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Économie Publié le jeudi 28 juillet 2011 | Nord-Sud

Bassam : relance des activités touristiques Réceptifs hôteliers - le grand nettoyage

Après 5 mois de tension post-électorale qui a durement affecté le secteur hôtelier, la cité balnéaire, Grand-Bassam reprend un nouveau souffle. Les hôteliers profitent du retour de la paix pour présenter le meilleur visage possible.


La grise mine qu’affichaient les réceptifs hôteliers dans leur quasi-totalité pendant la tension post-électorale disparaît progressivement. Les hôteliers s’apprêtent à relever de nouveaux défis : restauration des installations depuis le système d’eau au circuit électrique, les bâtiments repeints. En gros, les opérateurs font le grand toilettage de leurs standings pour présenter le meilleur visage possible après une longue période de léthargie. Surtout que la haute saison qui avance à grands pas draine quotidiennement des touristes et de la clientèle composée à majorité d’Abidjanais.

Des investissements

D’autant plus que les mois de septembre, octobre, novembre et décembre sont des périodes fastes pour les réceptifs hôteliers en raison de la forte demande exprimée. C’est du moins ce que laissent présager les travaux de rénovation entrepris à grande échelle par les hôteliers. Assoyam Beach restaurant hôtel sis en bordure de mer fait sa mue. Mardi 19 juillet, sous un soleil de plomb, la clôture de l’hôtel reçoit une couche de peinture pour effacer les traces de saleté et de moisissure qui ont sali sur les murs. Vêtu d’un tee-shirt de couleur marron défraîchi, d’un pantalon bleu délavé, le corps dégoulinant de sueur, l’ouvrier est à la tâche. A l’intérieur de l’hôtel, le personnel s’active à rendre aussi le local propre. Dans le garage, sis à l’entrée de l’hôtel, des ouvriers poncent chaises, fauteuils et lits pour leur donner un nouvel éclat. Les chambres ne sont pas en reste. La trentaine de chambres est en train d’être dépoussiérée. Surtout que l’hôtel n’a pas véritablement travaillé pendant les 5 mois d’évènements post-électoraux. Si cette rénovation, Marceau Humeau gérant de l’hôtel, la met au compte des travaux annuels, il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’elle répond à un souci de mieux satisfaire les touristes qui viendront en période estivale. En effet, la plupart des réceptifs hôteliers sont frappés par une ruine totale du fait de la proximité de la mer. Et le sel marin, facteur nuisible pour toutes les installations, oblige à un entretien incessant des équipements. La grave crise post-électorale n’a pas permis aux hôteliers d’effectuer continuellement des travaux de maintien de leurs équipements. Conséquences : murs partiellement lézardés et desquels suinte l’humidité. Toilettes en dégradation. D’où la nécessité de ces travaux tous azimuts avec le retour à la normalité et la reprise économique qui montre des signaux très positifs avec le retour progressif des bailleurs de fonds et des investisseurs. Pour le gérant d’Assoyam, l’année passée a été mauvaise au point où les travaux de cette année sont effectués pendant que l’hôtel reste ouvert. «Nous avons enregistré des pertes importantes en revenus pendant la crise. Aujourd’hui, c’est avec des prêts bancaires que nous effectuons des travaux de rénovations», déplore-t-il. Pour lui, le package reste le même malgré la cherté de la vie.

Régler les problèmes de route

«Les prix n’ont pas varié malgré le lourd investissement que nous faisons pour le maintien des équipements. Nous fondons nos espoirs en la clientèle étrangère», ajoute l’opérateur. Ces travaux de rénovation s’observent également chez la plupart des réceptifs hôteliers situés en bordure de mer malgré la récession économique. Que ce soit à Terreso, le Wharf, la Paillote, la Playa, c’est la cure de jeunesse. N’Sha hôtel, complexe hôtelier en bordure de la voie express n’est pas en reste. Même s’il n’y a pas d’innovation en tant que telle du fait de la crise, les hôteliers s’attellent à mettre la clientèle dans tout le confort possible. Connections au Wifi, à internet, les travaux sont effectués dans ce sens pour remettre le réseau à neuf. A Koral Beach, un technicien des chambres froides, muni de ses outils de travail, s’active à la réinstallation de la climatisation qui a pris un coup. Dans le couloir de l’hôtel, des ébénistes remplacent des meubles pour mettre celles qui semblent plus attrayantes. «Nous sommes en train de restaurer les installations à crédit puisqu’on n’a pas travaillé pendant 5 mois afin que nous ne soyons pas surpris par la clientèle des vacances», soutient Touré Alpha, Dg de Koral Beach. Pour lui, il faut promouvoir le tourisme balnéaire, sinistré depuis une décennie. Ce qu’il déplore, c’est la mauvaise politique qui est faite autour du tourisme des affaires qui s’est développé ces dernières années mettant en ligne de mire les séminaires et les grandes rencontres. «Il faut qu’à compter de maintenant, les initiateurs des séminaires et des grandes rencontres n’aient pas qu’un seul nom en hôtellerie. Il y a plusieurs endroits où ils peuvent dispatcher les séminaires. Si on veut que ce pays aille de l’avant », argumente M. Touré. Pour Ouattara Alassane, Dg du Wharf, le meilleur cadeau que le ministère du Tourisme puisse offrir aux opérateurs du secteur, c’est de donner un coup d’accélérateur à leurs activités en réorganisant le circuit touristique. Car, juge-t-il, le changement de clientèle touristique depuis la crise de septembre 2002 a déclenché la chute de la clientèle étrangère et de la clientèle des affaires. Ce qui a occasionné une clientèle principalement abidjanaise peu consommatrice. A l’en croire, le gouvernement ivoirien doit inscrire également dans ses priorités les questions de routes. «Le mauvais état de la voirie à l’entrée de Grand-Bassam est aussi un autre problème auquel l’Etat devra trouver des solutions», souhaite-t-il, convaincu que les activités touristiques restent un moyen de développement et d’intégration.

Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
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