«Tous les militaires, paramilitaires (douaniers, eaux et forêts, forces maritimes) et personnel de police qui n’auront pas repris le service à fin juillet 2011, seront purement et simplement radiés des effectifs. Nous avons pour objectif le contrôle des effectifs ; c’est dans cette optique que s’inscrit le paiement des salaires au guichet. J’invite donc tous les militaires, gendarmes, policiers, douaniers, agents des eaux et forêts qui sont en exil à revenir avant la fin du mois de juillet. Leur sécurité sera assurée ». Ces propos ont été tenus par le président Alassane Ouattara, chef suprême de l’armée. C’était le jeudi 21 juillet au palais de la présidence, au Plateau lors de la rencontre avec le grand commandement des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Cet avertissement n’est pas tombé dans des oreilles de sourds. Depuis hier, trois officiers en fonction et un ancien officier supérieur ont pris au sérieux l’ultimatum lancé par le chef de l’Etat. Exilés au Ghana, le colonel-major, Zouin Honoré, ex-membre du Cnsp (comité national du salut public, en 1999), le colonel-major Konan Boniface, les lieutenants Emmanuel Sama et Oulaï Delafosse sont rentrés à Abidjan. Ils étaient en compagnie du ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, des généraux Gueu Michel, Kouakou Nicolas, du Cdt Issiaka Ouattara dit Wattao, du capitaine Allah Kouakou Léon et du ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo. Rien n’a encore filtré des négociations. L’on sait que le programme des retrouvailles, mercredi dernier, à Accra, a été fait par un premier contact avec les militaires exilés. La seconde réunion s’est tenue jeudi à 8h30 pour prendre fin le lendemain aux environs de midi. A participé à ces différentes réunions, une délégation du président John Atta Mills, conduite par son ministre des Affaires étrangères. Les autorités ghanéennes ont souhaité que la cinquantaine de militaires ivoiriens qui se trouve sur leur sol, puisse rentrer au pays. Cela pour éviter de voir ressurgir le syndrome de la guerre civile qui s’est propagée dans la sous-région entre le Libéria, la Sierra-Léone et la Côte d’Ivoire. Selon des sources, elles ont plaidé pour que les autorités ivoiriennes facilitent ce retour. L’on imagine donc que ce premier retour de soldats exilés est un test important. Un succès donnera sans doute confiance aux autres. Cela veut dire que ceux qui n’ont pas commis de graves crimes seront peu inquiétés par la justice. Il faut dire que cette médiation a débuté dans le plus grand secret entre les soldats, les autorités ghanéennes et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire, Ehui Bernard Koutouan. C’est à la suite de ces tractations dans l’ombre que ses quatre officiers sont rentrés à la maison. Par ailleurs, l’ancien commandant de l’escadron blindé d’Agban, le Cdt Abéhi Jean Noël, aurait rejoint Blé Goudé au Zimbabwe. Selon une source au ministère de la Défense, il a été repéré par les services du renseignement ivoirien et bénéficierait de la protection des autorités zimbabwéennes.
Bahi K.
Bahi K.