Koné Katinan Justin a été interrogé, hier jeudi, par Radio France international (Rfi). L`actuel Porte-parole du président Laurent Gbagbo a répondu aux questions portant sur l`actualité.
Comment réagissez-vous à la politique de la main tendue du président Ouattara qui invite les exilés ivoiriens à rentrer au pays ?
Koné Katinan Justin : La question du retour des exilés au pays pose le problème selon lequel la crise ivoirienne n`est pas encore finie. Donc, pour la main tendue, nous prenons acte. Mais, ce que nous constatons c`est qu`entre les déclarations du président Ouattara et les actes, il y a un si grand décalage que nous avons du mal à avoir une bonne lecture des propositions du président Ouattara. Le président Ouattara a fait son discours samedi, mais la veille, toutes les personnes qui étaient détenues qui à Bouna qui à Katiola ont été inculpées. C`est quand même compliqué de rentrer quand nous savons qu`aucun signal fort dans le sens de la réconciliation n`est fait.
Ce que vous voulez, c`est l`abandon des poursuites judiciaires ?
K.K.J. : Nous ne sommes pas contre les poursuites judiciaires. L`impression que nous avons et qui se dégage dans la lecture de ces poursuites-là, c`est qu`elles sont dirigées. On ne peut pas faire croire au monde entier qu`il n`y a que les pro-Gbagbo qui sont les auteurs de toutes les exactions. L`essentiel, c`est que le président Gbagbo soit libre de ses mouvements quitte à ce que justement un débat franc soit ouvert et engagé sur la possibilité de la réconciliation réelle en Côte d`Ivoire et les modalités de cette réconciliation. Si effectivement, cela doit passer par un abandon de poursuites, ça va passer par un abandon des poursuites ou si ça doit passer par une vérité, ça passera par une vérité saine et sincère. Mais, nous estimons que dans une telle situation, il est bon que les deux protagonistes se parlent.
Alors la crise post-électorale a abouti à la mort de plusieurs milliers d`Ivoiriens, est-ce qu`il est nécessaire, selon vous, de rendre ou non justice aux victimes des violences ?
K.K.J. : Je suis d`accord pour qu`il y ait une justice, mais alors il faut qu`elle soit ouverte à tous ceux qui sont intervenus y compris le représentant de l`Onu y compris tous ceux qui sont intervenus dans la crise ivoirienne, dans le contentieux électoral ivoirien. Il faut qu`un débat soit ouvert et qu`on situe les responsabilités des uns et des autres. Il ne faut pas faire la justice des vainqueurs !
D`anciens officiers, d`autres personnalités civiles proches de Laurent Gbagbo, sont rentrés sans être inquiétées, est-ce que cela peut constituer pour les exilés aujourd`hui un gage, une garantie pour ceux qui hésiteraient encore ?
K.K.J. : Si c`est pour compter pour dire trois militaires sont rentrés, donc c`est bon, vous ne réglez pas le problème de la Côte d`Ivoire. Vous faites du symbolisme, mais vous ne jouez pas avec la réalité qui est là, qui est profonde. Vous avez lu certainement le discours à la nation faite par le président Gbagbo. Il y a une phrase que je retiens, qui est essentielle : « c`est à moi et à moi seul de répondre des actes, du mandat que le peuple m`a donné depuis 2000 ». Ses collaborateurs rentrent au pays s`ils estiment effectivement que toutes les conditions sont remplies. Mais autant je suis heureux pour ceux qui rentrent et qui ne sont pas inquiétés, autant je pense que tous ceux qui sont à l`extérieur doivent bénéficier également de ce traitement. (…) parce qu`on a l`impression qu`on veut faire une réconciliation en excluant le président Gbagbo du processus. Ce n`est pas possible !
Mais ceux qui n`ont rien à se reprocher n`ont-ils pas intérêt à rentrer ?
K.K.J. : On n`est pas en exil quand on n`a rien à se reprocher (rires). Ils sont là-bas parce qu`ils ont peur d`être arrêtés.
Alors régulièrement des informations circulent à propos de coups de force qui seraient fomentés par des exilés, est-ce que c`est un scénario crédible ?
K.K.J. : Franchement, les exilés ivoiriens que j`ai vus qui sont partout, que j`ai rencontrés, je ne sais pas comment un seul peut même s`acheter un lance-pierre. Les gens ont du mal à manger et vous pensez que ce sont eux qui vont trouver les moyens d`aller faire un coup d`Etat ? Un coup d`Etat, ça demande les moyens. Et ce n`est même pas conforme à notre esprit. Il ne faut que cela cache le fond du débat. Ce que nous demandons et je le répète, c`est qu`il y ait un dialogue franc entre M. Ouattara et M. Gbagbo.
Propos retranscrits par SYLLA A.
Comment réagissez-vous à la politique de la main tendue du président Ouattara qui invite les exilés ivoiriens à rentrer au pays ?
Koné Katinan Justin : La question du retour des exilés au pays pose le problème selon lequel la crise ivoirienne n`est pas encore finie. Donc, pour la main tendue, nous prenons acte. Mais, ce que nous constatons c`est qu`entre les déclarations du président Ouattara et les actes, il y a un si grand décalage que nous avons du mal à avoir une bonne lecture des propositions du président Ouattara. Le président Ouattara a fait son discours samedi, mais la veille, toutes les personnes qui étaient détenues qui à Bouna qui à Katiola ont été inculpées. C`est quand même compliqué de rentrer quand nous savons qu`aucun signal fort dans le sens de la réconciliation n`est fait.
Ce que vous voulez, c`est l`abandon des poursuites judiciaires ?
K.K.J. : Nous ne sommes pas contre les poursuites judiciaires. L`impression que nous avons et qui se dégage dans la lecture de ces poursuites-là, c`est qu`elles sont dirigées. On ne peut pas faire croire au monde entier qu`il n`y a que les pro-Gbagbo qui sont les auteurs de toutes les exactions. L`essentiel, c`est que le président Gbagbo soit libre de ses mouvements quitte à ce que justement un débat franc soit ouvert et engagé sur la possibilité de la réconciliation réelle en Côte d`Ivoire et les modalités de cette réconciliation. Si effectivement, cela doit passer par un abandon de poursuites, ça va passer par un abandon des poursuites ou si ça doit passer par une vérité, ça passera par une vérité saine et sincère. Mais, nous estimons que dans une telle situation, il est bon que les deux protagonistes se parlent.
Alors la crise post-électorale a abouti à la mort de plusieurs milliers d`Ivoiriens, est-ce qu`il est nécessaire, selon vous, de rendre ou non justice aux victimes des violences ?
K.K.J. : Je suis d`accord pour qu`il y ait une justice, mais alors il faut qu`elle soit ouverte à tous ceux qui sont intervenus y compris le représentant de l`Onu y compris tous ceux qui sont intervenus dans la crise ivoirienne, dans le contentieux électoral ivoirien. Il faut qu`un débat soit ouvert et qu`on situe les responsabilités des uns et des autres. Il ne faut pas faire la justice des vainqueurs !
D`anciens officiers, d`autres personnalités civiles proches de Laurent Gbagbo, sont rentrés sans être inquiétées, est-ce que cela peut constituer pour les exilés aujourd`hui un gage, une garantie pour ceux qui hésiteraient encore ?
K.K.J. : Si c`est pour compter pour dire trois militaires sont rentrés, donc c`est bon, vous ne réglez pas le problème de la Côte d`Ivoire. Vous faites du symbolisme, mais vous ne jouez pas avec la réalité qui est là, qui est profonde. Vous avez lu certainement le discours à la nation faite par le président Gbagbo. Il y a une phrase que je retiens, qui est essentielle : « c`est à moi et à moi seul de répondre des actes, du mandat que le peuple m`a donné depuis 2000 ». Ses collaborateurs rentrent au pays s`ils estiment effectivement que toutes les conditions sont remplies. Mais autant je suis heureux pour ceux qui rentrent et qui ne sont pas inquiétés, autant je pense que tous ceux qui sont à l`extérieur doivent bénéficier également de ce traitement. (…) parce qu`on a l`impression qu`on veut faire une réconciliation en excluant le président Gbagbo du processus. Ce n`est pas possible !
Mais ceux qui n`ont rien à se reprocher n`ont-ils pas intérêt à rentrer ?
K.K.J. : On n`est pas en exil quand on n`a rien à se reprocher (rires). Ils sont là-bas parce qu`ils ont peur d`être arrêtés.
Alors régulièrement des informations circulent à propos de coups de force qui seraient fomentés par des exilés, est-ce que c`est un scénario crédible ?
K.K.J. : Franchement, les exilés ivoiriens que j`ai vus qui sont partout, que j`ai rencontrés, je ne sais pas comment un seul peut même s`acheter un lance-pierre. Les gens ont du mal à manger et vous pensez que ce sont eux qui vont trouver les moyens d`aller faire un coup d`Etat ? Un coup d`Etat, ça demande les moyens. Et ce n`est même pas conforme à notre esprit. Il ne faut que cela cache le fond du débat. Ce que nous demandons et je le répète, c`est qu`il y ait un dialogue franc entre M. Ouattara et M. Gbagbo.
Propos retranscrits par SYLLA A.