Ce n’est certainement plus le grand amour entre les éléments des Forces Républicaines basés dans la sous-préfecture de Bonon et les populations de ladite localité qui ont salué leur présence, il y a de cela quelques mois. Ces deux entités cohabitent difficilement ces dernières semaines. Ceux-là même qui avaient applaudi l’arrivée de ces militaires sont en train de déchanter. Les raisons, le détachement des Frci qui administre cette circonscription située à une cinquantaine de kilomètres de Bouaflé agirait, dit-on, au-delà de la mission régalienne qui est la sienne. Il ressort des plaintes des populations de cette zone de production de café-cacao que ces éléments abusent de leur autorité. Selon un rapport sur la présence des Frci dans les villages et campements de Bonon dont nous avons copie, ceux-ci imposent des taxes aux usagers des engins à deux roues et aux voitures. Au titre des frais de route sur les axes reliant les villages à la ville de Bonon, le document révèle que les Frci prélèvent 1000 FCFA par engin et par jour, du samedi au jeudi. Le vendredi qui est le jour de marché dans cette bourgade, cet ‘’impôt’’ est revu à la hausse. Il est prélevé 2000 F par motocyclette. D’après ce document, un forfait allant de 500 à 600 Fcfa serait exigé aux usagers de vélo et ce, du lundi au dimanche. Les pistes reliant les campements aux plantations, pas à ces taxes, selon le même rapport. De 50 à 100 Fcfa sont également réclamés au gré des humeurs. De plus, 10 000frs de frais de route sont exigés à chaque véhicule KIA chargé de marchandises à destination des boutiques. A côté de cela, les propriétaires de magasins seraient soumis au payement d’une taxe mensuelle de 6000fcfa. En ce qui concerne le règlement de litiges fonciers, voici ce qui dit le rapport : « Le responsable des Frci de chaque village s’est substitué à l’autorité du chef de village et des notables. C’est donc à lui, et à lui seul qu’il revient de présider les litiges fonciers. Ses décisions sont irrévocables, sous la menace des armes. Ainsi des plantations en production sont retirées à ceux qui les ont mises en valeur, au profit de nouveaux acquéreurs …. ». Enfin, le rapport constate que des dispositions ont été prises les Frci pour la campagne agricole de 2011/2012. Il est donc prévu des coûts à supporter par les acheteurs : de 10 000 à 20 000 Fcfa seront perçus par camion de fèves humides. Cacao 40 000 à 50 000 Fca par camion pour ce qui est du cacao sec. Après avoir parcourus les quelques lignes de ce rapport, la question qui se dégage est de savoir si les autorités administratives de Bonon sont informées de ce qui est reproché aux éléments des Forces Républicaines en charge de cette sous-préfecture.
T. BAKASSIEN
T. BAKASSIEN