Depuis peu, l’univers des partisans en France de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, est dans la tourmente. Cette situation se serait dégradée davantage et aurait entraîné la division au sein des « résistants » pro-Gbagbo, avec l’entrée en scène de Laurent Dona Fologo. Le CRI-panafricain (Conseil de la résistance ivoirienne et panafricaine), est actuellement dans une zone de turbulence qui lézarde visiblement ses remparts de résistance. Le CRI-panafricain est né après la chute du Président Laurent Gbagbo. Il a pour objectif de rassembler et organiser les partisans du patron de l’ancien régime ivoirien autour de manifestations et actions pour sa libération et celles de ses proches. Le Cri-Panafricain et son leader Abel Naki, ont à leur actif, une dizaine de manifestations en France et en Europe. La dernière en date, s’est déroulée le 07 août 2011, à Paris. Rassemblant près de 1500 participants selon une source policière, cette marche s’est achevée par des échauffourées avec les forces de l’ordre. Le samedi 13 août 2011, Abel Naki et son organisation ont remis le couvert, pour mobiliser en plus des fonds, une aide aux exilés ivoiriens du Ghana, du Togo, et du Bénin. 6300€ ont été collectés ce soir-là. Et, c’est à partir de ce moment, que les choses vont se gâter au sein des partisans de Laurent Gbagbo. Une réunion-bilan de la soirée de levée de fonds était prévue pour le lundi 15 août dernier, au niveau de la coordination du CRI-Panafricain. A l’heure indiquée, trois membres de la coordination que sont Willy Bla, Paul-Eric Zédia, et Serges Echiman sont à l’hôtel Napoléon (sur une Avenue derrière les Champs Elysées à Paris), pour rencontrer l’ancien président du conseil économique et social, Laurent Dona Fologo. Ils sont présents pour lui demander comment faire parvenir les fonds recueillis aux exilés. Toutefois, pour Abel Naki, cette démarche qu'il juge solitaire et non autorisée par lui, est « dangereuse pour la résistance ici en France». Le leader et porte-parole du CRI-Panafricain, est convaincu que l'action entreprise par ses «camarades de lutte risque fortement de fragiliser le combat.» Il justifie cela en ces termes : «des bruits qui nous sont parvenus laissent penser que le président Laurent Dona Fologo serait en mission pour le compte des nouvelles autorités ivoiriennes aux fins de déstabiliser la résistance de la Diaspora ivoirienne en France (…). Si Fologo devait rencontrer quelqu’un, cela aurait été souhaitable que ce soit moi et de façon officielle (…). Mais, rencontrer des membres de mon bureau dans un hôtel parisien sans que je n’en sois informé est, à mon sens suspect». Des investigations menées pour en savoir plus sur cette «affaire Fologo» qui empoisonne le milieu des partisans pro-Gbagbo et plus particulièrement le CRI-panafricain, ont permis de savoir qu’Abel Naki n’est plus le leader du CRI-panafricain depuis ce même 15 août 2011. Au nom d’un accord tacite passé entre les membres fondateurs de ce mouvement, la présidence de la coordination devait être tournante, et ce, tous les trimestres. «Abel Naki avait donc épuisé son temps de présidence, il devait donc céder sa place à un autre membre de la coordination», a laissé entendre notre informateur, qui ajoute que, pour cette raison, les autres membres n'avaient pas besoin de son autorisation pour rencontrer M. Fologo, ou d'autres personnalités. Interrogé, Abel Naki ne nie pas l’existence de cet accord. Toutefois, il semble très troublé que ce soit juste après la levée de fonds et surtout après la rencontre avec Laurent Dona Fologo que ses compagnons de lutte exigent son départ de la présidence de la coordination du CRI-Panafricain. «C’est vrai qu’il a été décidé que la présidence de la coordination du CRI-Panafricain serait tournante, mais rien n’avait été décidé concernant les conditions. Ce qui rend la démarche de mes camarades suspecte, c’est que cette demande devienne véhémente et pressante juste après leur rencontre avec Fologo. S’il s’avère que le président Laurent Dona Fologo, dont le parti politique est membre de LMP, arrive à désolidariser les responsables du CRI-Panafricain, cela ne pourra en aucune façon, étioler l’élan de résistance des Ivoiriens de la diaspora», a confié Abel Naki.
Jean-Paul Oro, depuis Paris
Jean-Paul Oro, depuis Paris