Depuis le mois de juin, de nombreux policiers ne sont pas payés. A en croire nos sources, on leur dit, chaque fois qu’ils se présentaient au payement «main à main», que «l’argent est fini». Dépités, c’est la mort dans l’âme que ces policiers dont les familles sont délibérément affamées par les nouvelles autorités retournent chez eux. Privés de tous moyens de réclamation ou de recours, ces ex-Fds à qui on reproche d’avoir servi sous Laurent Gbagbo souffrent en silence, pendant que le pouvoir fait croire que tous les policiers, gendarmes et militaires sont correctement payés. Cette situation, si elle traduit certainement l’incapacité du régime Ouattara à payer les salaires des fonctionnaires ivoiriens sans l’aide de la France, pourrait cacher un stratagème plus grave. En effet, les indiscrétions qui nous parviennent font état de ce que les nouveaux maîtres des lieux se prépareraient pour les jours à venir à une autre vague d’arrestations dans les corps de la police et de la gendarmerie en particulier. Cette énième opération de traque des éléments des forces régulières s’inscrira, comme nous l’avons noté dans nos précédentes éditions, sans nul doute dans le complot qui vise à se débarrasser des éléments des ex-Fds considérés comme gênants pour leurs supposés liens avec Laurent Gbagbo ou ses proches. En les accusant de faire partie de ceux qui, selon le pouvoir, prépareraient un «coup d’Etat contre Ouattara». Les listes noires, nous l’avons déjà dit, ont été dressées et continuent d’être étendues par corps concerné dans le cadre du fameux payement «main à main» qui a été, nous le répétons, instauré à ce effet. Dans le but de faire un «filtrage» au sein des ex-Fds qui sont aujourd’hui dans le viseur du nouveau régime. Car «Ouattara ne les maîtrise pas», nous a-t-on confié. Aussi a-t-il choisi de les diviser et de les affamer pour les fragiliser avant de se séparer d’un certain nombreux d’eux. La réduction générale à hauteur de 50.000 F Cfa devrait, selon un calcul cynique, rendre les ex-Fds plus «vulnérable» et donc plus «contrôlable». En attendant, des centaines de policiers, à en croire les informations qui nous arrivent, sont sans salaires.
K. Kouassi Maurice
K. Kouassi Maurice