Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) sont en deuil. Un de leurs éléments, en la personne de l'adjudant-chef Barro Yacouba, a été battu dans une embuscade tendue par des hommes armés et en cagoules. Deux autres soldats ont, eux aussi, manqué de peu de périr dans la même attaque. Néanmoins, ils s'en sortent grièvement blessés. Les faits ont eu lieu le lundi 1er août 2011. Selon nos sources, ce jour-là, à bord d'une Peugeot 406, les adjudants Ouattara Nayéhero Jean Norbert, Tuo Gbaho et l'adjudant-chef Barro Yacouba quittent Korhogo, où ils sont tous en fonction. Leur destination est Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d'Ivoire. Ce trajet qu'ils pratiquent depuis maintenant trois mois, ils l'effectuent encore ce même jour, pour le même motif. A savoir, percevoir leur salaire. Le parcours se déroule paisiblement. Aux environs de midi, les trois soldats sont pratiquement aux portes de Niakaramadougou. Mais à l'abordage d'un virage, le conducteur de la Peugeot 406 est contrarié dans son avancée, par la présence d'un véhicule carrément en stationnement, en pleine chaussée. Les trois soldats mettent pied à terre, pour comprendre ce qui se passe et éventuellement aider à remettre en état ce véhicule qu'ils croient être en panne. Erreur. Des quidams, au nombre d'au moins cinq et en cagoules, surgissent de la broussaille. Tous sont armés de kalachnikovs. Ils ne donnent même pas le temps aux trois hommes en tenue, de comprendre ce qui se passe qu'ils se mettent à les canarder, pendant au moins une dizaine de minutes. L'adjudant-chef Ballo Yacouba est tué sur le coup. Les deux autres jouent les morts pour échapper au triste sort. Les bandits viennent les secouer pour se rassurer de ce qu'ils sont bel et bien morts. L'un d'eux, Ouattara Nayéhero explique la ruse salvatrice: « Étendu sur le bitume, nous avons fait semblant d'être morts. Les bandits se sont laissés prendre à notre jeu. Ils nous ont fait les poches. Prenant argent et téléphones-portables, avant de s'enfuir ». Plus tard arrivés sur les lieux, d'autres éléments des Frci, voyant leurs collègues étalés en sang sur le bitume, leur apportent assistance. Si Ouattara Nayéhero et Tuo Gbaho sont conduits aux urgences du Chu de Bouaké, ce n'est bien entendu pas le cas du pauvre adjudant-chef Barro Yacouba dont le corps prend plutôt la route de la morgue. Sur place à l'hôpital, les praticiens diagnostiquent pour Tuo Gbaho, une fracture ouverte au niveau du bras gauche et des blessures au crâne et au cou, pour son collègue Ouattara Nayéhero Jean Norbert. Des blessures faites toutes par balles. C'est vraiment regrettable de savoir que la criminalité fait en ce moment rage dans les zones ex-Cno. Il nous revient, fort heureusement, que des dispositions sont prises pour faire véritablement front à tous ces actes de banditisme. Les populations ayant franchement besoin d'un minimum de sécurité.
Ladji Abou SANOGO
(Correspondant régional)
Ladji Abou SANOGO
(Correspondant régional)