Le Patriote : Quel est l’état sécuritaire dans la zone de Toulepleu ?
Sangaré Abdoulaye : Certains villages du département sont à la frontière ivoiro-libérienne, notamment Péhanbly. Et tout monde sait que les jeunes miliciens et mercenaires qui ont semé la désolation dans la région, ont encore, pour la plupart, les armes et sont retranchés dans la forêt pour certains et d’autres dans les camps de réfugiés à Tosthan. De Pehe en passant par Sahibly, il y a des pistes dissimulées dans la forêt qui conduisent au Libéria. Je le dis en tant que responsable de la sécurité, ce ne sont pas des pistes reconnues, que les jeunes miliciens et mercenaires maîtrisent. Aujourd’hui notre inquiétude est celle de la population qui connaît la mentalité de ses enfants, sait que ces jeunes miliciens et mercenaires peuvent emprunter les nombreuses pistes qui sont dans la forêt pour commettre des exactions. Nous savons que beaucoup d’armes sont encore cachées dans la forêt, et la plupart des pensionnaires des camps de réfugiés sont des combattants.
Mais les FRCI, singulièrement le détachement qui se trouve sous mon commandement, sont prêtes à parer à toute éventualité.
L.P : Il n’y a pratiquement pas de check-points sur l’axe Guiglo-Bloléquin-Toulepleu. Des jeunes miliciens sont retranchés dans les forêts avec des armes de guerre, cela ne constitue –t-il pas une menace de plus pour les populations ?
S.A : Nous sommes des militaires, nous exécutons des ordres. La hiérarchie a décidé de la levée de tous les barrages sur l’ensemble du territoire, sachant que Toulepleu est une zone spécifique à haut risque. Nous n’avons fait que nous plier à la décision de la hiérarchie. Nous avons saisi le Commandant Lossény Fofana, qui nous a instruits de veiller au grain. Et nous avons pris des mesures que je ne peux dévoiler ici pour des raisons de sécurité.
L.P : Quels sont vos rapports avec les jeunes qui ont combattu hier et qui sont retournés à Toulepleu ?
S.A : Les Forces Républicaines sont là pour la sécurité de tous, sans exclusif. Il n’y a pas de problèmes majeurs, quand ces jeunes ne manifestent aucune intention de belligérance.
Nous vivons en parfaite harmonie, les soirs nous nous retrouvons sur le terrain de maracana pour une partie de foot. Sur l’aire de jeu, il n’y a pas ni commandant, ni de FRCI.
C’est pour donner une idée de l’ambiance qui prévaut entre les FRCI et les jeunes miliciens qui retournent dans leur cadre habituel de résidence. C’est la parfaite harmonie. Il n’y a pas de problème. Nous avons même instauré l’opération ville propre, où ces quelques jeunes revenus participent au nettoyage de la ville. Le lycée, l’hôpital, le domicile du préfet, la broussaille dans les artères principales sont aujourd’hui de vieux souvenirs. La population y adhère et nous sommes satisfaits. Je peux vous assurer que la population n’a rien à craindre d’une quelconque menace en provenance du Libéria. Si cela advient, mes hommes et moi les repousseront avant même que du renfort n’arrive. Ceux, qui sont revenus, cohabitent et coopèrent avec nous en nous donnant, les informations sur ceux qui sont encore au Libéria et qui envisagent une quelconque action de belligérance. A la population restée sur place à qui on a commis beaucoup de torts, je demande de pardonner. De même, je tends la main à ceux qui ont fui et souhaitent rentrer. Il y a un moment pour tout. Il y a un moment pour faire la guerre et un moment pour faire la paix. Aux jeunes qui détiennent encore les armes et sont retranchés dans la forêt ou dans les camps de réfugiés, je demande de retourner à Toulepleu remettre les armes soit au chef du village, soit au responsables des jeunes ou encore au Préfet. Ils peuvent également les déposer nuitamment à un endroit fréquenté. Sinon lorsque la gendarmerie et la police seront redéployées, ils seront frappés par la loi pénale pour détention illégale d’armes de guerre.
Par Moussa Keita
Sangaré Abdoulaye : Certains villages du département sont à la frontière ivoiro-libérienne, notamment Péhanbly. Et tout monde sait que les jeunes miliciens et mercenaires qui ont semé la désolation dans la région, ont encore, pour la plupart, les armes et sont retranchés dans la forêt pour certains et d’autres dans les camps de réfugiés à Tosthan. De Pehe en passant par Sahibly, il y a des pistes dissimulées dans la forêt qui conduisent au Libéria. Je le dis en tant que responsable de la sécurité, ce ne sont pas des pistes reconnues, que les jeunes miliciens et mercenaires maîtrisent. Aujourd’hui notre inquiétude est celle de la population qui connaît la mentalité de ses enfants, sait que ces jeunes miliciens et mercenaires peuvent emprunter les nombreuses pistes qui sont dans la forêt pour commettre des exactions. Nous savons que beaucoup d’armes sont encore cachées dans la forêt, et la plupart des pensionnaires des camps de réfugiés sont des combattants.
Mais les FRCI, singulièrement le détachement qui se trouve sous mon commandement, sont prêtes à parer à toute éventualité.
L.P : Il n’y a pratiquement pas de check-points sur l’axe Guiglo-Bloléquin-Toulepleu. Des jeunes miliciens sont retranchés dans les forêts avec des armes de guerre, cela ne constitue –t-il pas une menace de plus pour les populations ?
S.A : Nous sommes des militaires, nous exécutons des ordres. La hiérarchie a décidé de la levée de tous les barrages sur l’ensemble du territoire, sachant que Toulepleu est une zone spécifique à haut risque. Nous n’avons fait que nous plier à la décision de la hiérarchie. Nous avons saisi le Commandant Lossény Fofana, qui nous a instruits de veiller au grain. Et nous avons pris des mesures que je ne peux dévoiler ici pour des raisons de sécurité.
L.P : Quels sont vos rapports avec les jeunes qui ont combattu hier et qui sont retournés à Toulepleu ?
S.A : Les Forces Républicaines sont là pour la sécurité de tous, sans exclusif. Il n’y a pas de problèmes majeurs, quand ces jeunes ne manifestent aucune intention de belligérance.
Nous vivons en parfaite harmonie, les soirs nous nous retrouvons sur le terrain de maracana pour une partie de foot. Sur l’aire de jeu, il n’y a pas ni commandant, ni de FRCI.
C’est pour donner une idée de l’ambiance qui prévaut entre les FRCI et les jeunes miliciens qui retournent dans leur cadre habituel de résidence. C’est la parfaite harmonie. Il n’y a pas de problème. Nous avons même instauré l’opération ville propre, où ces quelques jeunes revenus participent au nettoyage de la ville. Le lycée, l’hôpital, le domicile du préfet, la broussaille dans les artères principales sont aujourd’hui de vieux souvenirs. La population y adhère et nous sommes satisfaits. Je peux vous assurer que la population n’a rien à craindre d’une quelconque menace en provenance du Libéria. Si cela advient, mes hommes et moi les repousseront avant même que du renfort n’arrive. Ceux, qui sont revenus, cohabitent et coopèrent avec nous en nous donnant, les informations sur ceux qui sont encore au Libéria et qui envisagent une quelconque action de belligérance. A la population restée sur place à qui on a commis beaucoup de torts, je demande de pardonner. De même, je tends la main à ceux qui ont fui et souhaitent rentrer. Il y a un moment pour tout. Il y a un moment pour faire la guerre et un moment pour faire la paix. Aux jeunes qui détiennent encore les armes et sont retranchés dans la forêt ou dans les camps de réfugiés, je demande de retourner à Toulepleu remettre les armes soit au chef du village, soit au responsables des jeunes ou encore au Préfet. Ils peuvent également les déposer nuitamment à un endroit fréquenté. Sinon lorsque la gendarmerie et la police seront redéployées, ils seront frappés par la loi pénale pour détention illégale d’armes de guerre.
Par Moussa Keita