Dans cet entretien accordé, hier, à la Radio de la mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire, OnuciFm, le capitaine Léon Alla Kouakou explique notamment les circonstances dans lesquelles quatre militaires des ex-Fds sont rentrés, la semaine dernière, d’un exil au Ghana.
Quatre officiers des ex-Fds sont rentrés du Ghana, récemment. Comment les avez-vous convaincus de revenir ?
Il y a d’abord eu la volonté des concernés eux-mêmes de rentrer. Maintenant, entre rentrer et être en sécurité en rentrant, ce sont deux choses distinctes. L’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Ghana, Ehui Bernard, l’attaché de défense auprès des Républiques du Ghana et du Togo ont aidé à faire aboutir cette démarche. Il s’est agi simplement de les rassurer pour qu’ils puissent rentrer au pays.
Sur quoi reposait leur crainte ?
C’était simplement sécuritaire. Ils se demandaient si, en rentrant, ils ne seraient pas l’objet d’excès, de règlement de compte. Ils avaient donc essentiellement cette crainte et, au plus haut niveau de l’Etat, le président de la République, le Premier ministre, ministre de la Défense et la délégation qu’ils ont bien voulu conduire au Ghana à laquelle ils ont donné de fermes instructions.
Aujourd’hui, ont-ils les assurances que ces craintes n’en valaient pas la peine ?
Bien sûr ! Pour leur propre sécurité, quand, ils sont arrivés, ils ont été logés à un endroit où ils sont gardés par leurs collègues gendarmes, par des militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et ils vaquent tranquillement à leurs occupations.
Quand seront-ils libres de leur mouvement ?
Progressivement, ils vont, eux-mêmes, s’insérer dans le dispositif. A partir du moment où ils sont allés, eux-mêmes se présenter à leurs chefs de corps, sans garde particulière, sans surveillance spéciale, ils ont eux-mêmes vu que, progressivement, les choses vont se normaliser. Ils reçoivent déjà leurs familles, leurs enfants et leurs épouses, là où ils sont et, tout se passe très bien.
Comment rassurer les autres officiers qui sont encore dehors ?
Il faut d’abord lever les équivoques. Ceux qui sont restés, notamment le capitaine de Vaisseau-major, Sama Damana, le lieutenant-colonel Gouanou Alphonse, le colonel Tohouri Dadi, étaient tous hospitalisés. Tous les généraux qui faisaient partie de la délégation ont rendu visite à ces officiers-là. Et, ils étaient effectivement sur des lits d’hôpital. Ils vont rentrer. L’ambassadeur a accompagné les quatre premiers qui se sont portés volontaires pour prendre l’avion. Dès qu’il rentre, il organisera le retour de tous ceux qui sont encore au Ghana.
Un autre contingent est donc annoncé en Côte d’Ivoire ?
Dès que l’ambassadeur et l’attaché de défense arrivent au Ghana, ils vont se mettre en action pour organiser ce qu’il y a à faire. Tout cela se fera en concertation avec le ministre de l’Intérieur puisque, dès lors que ces personnes mettront les pieds sur le sol ivoirien, le ministre de l’Intérieur est aussi concerné.
Est-ce que vous confirmez que les militaires ex-Fds proches de l’ex-président, Laurent Gbagbo qui sont hors du pays, ne feront pas l’objet de poursuites s’ils rentrent ?
C’est une question pertinente que vous posez mais, il faut s’inspirer du discours du président de la République, qui n’a pas varié. Il demande que la réconciliation se fasse sans peur. Lui et le Premier ministre, appellent de tous leurs vœux, une bonne réconciliation. Ils demandent qu’il n’y ait ni vengeance, ni chasse aux sorcières. Pour l’heure, il faut s’en tenir à ça. Donc, au nom du ministère de la Défense, nous demandons à tous nos frères, où qu’ils se trouvent, de rentrer au pays.
Depuis un moment, le paiement des salaires de policiers, de gendarmes et de militaires, se fait à la caisse. Quel bilan peut-on faire de cette opération ?
Il est positif.
C’est-à-dire ?
Au niveau de la gendarmerie, par exemple, le paiement en numéraire a permis de vérifier effectivement que 98% des gendarmes, ont repris. Parmi les 2%, qui n’ont pas encore repris le service, certains évoquent des raisons de santé. Et, il y a quelques uns, du reste, qui ne sont pas nombreux, qui sont cachés quelque part et font partie de ceux dont nous parlions tantôt. Quand ils rentreront, tout le monde sera alors en place. Ceci dit, le paiement en numéraire a permis, aussi bien au ministère de la Défense, au ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur, au ministre de l’Economie et des Finances, pour ce qui concerne les douaniers, au ministère des Eaux et forêts, de vérifier leurs effectifs.
Avez-vous un appel à lancer pour rassurer une fois de plus ceux qui sont encore dehors ?
Le premier appel du ministère de la Défense va d’abord en direction des Ivoiriens. Il faut être serein, il n’y a pas de coup d’Etat à gauche ou de coup d’Etat à droite. Il ne peut y avoir de coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Ceux qui étaient exilés et dont on disait qu’ils préparaient un coup d’Etat, comme le lieutenant Oulaye Alphonse qu’on disait à la tête de 20.000 mercenaires et miliciens, prêts à s’emparer de l’ouest, comme le capitaine de vaisseau-major Konan Boniface au Zimbabwe pour aller conditionner près de 50.000 hommes sont rentrés.
Alors, tout ça, ça suffit. Que les Ivoiriens soient sereins.
Propos recueillis sur
OnuciFm par M. Dossa
Quatre officiers des ex-Fds sont rentrés du Ghana, récemment. Comment les avez-vous convaincus de revenir ?
Il y a d’abord eu la volonté des concernés eux-mêmes de rentrer. Maintenant, entre rentrer et être en sécurité en rentrant, ce sont deux choses distinctes. L’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Ghana, Ehui Bernard, l’attaché de défense auprès des Républiques du Ghana et du Togo ont aidé à faire aboutir cette démarche. Il s’est agi simplement de les rassurer pour qu’ils puissent rentrer au pays.
Sur quoi reposait leur crainte ?
C’était simplement sécuritaire. Ils se demandaient si, en rentrant, ils ne seraient pas l’objet d’excès, de règlement de compte. Ils avaient donc essentiellement cette crainte et, au plus haut niveau de l’Etat, le président de la République, le Premier ministre, ministre de la Défense et la délégation qu’ils ont bien voulu conduire au Ghana à laquelle ils ont donné de fermes instructions.
Aujourd’hui, ont-ils les assurances que ces craintes n’en valaient pas la peine ?
Bien sûr ! Pour leur propre sécurité, quand, ils sont arrivés, ils ont été logés à un endroit où ils sont gardés par leurs collègues gendarmes, par des militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et ils vaquent tranquillement à leurs occupations.
Quand seront-ils libres de leur mouvement ?
Progressivement, ils vont, eux-mêmes, s’insérer dans le dispositif. A partir du moment où ils sont allés, eux-mêmes se présenter à leurs chefs de corps, sans garde particulière, sans surveillance spéciale, ils ont eux-mêmes vu que, progressivement, les choses vont se normaliser. Ils reçoivent déjà leurs familles, leurs enfants et leurs épouses, là où ils sont et, tout se passe très bien.
Comment rassurer les autres officiers qui sont encore dehors ?
Il faut d’abord lever les équivoques. Ceux qui sont restés, notamment le capitaine de Vaisseau-major, Sama Damana, le lieutenant-colonel Gouanou Alphonse, le colonel Tohouri Dadi, étaient tous hospitalisés. Tous les généraux qui faisaient partie de la délégation ont rendu visite à ces officiers-là. Et, ils étaient effectivement sur des lits d’hôpital. Ils vont rentrer. L’ambassadeur a accompagné les quatre premiers qui se sont portés volontaires pour prendre l’avion. Dès qu’il rentre, il organisera le retour de tous ceux qui sont encore au Ghana.
Un autre contingent est donc annoncé en Côte d’Ivoire ?
Dès que l’ambassadeur et l’attaché de défense arrivent au Ghana, ils vont se mettre en action pour organiser ce qu’il y a à faire. Tout cela se fera en concertation avec le ministre de l’Intérieur puisque, dès lors que ces personnes mettront les pieds sur le sol ivoirien, le ministre de l’Intérieur est aussi concerné.
Est-ce que vous confirmez que les militaires ex-Fds proches de l’ex-président, Laurent Gbagbo qui sont hors du pays, ne feront pas l’objet de poursuites s’ils rentrent ?
C’est une question pertinente que vous posez mais, il faut s’inspirer du discours du président de la République, qui n’a pas varié. Il demande que la réconciliation se fasse sans peur. Lui et le Premier ministre, appellent de tous leurs vœux, une bonne réconciliation. Ils demandent qu’il n’y ait ni vengeance, ni chasse aux sorcières. Pour l’heure, il faut s’en tenir à ça. Donc, au nom du ministère de la Défense, nous demandons à tous nos frères, où qu’ils se trouvent, de rentrer au pays.
Depuis un moment, le paiement des salaires de policiers, de gendarmes et de militaires, se fait à la caisse. Quel bilan peut-on faire de cette opération ?
Il est positif.
C’est-à-dire ?
Au niveau de la gendarmerie, par exemple, le paiement en numéraire a permis de vérifier effectivement que 98% des gendarmes, ont repris. Parmi les 2%, qui n’ont pas encore repris le service, certains évoquent des raisons de santé. Et, il y a quelques uns, du reste, qui ne sont pas nombreux, qui sont cachés quelque part et font partie de ceux dont nous parlions tantôt. Quand ils rentreront, tout le monde sera alors en place. Ceci dit, le paiement en numéraire a permis, aussi bien au ministère de la Défense, au ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur, au ministre de l’Economie et des Finances, pour ce qui concerne les douaniers, au ministère des Eaux et forêts, de vérifier leurs effectifs.
Avez-vous un appel à lancer pour rassurer une fois de plus ceux qui sont encore dehors ?
Le premier appel du ministère de la Défense va d’abord en direction des Ivoiriens. Il faut être serein, il n’y a pas de coup d’Etat à gauche ou de coup d’Etat à droite. Il ne peut y avoir de coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Ceux qui étaient exilés et dont on disait qu’ils préparaient un coup d’Etat, comme le lieutenant Oulaye Alphonse qu’on disait à la tête de 20.000 mercenaires et miliciens, prêts à s’emparer de l’ouest, comme le capitaine de vaisseau-major Konan Boniface au Zimbabwe pour aller conditionner près de 50.000 hommes sont rentrés.
Alors, tout ça, ça suffit. Que les Ivoiriens soient sereins.
Propos recueillis sur
OnuciFm par M. Dossa