Trois mois après sa destruction, l'ex-Sorbonne du Plateau présente un nouveau visage. Le site, propriété de la mairie du Plateau, sera mis en valeur à travers la construction d'une salle de délibérations et de mariages d'une capacité de 600 places. Quant à l'immeuble des 60 logements, il sera réhabilité et abritera l'hôtel communal du Plateau.
Trois mois (19 avril 2011-19 juillet 2011) après sa destruction, huit (8) jours après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo, l'espace des 60 logements du Plateau appelé communément la « Sorbonne » est un endroit clairsemé. Seul l'immeuble « infâme et insalubre » des 60 logements, qui a servi autrefois de résidence pour des hauts cadres de l'administration ivoirienne, se dresse au milieu de cet endroit mythique du Plateau. En bas, le laboratoire photo, dénommé « nouvelle Côte d'Ivoire lavage » est ouvert. Le seul magasin ayant échappé à la démolition de la Sorbonne. Assis sur des troncs d'arbres noircis par les intempéries, et faisant face à l'immeuble Jeceda, trois hommes interrogés disent être venus prendre de l'air. Ils n'ont pas tort de marquer un arrêt sur le site. Le vent qui souffle à cet endroit berce toute personne qui passe par là. Son sifflement fait bouger les feuillages des arbres qui entourent la Sorbonne donnant l'impression d'être en pleine forêt. Deux jeunes étudiantes des Cours Pigier passant par là ne manquent pas de faire un commentaire. « Mais c'est un endroit reposant avec tout ce vent frais », dit l'une d'entre elles et la seconde de préciser qu'il a fallu déguerpir les Sorbonnards et autres commerçants qui exerçaient sur ce site pour découvrir la beauté de ce lieu. Trois mois en arrière, la Sorbonne était un endroit bruyant où se côtoyaient sorbonnards, commerçants, chauffeurs de woro woro, vendeurs de CD et DVD piratés, restauratrices, naturothérapeutes et autres. C'était surtout l'endroit de prédilection des jeunes patriotes, proches du président déchu, Laurent Gbagbo. Ils avaient transformé ce lieu en une tribune politique où ils décochaient des flèches à l'encontre de tous les adversaires politiques de l'ancien président de la République. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux principaux opposants du « Woody » de Mama, étaient les cibles favorites des sorbonnards. Ils ne manquaient pas de traiter les adversaires politiques du président déchu de collabos à la solde des présidents français Nicolas Sarkozy et américain Obama. D'ailleurs Sarkozy et Obama n'échappaient pas aux pics des jeunes patriotes. En plus d'être une tribune politique, l'ex-Sorbonne était aussi un haut lieu des affaires. Dirigée de mains de maître par Nado Clément et Dakoury Richard, l'ex-Sorbonne du Plateau engrangeait d'importantes sommes d'argent. Les taxes prélevées auprès des commerçants et autres chauffeurs de woro-woro installés sur le site étaient l'affaire de Nado Clément et de Dakoury Richard. Pourtant, la mairie du Plateau, propriétaire des lieux, ne percevait aucun centime. Par ailleurs, il se racontait que l'ex-Sorbonne était devenue un no man’s land où se pratiquaient certaines activités peu catholiques. A tort ou à raison, on taxait cet endroit d'avoir été érigé en un haut-lieu de débauche où certains appartements de l'immeuble des 60 logements ont été transformés en chambre de passe par les « gestionnaires ».
Des réalisations d'envergure
Avant d'y monter, les clients pouvaient se mettre en jambe à travers les films pornographiques qui étaient diffusés à loisir et à longueur de journée dans les magasins installés en bas de l'immeuble. Des personnes n'hésitaient pas à indiquer qu'on y vendait même de la drogue. Vrai ou faux ? Toujours est-il que la Sorbonne du Plateau n'est qu'un vieux souvenir. Elle a été détruite par des engins de terrassement, le mardi 19 avril 2011. C'est de nom que cet site mythique existe désormais. C'est avec nostalgie que des commerçants qui y étaient installés évoquent le nom de cet espace. « La destruction de la Sorbonne nous a causé un énorme préjudice. Car ici la nourriture ne marche pas comme à la Sorbonne. On est confronté à des difficultés depuis trois mois que cet endroit a été détruit. De nombreuses personnes qui se débrouillaient à la Sorbonne sont à la maison. Et cette situation est très pénible », fait savoir Brigitte N'da, restauratrice installée provisoirement au marché « Konankro » situé à deux minutes de marche de l'ex-Sorbonne. Sa peine est partagée par Obité Dieudonné, naturothérapeute. « La Sorbonne a été créée en 1984, au temps du président Félix Houphouët Boigny. Il a existé quand le président Henri Konan Bédié a pris le pouvoir. A l'avènement du président Robert Guéi, la Sorbonne est resté. Quand le président Laurent Gbagbo est arrivé, il faisait escale de temps en temps à la Sorbonne pour prendre des bains de foule. Pourquoi avoir rasé cet endroit », s'est interrogé Obité, qui soutient tirer le diable par la queue depuis que des bulldozers ont rasé la Sorbonne. De nombreuses personnes que nous avons rencontrées, le mardi 19 juillet en ce lieu, devenu aujourd'hui un terrain plat, affirment que l'initiative prise par la mairie du Plateau de démolir cet espace est à saluer. « La Sorbonne était devenue le lieu de tous les vices et cela dérangeait énormément. Si cela était à refaire, je louerai cette belle initiative prise par les autorités municipales », indique Collette Ouattara, informaticienne dans une importante société de la place. Cet avis est partagé par Raymond Béhi, agent à la poste de Côte d'Ivoire. « Ce n'était pas normal que dans un pays organisé, surtout en plein centre des affaires de la capitale économique, on puisse permettre une telle chose. Il faut le dire, ceux qui occupaient cet espace dérangeaient énormément. La Sorbonne rasée, on respire mieux à cet endroit de la Commune. De plus, l'endroit est aujourd'hui bien aéré et reposant »,révèle-t-il. La Sorbonne du Plateau est désormais un espace clairsemé où la mairie entend entreprendre des réalisations d'envergure. Selon Tehra Sinaly, directeur de cabinet du maire du Plateau, il sera bâti sur l'espace de l'ex-Sorbonne, une grande salle de délibérations et de mariages d'une capacité de 600 places. De plus, la mairie entend réhabiliter l'immeuble des 60 logements et en faire l'hôtel communal du Plateau. Tous les services de la mairie y seront transférés. Les travaux de construction et de réhabilitation sont prévus, pour démarrer avant la fin de l'année. Le temps pour la mairie du Plateau, de régler toutes les démarches administratives relatives à ce projet.
Elysée YAO
Trois mois (19 avril 2011-19 juillet 2011) après sa destruction, huit (8) jours après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo, l'espace des 60 logements du Plateau appelé communément la « Sorbonne » est un endroit clairsemé. Seul l'immeuble « infâme et insalubre » des 60 logements, qui a servi autrefois de résidence pour des hauts cadres de l'administration ivoirienne, se dresse au milieu de cet endroit mythique du Plateau. En bas, le laboratoire photo, dénommé « nouvelle Côte d'Ivoire lavage » est ouvert. Le seul magasin ayant échappé à la démolition de la Sorbonne. Assis sur des troncs d'arbres noircis par les intempéries, et faisant face à l'immeuble Jeceda, trois hommes interrogés disent être venus prendre de l'air. Ils n'ont pas tort de marquer un arrêt sur le site. Le vent qui souffle à cet endroit berce toute personne qui passe par là. Son sifflement fait bouger les feuillages des arbres qui entourent la Sorbonne donnant l'impression d'être en pleine forêt. Deux jeunes étudiantes des Cours Pigier passant par là ne manquent pas de faire un commentaire. « Mais c'est un endroit reposant avec tout ce vent frais », dit l'une d'entre elles et la seconde de préciser qu'il a fallu déguerpir les Sorbonnards et autres commerçants qui exerçaient sur ce site pour découvrir la beauté de ce lieu. Trois mois en arrière, la Sorbonne était un endroit bruyant où se côtoyaient sorbonnards, commerçants, chauffeurs de woro woro, vendeurs de CD et DVD piratés, restauratrices, naturothérapeutes et autres. C'était surtout l'endroit de prédilection des jeunes patriotes, proches du président déchu, Laurent Gbagbo. Ils avaient transformé ce lieu en une tribune politique où ils décochaient des flèches à l'encontre de tous les adversaires politiques de l'ancien président de la République. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux principaux opposants du « Woody » de Mama, étaient les cibles favorites des sorbonnards. Ils ne manquaient pas de traiter les adversaires politiques du président déchu de collabos à la solde des présidents français Nicolas Sarkozy et américain Obama. D'ailleurs Sarkozy et Obama n'échappaient pas aux pics des jeunes patriotes. En plus d'être une tribune politique, l'ex-Sorbonne était aussi un haut lieu des affaires. Dirigée de mains de maître par Nado Clément et Dakoury Richard, l'ex-Sorbonne du Plateau engrangeait d'importantes sommes d'argent. Les taxes prélevées auprès des commerçants et autres chauffeurs de woro-woro installés sur le site étaient l'affaire de Nado Clément et de Dakoury Richard. Pourtant, la mairie du Plateau, propriétaire des lieux, ne percevait aucun centime. Par ailleurs, il se racontait que l'ex-Sorbonne était devenue un no man’s land où se pratiquaient certaines activités peu catholiques. A tort ou à raison, on taxait cet endroit d'avoir été érigé en un haut-lieu de débauche où certains appartements de l'immeuble des 60 logements ont été transformés en chambre de passe par les « gestionnaires ».
Des réalisations d'envergure
Avant d'y monter, les clients pouvaient se mettre en jambe à travers les films pornographiques qui étaient diffusés à loisir et à longueur de journée dans les magasins installés en bas de l'immeuble. Des personnes n'hésitaient pas à indiquer qu'on y vendait même de la drogue. Vrai ou faux ? Toujours est-il que la Sorbonne du Plateau n'est qu'un vieux souvenir. Elle a été détruite par des engins de terrassement, le mardi 19 avril 2011. C'est de nom que cet site mythique existe désormais. C'est avec nostalgie que des commerçants qui y étaient installés évoquent le nom de cet espace. « La destruction de la Sorbonne nous a causé un énorme préjudice. Car ici la nourriture ne marche pas comme à la Sorbonne. On est confronté à des difficultés depuis trois mois que cet endroit a été détruit. De nombreuses personnes qui se débrouillaient à la Sorbonne sont à la maison. Et cette situation est très pénible », fait savoir Brigitte N'da, restauratrice installée provisoirement au marché « Konankro » situé à deux minutes de marche de l'ex-Sorbonne. Sa peine est partagée par Obité Dieudonné, naturothérapeute. « La Sorbonne a été créée en 1984, au temps du président Félix Houphouët Boigny. Il a existé quand le président Henri Konan Bédié a pris le pouvoir. A l'avènement du président Robert Guéi, la Sorbonne est resté. Quand le président Laurent Gbagbo est arrivé, il faisait escale de temps en temps à la Sorbonne pour prendre des bains de foule. Pourquoi avoir rasé cet endroit », s'est interrogé Obité, qui soutient tirer le diable par la queue depuis que des bulldozers ont rasé la Sorbonne. De nombreuses personnes que nous avons rencontrées, le mardi 19 juillet en ce lieu, devenu aujourd'hui un terrain plat, affirment que l'initiative prise par la mairie du Plateau de démolir cet espace est à saluer. « La Sorbonne était devenue le lieu de tous les vices et cela dérangeait énormément. Si cela était à refaire, je louerai cette belle initiative prise par les autorités municipales », indique Collette Ouattara, informaticienne dans une importante société de la place. Cet avis est partagé par Raymond Béhi, agent à la poste de Côte d'Ivoire. « Ce n'était pas normal que dans un pays organisé, surtout en plein centre des affaires de la capitale économique, on puisse permettre une telle chose. Il faut le dire, ceux qui occupaient cet espace dérangeaient énormément. La Sorbonne rasée, on respire mieux à cet endroit de la Commune. De plus, l'endroit est aujourd'hui bien aéré et reposant »,révèle-t-il. La Sorbonne du Plateau est désormais un espace clairsemé où la mairie entend entreprendre des réalisations d'envergure. Selon Tehra Sinaly, directeur de cabinet du maire du Plateau, il sera bâti sur l'espace de l'ex-Sorbonne, une grande salle de délibérations et de mariages d'une capacité de 600 places. De plus, la mairie entend réhabiliter l'immeuble des 60 logements et en faire l'hôtel communal du Plateau. Tous les services de la mairie y seront transférés. Les travaux de construction et de réhabilitation sont prévus, pour démarrer avant la fin de l'année. Le temps pour la mairie du Plateau, de régler toutes les démarches administratives relatives à ce projet.
Elysée YAO
