie a repris. Nous collaborons avec les FRCI, comme nous l’avons fait avec les FDS ». Seul bémol dans cet océan de louanges, la violence supposée des militaires, lors des interventions. C’est ce que déplore mademoiselle N.R, élève en classe de terminale dans un établissement privé de la ville. « Personne n’est contre la présence des FRCI à Oumé. Elles interviennent dans la résolution des problèmes. Seulement, ce n’est pas toujours de la meilleure des manières qu’elles règlent certaines situations. Autrement dit, les FRCI agissent souvent avec violence », soutient-elle. En outre, elle dit ne pas apprécier la présence des hommes en treillis dans les maquis. Car, cela inspirerait la peur aux noceurs. Personnellement, nous n’avons pas assisté à un tel spectacle. Au maquis « Le Temple du Zouglou », où nous avons, à deux reprises, apprécié la chaleur nocturne de la ville, nos regards ne sont pas tombés sur des hommes en treillis. Ce qui fait dire à Yao Pacôme, un riverain, qu’il s’agit de cas isolés. A 21heures, avant même l’heure indiquée pour notre rendez-vous, le Capitaine Koffi vient à notre rencontre. Nous sommes alors en pleine conversation dans un coin de rue avec des membres de notre délégation. L’Officier militaire nous rejoint sur les lieux. A bord d’un pick-up blanc. Habillé en tenue civile. De taille moyenne, c’est un combattant de première heure. Pondéré et franc. Après les échanges de civilités, nous mettons le pied dans le plat. Capitaine Koffi, dont l’action, dès son arrivée à Oumé, aura été, d’abord, d’appeler les FDS à se rallier, n’est pas tendre avec les frères d’armes dont la plupart ont répondu à cet appel, considéré à Oumé comme un acte de paix et de conciliation sans précédent dans la crise postélectorale. « Les Forces de Défense et de Sécurité ne sont pas nos ennemies. Mais, si elles ont la pression, c’est parce qu’elles savent la vérité mais refusent de l’accepter. A mon arrivée, j’ai voulu mettre les forces ensemble pour travailler. Etant donné que nous étions mal jugés par les uns et les autres, il fallait leur prouver le contraire de ce qu’ils pensaient. C’est ce que j’ai fait ». Fier de ses hommes, avec qui il reçoit les honneurs de la population ouméenne et environnante, Capitaine Koffi souligne que, très souvent, « les interpellations sont gérées par les gendarmes de bonne foi qui sont restés pour travailler. Tout ce que nous faisons a des traces ». Les voleurs, poursuit-il, sont toujours traqués. Toutefois, il déplore l’absence de juges. « En principe, nous travaillons en collaboration avec la justice. Nous devons arrêter les malfrats et les mettre à la disposition de la justice. Malheureusement, il n’y pas de juges pour l’instant. Que faire dans ce cas, lorsqu’on attrape un voleur, sachant que la mise hors d’état de nuire de ces malfrats, sera systématiquement assimilée à un assassinat ? C’est un vrai problème. Nous souhaitons l’ouverture du tribunal et le retour des juges. C’est une situation très préoccupante ». L’appel est pressant.
MARTIAL GALE
(Envoyé spécial à Oumé)