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Politique Publié le samedi 13 août 2011 | Le Patriote

Tamini Jean-Marie (Commissaire politique RDR Toumodi) : “Le président Ouattara ne pourra réaliser son programme que dans un climat apaisé”

Quatre mois après la prise de pouvoir du président Alassane Ouattara, Tamini Jean-Marie revient sur la crise post-électorale. Le premier vice-président du Forum des agriculteurs de Côte d’Ivoire (FACI) invite les populations à s’inscrire dans le processus de réconciliation pour permettre au président de la République de mettre à exécution son programme de développement de la Côte d’Ivoire.
Le Patriote : Vous avez sillonné les régions de la Marahoué, du Fromager à la rencontre du monde paysan pour la victoire du président Ouattara. Mission réussie pour vous donc avec l’élection de votre candidat.
Tamini Jean-Marie : C’est une grande joie pour nous aujourd’hui de savoir que la lutte a abouti. Au niveau de la classe paysanne, on a été mandaté par le parti pour véhiculer le message du président Ouattara. Nous avons eu des tournées d’explication dans la Marahoué et le Fromager. Les agriculteurs de Côte d’Ivoire ont parfaitement adhéré au message. C’est une fierté pour nous qui avions mené ces actions. C’est effectivement une mission remplie. Mais beaucoup reste à faire. Il faut réconcilier les Ivoiriens après tout ce qui s’est passé. C’est dans un climat apaisé que le président Ouattara pourra réaliser son programme pour le bonheur des Ivoiriens et de tous ceux qui vivent sur le territoire national. Il faut donc un pays uni, il faut consolider la cohésion sociale. Mais aussi la réforme de la filière agricole pour nous qui sommes du monde paysan.

LP : Comment avez-vous vécu la crise post-électorale à Toumodi ?
TJM : La crise a été très difficile pour nous à Toumodi. Quand la crise a commencé, le journal «Le Temps» avait livré la ville et toute la région aux tueurs de Gbagbo à travers un article intitulé : «Déstabilisation de la Côte d’Ivoire : Toumodi dans le viseur de la coalition ONUCI-Rebelles». Dans le même article, j’ai été accusé de recruter 2500 mercenaires pour le président Ouattara. Depuis la parution de cet article, j’ai souffert avec la majorité de la jeunesse de Toumodi. On était constamment traqués. Gbagbo est venue installer une base militaire composée de plus de 350 éléments, CRS et miliciens mélangés. Pendant trois mois, nous avons vécu l’enfer parce que chaque nuit un char et six cargos semaient la terreur et la mort dans la ville et les villages. La déléguée départementale, Mme Tamini a eu la vie sauve parce qu’elle est allée se réfugiée dans un village. La veille de l’entrée des FRCI à Toumodi, les soldats de Gbagbo ont saccagé mon domicile à Toumodi. Vous comprenez que ce n’était pas facile. Lorsque Paul Yao N’Dré a inversé les résultats de la CEI pour donner Gbagbo vainqueur, nous nous sommes déportés chez Thomas Tiacoh pour protester. Chez lui, il y a eu douze jeunes atteints par balles. Il y a eu deux morts. A deux reprises, j’ai échappé à un assassinat. La première fois à Abidjan chez mon jeune frère, cadre à la BRS, Tamini Honoré à la Riviera. Je suis encore en vie parce que je n’étais pas présent à l’arrivée des tueurs mandatés par Blé Goudé. Mais ils ont saccagé son domicile. En réalité, Toumodi devrait être le deuxième Abobo pour s’être constamment opposée à la politique de Gbagbo.

LP : Il est question aujourd’hui de réconciliation. Toumodi est-elle prête à s’inscrire dans ce processus et quelles actions comptez-vous mener pour accompagner le programme du président Ouattara ?
TJM : Il y a eu beaucoup de meurtrissures. J’ai perdu ma femme dans cette crise parce qu’on n’a pas pu la transporter à l’hôpital pour des soins. Ça été une période vraiment terrible. Mais il est temps d’aller de l’avant. Ce n’est pas la peine de continuer à regarder dans le rétroviseur. Le président Ouattara a été élu par les Ivoiriens pour opérer un changement. Nous avons un homme de paix à la tête du pays. Notre mission est de porter le message du président aux populations. Et comme c’est un message de paix et de réconciliation, tout le monde y adhère. La base de la réconciliation, c’est d’abord le pardon. Chacun doit faire son mea-culpa et présenter des excuses à ceux qu'il a offensés par ses actes. Il faut se dire la vérité. S'il n’y a pas de vérité, toute action de réconciliation est vouée à l’échec. Pour que les victimes pardonnent à leurs bourreaux, il faut la justice. La réconciliation, ce n’est pas l’impunité. Et à Toumodi, nous allons y parvenir. La déléguée départementale du RDR, Mme Tamini tient constamment des réunions de réconciliation avec les chefs de village et de communautés. Elle milite pour consolider la cohésion sociale. Des cadres dont M. Patrice Yao et Dr Alla Remi font des efforts dans ce sens.

LP : Quatre mois après l’arrestation de l’ex-président, quel regard portez-vous sur les actions du président Ouattara ?
TJM : C’est un regard très positif. La ville d’Abidjan est en train de retrouver son statut de perle des Lagunes. C’est le cas de plusieurs villes de l’intérieur. Les activités ont repris de plus belle. La vie bouge. Je tiens à remercier le président de la République et son épouse. Il a fait preuve de patience et une grande hauteur d’esprit pour nous sortir de cette crise. Avec le président Ouattara, c’est une chance que Dieu nous a donnée. J’en profite pour saluer le Premier ministre Soro Guillaume. Sans oublier ses collaborateurs. Il faut remercier également les FRCI.

LP : Vous êtes vice-président du FACI. Dans quel état se trouve cette structure aujourd’hui ?
TJM : Il doit avoir la réforme de la filière. Le président a mandaté Mme Massandjé Touré à cet effet. La campagne démarre bientôt et nous espérons que la mission de Mme Touré nous permettra de retrouver l’ancienne CAISTAB comme l’a promis le président de la République. Ce qui va amener les paysans à se retrouver parce qu’ils ont été volés depuis l’avènement de Gbagbo. On constate des signes de mécontentement depuis quelques temps, mais j’essaie de calmer les uns et les autres. Nous avons hérité d’un fruit pourri. Le bon fruit va venir, mais il faut de la patience. Nous faisons confiance au président Ouattara. Au niveau de la gestion de la filière, nous souhaitons que les responsables actuels nous approchent dans la prise des décisions.
OUATTARA Gaoussou
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