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Politique Publié le vendredi 5 août 2011 | Soir Info

Nouvelle armée : Pourquoi Alassane Ouattara ne s`est pas débarrassé des chefs de guerre

© Soir Info Par PRISCA
Sortie de crise: les militaires se retrouvent a Bassam pour dessiner la nouvelle armée ivoirienne
Mercredi 22 juin 2011. Grand-Bassam. Les forces républicaines en séminaire pour créer la nouvelle armée de Côte d`Ivoire.Photo : le commandant Wattao
Le chef de l`Etat Alassane Ouattara a procédé, le mercredi 3 août 2011, à plusieurs nominations dans l`armée. Le constat est que les chefs de guerre de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (Fn) ont été affectés à des postes dans la nouvelle armée qui se met en place. Ces chefs de guerre ont été anciens commandants de zone (Com-zone) dans les parties occupées par les Fn, et ils étaient récemment Commandants de groupements tactiques au sein des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) créées par ordonnance le jeudi 17 mars 2011. Alors que nombreux sont ceux qui s`attendaient à voir le président de la République, conformément à l`article 7 de l`avenant 4 de l`accord politique de Ouagadougou (Apo), mettre ``au garage`` les commandants Issiaka Ouattara dit Wattao, Chérif Ousmane, Koné Gaoussou dit Jah Gao, Kouakou Fofié …, il leur a plutôt confié de nouvelles missions au sein des Frci. La décision du numéro un ivoirien tient essentiellement compte de la réalité sécuritaire sur le terrain. Alassane Ouattara qui s`est appuyé sur les commandants susmentionnés pour mener ``la révolution orange`` qui a abouti à la chute du président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, a certainement réalisé qu`il était dangereux pour lui, de se débarrasser de ceux-ci dans l`immédiat. Les commandants de groupements tactiques qu`étaient les anciens chefs de guerre jusqu`au mercredi dernier, constituent pour le chef de l`Etat, la base rassurante de son pouvoir encore fragile. Le successeur de Laurent Gbagbo semble convaincu de ce que, pour l`instant, seuls les ex-com-zone peuvent canaliser leurs éléments qui ont pris part aux combats pour la conquête du pouvoir. Entre donc, s`arc-bouter sur les recommandations d`un accord, qui risquent de lui créer de nouveaux problèmes en interne, et tenir compte de la nouvelle donne au plan sécuritaire en Côte d`Ivoire, le président Ouattara a dû faire un choix pour consolider son pouvoir. Apparemment, pour un début de règne menacé par des rumeurs intempestives de tentative de coup d`Etat, Alassane Ouattara n`entend pas se faire hara kiri en dégommant ceux qui l`ont aidé à avoir l`effectivité du pouvoir. Mieux, le président ivoirien qui n`a pas encore une mainmise totale sur l`ancienne armée qui a mis du temps à se fondre dans les Frci, semble évoluer avec prudence. Par ailleurs, la décision du chef de l`Etat de maintenir les ex-com-zone dans la nouvelle armée, pourrait être liée à la transmission tumultueuse du pouvoir. Le fait que l`ex-chef de l`Etat ne soit pas parti dans des conditions souhaitées, peut avoir influencé le comportement de l`actuel président de la République par rapport à l`application de l`article 7 du quatrième accord complémentaire à l`Apo. Dans le camp présidentiel, on estime que si Laurent Gbagbo avait accepté le verdict des urnes, et avait quitté le pouvoir sans difficulté, Alassane Ouattara aurait respecté à la lettre et dans l`esprit, les recommandations prévues dans Ouaga IV. Les partisans de Ouattara estiment que l`accord de Ouagadougou avait pour but de favoriser la réunification de l`armée (Forces armées des forces nouvelles, Forces de défense et de sécurité) à travers des élections transparentes et apaisées. Mais, défendent-ils, l`issue catastrophique voire tragique du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, modifie en elle-même, quelques pans sensibles des accords signés le 4 mars 2007, et améliorés quatre fois.

BAMBA Idrissa
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