Beaucoup de nos compatriotes, notamment proches de l’ancien régime, pensent qu’il y a une certaine incohérence entre la vague d’arrestations, de poursuites judiciaires, de gels d’avoir, d’inculpations, de mandats d’arrêt, etc. qui s’opèrent en ce moment et l’esprit de réconciliation nationale que le président de la République tient à imprimer à la Côte d’Ivoire, après la crise postélectorale. Ils disent pour la plupart, ressentir un certain trouble face à l’antinomie des deux logiques : réconcilier et poursuivre. « A quel moment Ouattara va-t-il finir de traquer, arrêter, juger, condamner et, enfin, réconcilier ? », s’interrogent-ils. Ceci est, bien sûr, la position des dignitaires de l’ancien régime (incarcérés, en exil ou libres), pour qui chercher coûte que coûte à juger les fautifs d’un conflit antérieur, quoique vieux d’à peine trois mois, est une belle façon de dépouiller de sa principale vertu – qui est le pardon – la notion de réconciliation.
Alors, la question que cette position soulève est bien celle-ci : « Est-ce que la réconciliation est faisable sans qu’on ne sache, de prime abord, sur quoi se réconcilier, mais aussi et surtout, en parlant de pardon, qui doit pardonner qui ? ». Certes, il y a eu une guerre sur laquelle les Ivoiriens veulent tirer un trait définitif. Certes, leur vœu le plus ardent est que leur pays ne tombe plus dans les horreurs sans précédent qui l’ont si terriblement défiguré.
Mais est-ce que ce n’est pas dans leur droit, aux Ivoiriens, de savoir pourquoi, après une élection qu’un individu a perdue, il lui vient en tête de se maintenir au pouvoir en tournant les armes sur son peuple, en en massacrant des milliers ? Ces motivations-là, il faut quand même qu’ils sachent leur fondement et ce n’est pas trop leur demander. Parce que c’est précisément en connaissance de ces motivations que la réconciliation peut se faire.
S’agissant de l’autre pendant de la réconciliation, à savoir le pardon, la question est donc claire : qui pardonne qui, quand, depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo, personne dans son camp, n’a jamais reconnu avoir commis la moindre faute ? Est-ce qu’on peut pardonner à quelqu’un qui n’a pas commis de faute ? Les obus sur Abobo, Koumassi, Attécoubé, Port-Bouet, Treichville, les massacres des sept femmes du Pk18, celui des commerçantes du marché d’Abobo, les meurtres en cascades perpétrés par les mercenaire libériens, s’ils n’ont pas d’auteurs qui se reconnaissent comme tels, qui va-t-on pardonner ? Si Koulibaly, Yao N’dré, Affi, Simone, mais surtout Gbagbo, n’ont jamais, ne serait-ce que par simple humanisme, éprouvé le moindre sentiment de regret face à ces drames, pourquoi les victimes passeraient-elles cela par perte et profit?
Alors, pour tirer tout cela au clair, que fait un gouvernement sérieux ? Eh bien, il met le grappin sur tous les suspects et la Justice fait le reste
Koré Emmanuel
Alors, la question que cette position soulève est bien celle-ci : « Est-ce que la réconciliation est faisable sans qu’on ne sache, de prime abord, sur quoi se réconcilier, mais aussi et surtout, en parlant de pardon, qui doit pardonner qui ? ». Certes, il y a eu une guerre sur laquelle les Ivoiriens veulent tirer un trait définitif. Certes, leur vœu le plus ardent est que leur pays ne tombe plus dans les horreurs sans précédent qui l’ont si terriblement défiguré.
Mais est-ce que ce n’est pas dans leur droit, aux Ivoiriens, de savoir pourquoi, après une élection qu’un individu a perdue, il lui vient en tête de se maintenir au pouvoir en tournant les armes sur son peuple, en en massacrant des milliers ? Ces motivations-là, il faut quand même qu’ils sachent leur fondement et ce n’est pas trop leur demander. Parce que c’est précisément en connaissance de ces motivations que la réconciliation peut se faire.
S’agissant de l’autre pendant de la réconciliation, à savoir le pardon, la question est donc claire : qui pardonne qui, quand, depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo, personne dans son camp, n’a jamais reconnu avoir commis la moindre faute ? Est-ce qu’on peut pardonner à quelqu’un qui n’a pas commis de faute ? Les obus sur Abobo, Koumassi, Attécoubé, Port-Bouet, Treichville, les massacres des sept femmes du Pk18, celui des commerçantes du marché d’Abobo, les meurtres en cascades perpétrés par les mercenaire libériens, s’ils n’ont pas d’auteurs qui se reconnaissent comme tels, qui va-t-on pardonner ? Si Koulibaly, Yao N’dré, Affi, Simone, mais surtout Gbagbo, n’ont jamais, ne serait-ce que par simple humanisme, éprouvé le moindre sentiment de regret face à ces drames, pourquoi les victimes passeraient-elles cela par perte et profit?
Alors, pour tirer tout cela au clair, que fait un gouvernement sérieux ? Eh bien, il met le grappin sur tous les suspects et la Justice fait le reste
Koré Emmanuel