Plus qu’un aliment de base, le riz a tendance à devenir un produit politique dont la flambée du prix à la consommation, entraîne des émeutes dans certains pays comme la Côte d’Ivoire. L’on se souvient des mouvements dans plusieurs villes ivoiriennes en 2008. Pour faire baisser la tension, le pouvoir d’alors a du prendre des mesures allant jusqu’à la suspension de droits et taxes sur certains produits de grandes consommations dont le riz. Selon certaines sources proches de certains traders opérant dans la filière importation du riz, les analystes craignent une probable flambée du prix du kg du riz à la consommation, au cours des prochains mois. Le sac de 25 Kg , riz de luxe , (Oncle sam, Royal orchid…) qui est en ce moment vendu à ce jour à 15 mille Fcfa pourrait se retrouver à 18 mille Fcfa. Bref, on parle d’une augmentation qui pourrait osciller entre 10 à 25 % du prix actuel. Si tel est le cas, il va sans dire, que le prix du kilogramme du riz de bas de gamme et de grande consommation, communément appelé «dénikassia» aussi bien chez les grossistes que chez les détaillants va subir le même sort. L’information est à prendre au sérieux que certains pays producteurs comme la Thaïlande, le Vietnam et la Chine entres autres, sont confrontés à des difficultés en interne. Sans oublier la sécheresse et les inondations qui ont fait que des pans entiers des récoltes ont été perdus. Les gouvernants de ces pays qui accordent une place de choix dans la couverture des besoins locaux veulent prendre des dispositions allant à la baisse des exportations. La Thaïlande qui est depuis 1965, le premier exportateur mondial de cette précieuse denrée a produit en 2010, 18 millions de tonnes, soit 33% de plus qu’il y a dix ans. Faut-il préciser et reprenant Jeune Afrique l’Intelligent, que «la moitié de cette récolte a été vendue à l’étranger, ce qui représente 26% du marché mondial, loin devant le Vietnam (15,5%) et la Chine (12,9%) – même si cette dernière reste le principal producteur mondial». Malheureusement, il se trouve qu’après quarante-six ans de domination sans partage, l’ancien royaume du Siam entend faire une pause. «Car rien ne va plus dans ses rizières: les petits producteurs souffrent des prix trop bas (inférieurs aux coûts de production pour les moins bonnes qualités), d’une concurrence accrue des pays voisins (Vietnam et Birmanie), et, surtout, depuis plusieurs mois, d’une invasion d’insectes. Le gouvernement d’Abhisit Vejjajiv a donc annoncé en mars son intention de supprimer la troisième récolte annuelle pour éliminer l’espèce de punaise incriminée, incapable de survivre à l’absence de cultures pendant plusieurs semaines». Le ministère de l’Agriculture juge que cette mesure sera aussi l’occasion de reposer les sols et d’orienter la production vers des types de semence à plus forte valeur ajoutée, tel le riz japonais, cultivé dans la région de Chiang Rai (Nord), qui se vend 37% plus cher que le paddy traditionnel» Rapporte la même source. Cette décision devrait faire baisser les exportations d’environ 20% en 2011, ce qui inquiète importateurs et consommateurs de riz de qualité médiocre, notamment en Afrique où les gouvernements se souviennent de l’impact de la hausse des prix de cette céréale dans les émeutes de la faim en 2008. A noter qu’en 2010, les sorties de devises de la Côte d’Ivoire pour combler son déficit en consommation de riz se chiffrent à 228 milliards de Fcfa au niveau de l’importation du riz
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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