Le coup d'Etat du 24 décembre 1999 a sérieusement secoué et ébranlé notre famille politique. Cet événement est historique parce qu'il venait de se passer pour la première fois dans un pays considéré jadis par le monde entier comme un havre de paix, de stabilité et de prospérité. Ce phénomène a été accéléré par les coups d'Etat du "cheval banc", du 19 septembre 2002 et de la guerre. Ce coup de force est porteur de germes de rupture, donc de changement, ambivalents tant au PDCI-RDA que dans le pays tout entier.Pour conjurer la division et l'éclatement du PDCI-RDA tant souhaités par nos adversaires politiques le président de notre groupe de réflexion FUTURIV-PDCI, m'a demandé d'animer un déjeuner-débat dont le thème porte sur la mentalité de parti en vue de :
-Conscientiser tous les militants sur les enjeux politiques réels de notre pays ; les former et leur donner des repères utiles à l'action politique ; insuffler à notre parti, la sève vivifiante nécessaire à la reconquête du pouvoir ;-Exorciser certains comportements, attitudes et pratiques qui minent au quotidien notre famille politique ;
-Soigner notre unité et renforcer notre cohésion interne, pour réaliser notre dessein commun, la reconquête du pouvoir lors des prochaines échéances électorales;
-Cultiver la confiance, la solidarité, la tolérance, pratiquer de façon permanente le dialogue pour résoudre les problèmes entre militants. Ces idéaux et valeurs ont fondé notre parti et conduit les Ivoiriens à lui accorder leur confiance sur une longue période.
II-DEFINITION DE
LA MENTALITE DE PARTi
Le grand Larousse définit la mentalité comme l'ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances, des dispositions psychiques, des manières d'agir, de penser, de juger, caractéristiques d'un groupe. Le parti est un groupe de personnes réunies par une communauté d'opinions, d'intérêts dont la conquête et l'exercice du pouvoir d'Etat. En rattachant les deux mots par la préposition de, indiquant l'origine ou l'appartenance, la mentalité de parti se définit comme l'ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances, des dispositions psychiques, des manières d'agir, de penser, de juger, d'un groupe de personnes réunies par une communauté d'opinions, d'intérêts, un idéal, un but etc. La mentalité de parti est donc un moyen pour gérer un parti et lui permettre d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. Elle permet de distinguer les opinions personnelles de ses membres de celles du groupe qu'elles ont servi à bâtir. La mentalité de parti se trouve donc au début et à la fin de la discipline du parti. Pour mieux cerner le concept de la mentalité de parti, vous pouvez vous poser la question de savoir si après une réunion de votre association ou de votre famille politique, quelle décision vous devez défendre ? Votre opinion personnelle exprimée ou pas, ou la décision arrêtée par l'association ou la famille politique ?I
II-LE PDCI-RDA ET LA MENTALITE DE PARTI
L'histoire nous enseigne que le gouvernement des hommes et l'administration des choses dans un groupe, exigent l'ordre et reposent sur des méthodes, des principes et des règles. Permettez-moi de rappeler cette conversation que j'ai eue, il y a de cela plusieurs années avec M. le Premier Ministre Henri Lopez du Congo-Brazzaville sous le régime du Président Marien N'Gouabi, dont l'idéologie était le socialisme scientifique. Je rappelle à cet sujet que les étudiants congolais étaient venus à Abidjan dans le cadre d'un voyage organisé pendant les vacances universitaires de l'année 1975. De passage à dessein dans notre capitale économique, M. le Premier Ministre avait tenu à rencontrer ses étudiants et s'enquérir de leur séjour dans notre pays. L'occasion fut belle pour moi, membre de la délégation des étudiants ivoiriens qui accompagnaient leurs camarades congolais de poser la question suivante à M. Henri Lopez, lors des échanges à bâtons rompus que nous avions eus avec lui : "Monsieur le Premier Ministre, je voudrais, s'il vous plait, savoir de quoi l'Afrique en général et le Congo Brazzaville en particulier disposent-ils pour instaurer des régimes de socialisme scientifique ? En d'autres termes, qu'avons-nous en Afrique à collectiviser à l'instar des Kolkhozes et des Sovkhozes de l'URSS ? En réponse à ma question, M. Henri Lopez avait dit ceci :" j'ai la mentalité de parti : je suis membre du comité central du parti congolais du travail. A titre personnel, je partage votre point de vue, à savoir que pour le moment, l'Afrique en général et le Congo Brazzaville en particulier n'ont rien à collectiviser, tout est à créer.Cependant, lors des débats du comité central à ce sujet, j'avais été mis en minorité, la majorité ayant opté pour le socialisme scientifique. Dès lors, en tant que membre de ce parti, au sortir de la réunion, je ne défends que l'option de ma famille politique, qui est celle de la majorité. C'est ça, cher ami, la mentalité de parti". Le PDCI-RDA, parti national et de masse, défenseur des idéaux universalistes de liberté, de justice, de paix et de dialogue, de tolérance et de défense des droits de l'homme, a pendant quarante ans, construit une nation unie, forte et respectée qui est et demeure incontestablement la locomotive économique de la sous-région. Cependant depuis le coup d'Etat, inutile, injuste et injustifié du 24 décembre 1999, perpétré à 10 mois des échéances électorales, notre famille politique vit une crise de maturité qui, si on n'y prend garde, menace sa survie et pourrait contrarier l'atteinte de ses objectifs. En effet, suite à ce coup de force, le PDCI-RDA s'est installé de façon récurrente dans une cacophonie qui fragilise ses actions et réduit leur efficacité.Les faits qui suivent, soutiennent éloquemment mes arguments :
1) Campagne du Général GUEI aux élections d'Octobre 2000 : Lors des élections présidentielles d'octobre 2000, le général putschiste, auteur du coup d'Etat du 24 décembre 1999, avait sollicité le soutien de notre famille politique à sa candidature. Après d'âpres débats lors d'une réunion à laquelle étaient conviés tous les membres des instances du parti, à savoir le comité des sages, le bureau politique, le grand conseil et les secrétaires généraux de section, le parti avait opposé un non catégorique. La direction du PDCI-RDA d'alors avait donc commis les cadres et les membres des instances à leurs bases respectives, pour informer tous les militants de la position de notre parti à ce sujet. Cependant, dans l'exécution des mots d'ordre du parti, des sons discordants avaient vu le jour, à savoir que certains élus, cadres et militants de base soutenaient la candidature du général putschiste contre monnaie sonnante et trébuchante. Ce fut l'ère des judas, période pendant laquelle, le ministre Jean Konan Banny, figure de proue du PDCI-RDA, avait lancé la célèbre phrase suivante qui est restée à jamais gravée en lettres d'or dans notre histoire militante : "Tu as tué mon père, je ne peux te donner ma mère en mariage". Etait-il normal que ces militants agissent contre la décision du PDCI-RDA ? Je soumets cette interrogation à votre sagacité.
2) La délégation des soi-disant membres du bureau de la JPDCI aux négociations de Lomé du 10/ 11 au 12/11/2002 en vue d'arrêter la guerre fratricide : Cette délégation non mandatée par la direction de notre parti avait été suscitée, organisée et financée par un militant de premier ordre, candidat malheureux à la présidence du PDCI-RDA au dernier congrès. Ce dernier pourtant avait juré sur l'honneur de rentrer dans les rangs en cas d'échec à la présidence du parti. C'est pourquoi, nous comprenons difficilement les agissements du commanditaire de cette délégation, lui qui avait, des années durant, interpellé, rappelé et répété aux militants le concept de la discipline du parti.Une fois encore l'interrogation est soumise à votre sagacité.
3) Candidature au poste de Ministre de la Défense du gouvernement de réconciliation nationale : Selon l'information lue dans "Le Nouveau Réveil" n° 550 du mercredi 17 septembre 2003, un ancien ministre, membre influent et respecté du bureau politique de notre parti, se serait présenté au poste de Ministre de la Défense du gouvernement de réconciliation nationale alors que le PDCI-RDA, sa famille politique, soutenait déjà la candidature, proposée d'ailleurs par d'autres partis politiques, d'un général expérimenté, fidèle et intègre. Un membre d'une telle envergure peut-il prendre une position contraire à celle de sa famille politique ? Cette autre interrogation est soumise à votre sagacité.
4) Les prises de position du président d'institution dans sa conférence du mercredi 12 novembre 2003 :Un président d'institution, qui avait assuré les responsabilités les plus importantes au PDCI-RDA et fut pendant plus de 20 ans dans les gouvernements de ce parti, occupa la deuxième place dans le protocole de cette famille politique, prit publiquement des positions contraires à celles du PDCI-RDA lors d'une conférence qu'il avait prononcée le mercredi 12 novembre 2003.Ainsi, avait-il osé dire que le PDCI-RDA traîne des casseroles ? De plus, ce militant s'était érigé contre l'ivoirité, qu'il avait pourtant défendu bec et ongles, plusieurs années durant, tant en Côte d'Ivoire que dans le reste du monde.Ce militant gros calibre s'est-il inscrit dans une logique de sabotage, de minage et de nuisance des actions de sa propre famille politique ? Pourquoi ?
5) Tentative de remise en cause des accords de Marcoussis lors du séminaire sur "l'identification des Ivoiriens et les conditions des étrangers" tenu le 22 novembre 2003 au Palais de la culture à treichville. Un membre influent de la direction du parti a tenté, lors des débats à l'occasion du séminaire dont le thème est ci-dessus indiqué, de remettre en cause les accords de Marcoussis. Le secrétaire général du PDCI, très vigilant, a, à juste raison, recentré les débats et ramené l'ordre, car le PDCI est signataire desdits accords. Il ne s'agissait plus de revenir sur cette décision mais plutôt de rechercher les voies et les moyens pour que ces accords soient appliqués et nous permettre de sortir de cette crise profonde. La sortie de ce militant est bien entendu regrettable.
IV- LA MENTALITE DE PARTI ET LA COMPETITION INTERNE AU PDCI
La compétition des membres dans tout groupe est par essence, un facteur d'émulation. Elle permet donc au groupe de progresser dans sa vision et dans ses objectifs. Toutefois et comme l'a dit JJ. ROUSSEAU: "Puisque aucun homme n'a une autorité naturelle sur son semblable et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes." Le PDCI est une organisation politique qui a ses principes, ses méthodes, ses règles de fonctionnement qui engendrent pour ses membres, des obligations, des droits et des devoirs. Toute personne qui y adhère doit les accepter et les respecter. Qu'il s'agisse des élections du Président du parti, de celle de l'UFPDCI et de la JPDCI, des secrétaires généraux de section et des présidents de comité de base, des candidats aux candidatures pour les investitures aux municipales, législatives et aux conseils généraux, ces règles doivent être respectées par tous, quelles que soient les critiques fondées ou pas, formulées à leurs rencontres, par les parties. C'est cela aussi la mentalité de parti, en d'autres termes, accepter la décision de la direction du parti à ce sujet, même si elle semble partiale, partisane et injuste, dans l'intérêt supérieur du parti. Par ailleurs, et en vue de cerner les difficultés inhérentes aux compétitions internes au PDCI, il importe de bien expliquer aux militants les modes de désignation des candidats à investir. Trois modes à savoir, le consensus, le compromis et l'organisation des primaires, permettent de choisir les candidats à investir parmi les candidats à la candidature.
1- Le consensus
Il est l'accord et le consentement du plus grand nombre de membres statutaires ; la procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote. Ce mode de désignation a l'avantage d'éviter les objections, les abstentions, les votes à bulletins nuls et surtout les candidatures indépendantes, préjudiciables à notre famille politique. C'est pourquoi le consensus reste la forme la plus achevée de la démocratie.
2- Le compromis
Il est l'accord qui implique des concessions réciproques des parties en compétition et présente les mêmes avantages que le consensus. Le compromis a pour but de maintenir l'unité et la bonne cohésion du parti dans la circonscription, en vue de remporter toutes les élections face aux autres formations politiques.Il exige des parties en compétition, d'une part, le respect de la parole donnée, du pacte conclu, de l'arbitre, donc du parti, d'autre part, un bon suivi et l'exécution du compromis comme convenu. Le compromis dans sa lecture ne doit donc pas comporter des ambiguïtés, ni souffrir d'interprétation. Il doit être clair pour tous, à savoir les parties et le parti ; dans le cas contraire, le compromis pourrait devenir la compromission; il accentuerait les divisions, les frustrations et contraindrait les militants d'aller à la bataille en rangs dispersés, dans le désordre et l'indiscipline.Ainsi, la circonscription connaîtra des échecs cuisants au lieu des victoires.
3- L'organisation des primaires
Elle consiste à soumettre au vote des membres statutaires tous les candidats à la candidature pour leurs investitures aux élections législatives, municipales et des conseils généraux. Les élections des secrétaires généraux de section et des présidents de comité de base peuvent aussi résulter soit du consensus ou du compromis et à défaut des élections primaires. Les secrétaires généraux de section sont élus par les présidents de comité de base et ceux-ci par les membres de leurs comités respectifs. Aussi, convient-il de souligner que le dernier mode de désignation des candidats est porteur de germes de frustrations, de division, susceptibles de miner l'unité et la cohésion du parti, préjudiciable à notre victoire. Ce mode de désignation engendre parfois des candidatures indépendantes, en d'autres termes deux ou plusieurs candidats PDCI se partagent le même électorat PDCI, ce qui réduit ainsi la chance de réussite de notre famille politique et fait le lit de l'opposition. Je voudrais m'arrêter à ce sujet et analyser avec vous les conséquences des candidatures indépendantes sur le résultat obtenu par notre parti sur les élections municipales de l'année 2000. Le PDCI-RDA avait enregistré des candidats indépendants dans 26 communes. Des résultats de ces consultations, je relève les points suivants :
1) 14 candidats indépendants sont sortis vainqueurs soit 54% et sont revenus au PDCI. (Voir tableau)
Ces candidats indépendants ont donc eu raison des décisions de la direction de parti.
2) 12 communes sont tombées dans les mains de l'opposition (7 au FPI et 5 au RDR)FPI : Marcory, Cocody, Yopougon, Bongouanou, Azaguié , Rubino et Transua.RDR : Bouaké, Katiola, Dabakala, Sinfra et Taabo.
3) Le PDCI a perdu 8 communes importantes: Marcory, Cocody, Yopougon, Bouaké, Katiola, Dabakala, Bongouanou et Sinfra. Dès lors, je suis tenté de faire une autre lecture de la problématique du problème des candidats indépendants en me soumettant aux questions suivantes :
-pourquoi ces militants candidats indépendants refusent-ils de se soumettre aux décisions du parti ?
-était-il sûr que si les candidats indépendants n'avaient pas existé, tout l'électorat PDCI allait-il voter le candidat investi par la direction du parti et nous permettre de sortir vainqueurs ?
-les rumeurs de copinage ou de coquinage, de décisions partisanes ou d'achat des investitures sont-elles fondées ? Loin de vouloir responsabiliser ou dédouaner tous les décideurs à ce sujet, je veux souligner à l'attention des militants, l'ampleur des difficultés et la complexité de la tâche quant au choix des candidats à investir par notre parti.
C'est pourquoi, l'objectivité, l'abnégation et l'intérêt supérieur de notre famille politique doivent guider les actions des militants à tous les niveaux de décision. Aussi, il convient pour les décideurs de s'appuyer sur les liens culturels, la connaissance sociologique des diverses composantes de la population de la circonscription, à savoir les pactes, les alliances, le compromis, les règles écrites et non écrites. Je cite quelques exemples pour fixer les idées :
-A Bassam, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Abourés et appoloniens;
-A Tiébissou, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Ahitous et Nanafoués ;
-A Yamoussoukro, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Akouès et Nanafoués ;
-A Bouaké, il y a lieu de tenir compte du compromis entre autochtones et allogènes ;
-A Man, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Dans et Wès;
-A Boundiali et généralement dans les circonscriptions du nord, il faut tenir compte de la sociologie du milieu et notamment du compromis entre les castes de forgerons et de griots;
-A Béoumi, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Godés et Golis.
V-LA MENTALITE DE PARTI ET LE CONSEIL DE DISCIPLINE
La discipline du parti est l'expression éloquente de la mentalité du parti ; elle est au début et à la fin de la mentalité de parti. Cette structure du parti, dirigée par des hommes de conviction, de fidélité et de conciliation ; des hommes mûrs, chevronnées, ayant l'expérience des hommes et des choses, doit jouer pleinement et sans complaisance son rôle.
C'est pourquoi, nous ne comprenons pas le silence du conseil de discipline devant les dérives graves constatées ça et là, qui menacent l'unité, la cohésion et la solidarité de notre famille; contrarient et fragilisent ses actions, et tuent leur efficacité. Je pense que les animateurs de cette structure doivent certes, avec beaucoup de dextérité et de doigté, interpeller, ramener à l'ordre et au besoin sanctionner les auteurs. L'unité, la solidarité et la cohésion sont des valeurs, clés de voûte des actions du PDCI-RDA qui lui permettent d'atteindre ses objectifs. Tout membre d'un parti politique a la possibilité de démissionner lorsqu'il ne se sent plus en phase avec les orientations de son parti, au lieu de le miner, torpiller et saboter de l'intérieur. Les militants doivent donc savoir que devant ces dérapages, notre responsabilité est individuelle et collective. Je les invite donc à les dénoncer en saisissant de manière expresse le conseil de discipline du parti et l'inciter à agir promptement et efficacement.
VI- CONCLUSION
Le PDCI-RDA, notre parti, est comptable de la Côte d'Ivoire depuis son accession à l'indépendance le 7 Août 1960 jusqu'au coup d'Etat du 24 décembre 1999. Cette Côte d'Ivoire a réalisé d'énormes progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Cette Côte d'Ivoire, locomotive économique de la sous région, est si enviée et jalousée. Cependant, depuis le coup de force d'il y a 4 ans, le PDCI-RDA vit une crise de maturité, justifiée par les dérives graves constatées ça et là. Celles-ci menacent son unité, sa cohésion et sa solidarité, contrarient et fragilisent ses actions et l'empêchent par ricochet d'atteindre avec certitude ses objectifs. L'objet de ma modeste contribution est de :
-Dénoncer ces dérives et les fustiger ;
-Informer et former les militants sur les enjeux politiques de notre pays ;
-Attirer leur attention sur les dangers réels qui guettent le PDCI-RDA et leur donner des repères utiles à l'action politique ;
-Extirper des militants, certains comportements, pratiques et attitudes, qui créent la cacophonie au sein du parti et sont susceptibles de s'opposer à ses desseins;
-Interpeller les militants qui torpillent, sabotent et minent les actions du parti, et si possible les ramener à l'ordre et au pire les radier;
-Susciter un débat fécond au sein du PDCI-RDA et lui insuffler la sève vivifiante, nécessaire à la reconquête du pouvoir aux prochaines échéances électorales. Cette intervention se base aussi sur une conviction ; c'est celle que nous apprend l'histoire qui montre que la grandeur d'un homme ne se mesure, ni par sa position hiérarchique dans la société, ni par sa taille, ni par l'importance de son compte en banque mais plutôt par la force et la noblesse de son âme. La grandeur est soutenue par des valeurs d'honnêteté, de dignité, de fidélité, de solidarité, de reconnaissance, de justice, d'amour, de tolérance, d'intégrité et de la recherche obstinée de la Paix. Ce sont ces valeurs qui permettent à un homme de rentrer favorablement ou dans le cas contraire, tristement dans l'histoire. Le PDCI-RDA est à la croisée des chemins.J'invite donc toutes les générations de militantes et de militants à œuvrer sans relâche par le travail, dans l'ordre , la discipline , la loyauté, la fidélité, la justice, la confiance mutuelle, la solidarité et l'amour afin de renforcer la cohésion et l'unité de notre famille politique, seuls gages de notre réussite. Oui, nous le pouvons. Je vous remercie
In "Le Nouveau Réveil"
N°679 du mardi 24 février 2004
-Conscientiser tous les militants sur les enjeux politiques réels de notre pays ; les former et leur donner des repères utiles à l'action politique ; insuffler à notre parti, la sève vivifiante nécessaire à la reconquête du pouvoir ;-Exorciser certains comportements, attitudes et pratiques qui minent au quotidien notre famille politique ;
-Soigner notre unité et renforcer notre cohésion interne, pour réaliser notre dessein commun, la reconquête du pouvoir lors des prochaines échéances électorales;
-Cultiver la confiance, la solidarité, la tolérance, pratiquer de façon permanente le dialogue pour résoudre les problèmes entre militants. Ces idéaux et valeurs ont fondé notre parti et conduit les Ivoiriens à lui accorder leur confiance sur une longue période.
II-DEFINITION DE
LA MENTALITE DE PARTi
Le grand Larousse définit la mentalité comme l'ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances, des dispositions psychiques, des manières d'agir, de penser, de juger, caractéristiques d'un groupe. Le parti est un groupe de personnes réunies par une communauté d'opinions, d'intérêts dont la conquête et l'exercice du pouvoir d'Etat. En rattachant les deux mots par la préposition de, indiquant l'origine ou l'appartenance, la mentalité de parti se définit comme l'ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances, des dispositions psychiques, des manières d'agir, de penser, de juger, d'un groupe de personnes réunies par une communauté d'opinions, d'intérêts, un idéal, un but etc. La mentalité de parti est donc un moyen pour gérer un parti et lui permettre d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. Elle permet de distinguer les opinions personnelles de ses membres de celles du groupe qu'elles ont servi à bâtir. La mentalité de parti se trouve donc au début et à la fin de la discipline du parti. Pour mieux cerner le concept de la mentalité de parti, vous pouvez vous poser la question de savoir si après une réunion de votre association ou de votre famille politique, quelle décision vous devez défendre ? Votre opinion personnelle exprimée ou pas, ou la décision arrêtée par l'association ou la famille politique ?I
II-LE PDCI-RDA ET LA MENTALITE DE PARTI
L'histoire nous enseigne que le gouvernement des hommes et l'administration des choses dans un groupe, exigent l'ordre et reposent sur des méthodes, des principes et des règles. Permettez-moi de rappeler cette conversation que j'ai eue, il y a de cela plusieurs années avec M. le Premier Ministre Henri Lopez du Congo-Brazzaville sous le régime du Président Marien N'Gouabi, dont l'idéologie était le socialisme scientifique. Je rappelle à cet sujet que les étudiants congolais étaient venus à Abidjan dans le cadre d'un voyage organisé pendant les vacances universitaires de l'année 1975. De passage à dessein dans notre capitale économique, M. le Premier Ministre avait tenu à rencontrer ses étudiants et s'enquérir de leur séjour dans notre pays. L'occasion fut belle pour moi, membre de la délégation des étudiants ivoiriens qui accompagnaient leurs camarades congolais de poser la question suivante à M. Henri Lopez, lors des échanges à bâtons rompus que nous avions eus avec lui : "Monsieur le Premier Ministre, je voudrais, s'il vous plait, savoir de quoi l'Afrique en général et le Congo Brazzaville en particulier disposent-ils pour instaurer des régimes de socialisme scientifique ? En d'autres termes, qu'avons-nous en Afrique à collectiviser à l'instar des Kolkhozes et des Sovkhozes de l'URSS ? En réponse à ma question, M. Henri Lopez avait dit ceci :" j'ai la mentalité de parti : je suis membre du comité central du parti congolais du travail. A titre personnel, je partage votre point de vue, à savoir que pour le moment, l'Afrique en général et le Congo Brazzaville en particulier n'ont rien à collectiviser, tout est à créer.Cependant, lors des débats du comité central à ce sujet, j'avais été mis en minorité, la majorité ayant opté pour le socialisme scientifique. Dès lors, en tant que membre de ce parti, au sortir de la réunion, je ne défends que l'option de ma famille politique, qui est celle de la majorité. C'est ça, cher ami, la mentalité de parti". Le PDCI-RDA, parti national et de masse, défenseur des idéaux universalistes de liberté, de justice, de paix et de dialogue, de tolérance et de défense des droits de l'homme, a pendant quarante ans, construit une nation unie, forte et respectée qui est et demeure incontestablement la locomotive économique de la sous-région. Cependant depuis le coup d'Etat, inutile, injuste et injustifié du 24 décembre 1999, perpétré à 10 mois des échéances électorales, notre famille politique vit une crise de maturité qui, si on n'y prend garde, menace sa survie et pourrait contrarier l'atteinte de ses objectifs. En effet, suite à ce coup de force, le PDCI-RDA s'est installé de façon récurrente dans une cacophonie qui fragilise ses actions et réduit leur efficacité.Les faits qui suivent, soutiennent éloquemment mes arguments :
1) Campagne du Général GUEI aux élections d'Octobre 2000 : Lors des élections présidentielles d'octobre 2000, le général putschiste, auteur du coup d'Etat du 24 décembre 1999, avait sollicité le soutien de notre famille politique à sa candidature. Après d'âpres débats lors d'une réunion à laquelle étaient conviés tous les membres des instances du parti, à savoir le comité des sages, le bureau politique, le grand conseil et les secrétaires généraux de section, le parti avait opposé un non catégorique. La direction du PDCI-RDA d'alors avait donc commis les cadres et les membres des instances à leurs bases respectives, pour informer tous les militants de la position de notre parti à ce sujet. Cependant, dans l'exécution des mots d'ordre du parti, des sons discordants avaient vu le jour, à savoir que certains élus, cadres et militants de base soutenaient la candidature du général putschiste contre monnaie sonnante et trébuchante. Ce fut l'ère des judas, période pendant laquelle, le ministre Jean Konan Banny, figure de proue du PDCI-RDA, avait lancé la célèbre phrase suivante qui est restée à jamais gravée en lettres d'or dans notre histoire militante : "Tu as tué mon père, je ne peux te donner ma mère en mariage". Etait-il normal que ces militants agissent contre la décision du PDCI-RDA ? Je soumets cette interrogation à votre sagacité.
2) La délégation des soi-disant membres du bureau de la JPDCI aux négociations de Lomé du 10/ 11 au 12/11/2002 en vue d'arrêter la guerre fratricide : Cette délégation non mandatée par la direction de notre parti avait été suscitée, organisée et financée par un militant de premier ordre, candidat malheureux à la présidence du PDCI-RDA au dernier congrès. Ce dernier pourtant avait juré sur l'honneur de rentrer dans les rangs en cas d'échec à la présidence du parti. C'est pourquoi, nous comprenons difficilement les agissements du commanditaire de cette délégation, lui qui avait, des années durant, interpellé, rappelé et répété aux militants le concept de la discipline du parti.Une fois encore l'interrogation est soumise à votre sagacité.
3) Candidature au poste de Ministre de la Défense du gouvernement de réconciliation nationale : Selon l'information lue dans "Le Nouveau Réveil" n° 550 du mercredi 17 septembre 2003, un ancien ministre, membre influent et respecté du bureau politique de notre parti, se serait présenté au poste de Ministre de la Défense du gouvernement de réconciliation nationale alors que le PDCI-RDA, sa famille politique, soutenait déjà la candidature, proposée d'ailleurs par d'autres partis politiques, d'un général expérimenté, fidèle et intègre. Un membre d'une telle envergure peut-il prendre une position contraire à celle de sa famille politique ? Cette autre interrogation est soumise à votre sagacité.
4) Les prises de position du président d'institution dans sa conférence du mercredi 12 novembre 2003 :Un président d'institution, qui avait assuré les responsabilités les plus importantes au PDCI-RDA et fut pendant plus de 20 ans dans les gouvernements de ce parti, occupa la deuxième place dans le protocole de cette famille politique, prit publiquement des positions contraires à celles du PDCI-RDA lors d'une conférence qu'il avait prononcée le mercredi 12 novembre 2003.Ainsi, avait-il osé dire que le PDCI-RDA traîne des casseroles ? De plus, ce militant s'était érigé contre l'ivoirité, qu'il avait pourtant défendu bec et ongles, plusieurs années durant, tant en Côte d'Ivoire que dans le reste du monde.Ce militant gros calibre s'est-il inscrit dans une logique de sabotage, de minage et de nuisance des actions de sa propre famille politique ? Pourquoi ?
5) Tentative de remise en cause des accords de Marcoussis lors du séminaire sur "l'identification des Ivoiriens et les conditions des étrangers" tenu le 22 novembre 2003 au Palais de la culture à treichville. Un membre influent de la direction du parti a tenté, lors des débats à l'occasion du séminaire dont le thème est ci-dessus indiqué, de remettre en cause les accords de Marcoussis. Le secrétaire général du PDCI, très vigilant, a, à juste raison, recentré les débats et ramené l'ordre, car le PDCI est signataire desdits accords. Il ne s'agissait plus de revenir sur cette décision mais plutôt de rechercher les voies et les moyens pour que ces accords soient appliqués et nous permettre de sortir de cette crise profonde. La sortie de ce militant est bien entendu regrettable.
IV- LA MENTALITE DE PARTI ET LA COMPETITION INTERNE AU PDCI
La compétition des membres dans tout groupe est par essence, un facteur d'émulation. Elle permet donc au groupe de progresser dans sa vision et dans ses objectifs. Toutefois et comme l'a dit JJ. ROUSSEAU: "Puisque aucun homme n'a une autorité naturelle sur son semblable et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes." Le PDCI est une organisation politique qui a ses principes, ses méthodes, ses règles de fonctionnement qui engendrent pour ses membres, des obligations, des droits et des devoirs. Toute personne qui y adhère doit les accepter et les respecter. Qu'il s'agisse des élections du Président du parti, de celle de l'UFPDCI et de la JPDCI, des secrétaires généraux de section et des présidents de comité de base, des candidats aux candidatures pour les investitures aux municipales, législatives et aux conseils généraux, ces règles doivent être respectées par tous, quelles que soient les critiques fondées ou pas, formulées à leurs rencontres, par les parties. C'est cela aussi la mentalité de parti, en d'autres termes, accepter la décision de la direction du parti à ce sujet, même si elle semble partiale, partisane et injuste, dans l'intérêt supérieur du parti. Par ailleurs, et en vue de cerner les difficultés inhérentes aux compétitions internes au PDCI, il importe de bien expliquer aux militants les modes de désignation des candidats à investir. Trois modes à savoir, le consensus, le compromis et l'organisation des primaires, permettent de choisir les candidats à investir parmi les candidats à la candidature.
1- Le consensus
Il est l'accord et le consentement du plus grand nombre de membres statutaires ; la procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote. Ce mode de désignation a l'avantage d'éviter les objections, les abstentions, les votes à bulletins nuls et surtout les candidatures indépendantes, préjudiciables à notre famille politique. C'est pourquoi le consensus reste la forme la plus achevée de la démocratie.
2- Le compromis
Il est l'accord qui implique des concessions réciproques des parties en compétition et présente les mêmes avantages que le consensus. Le compromis a pour but de maintenir l'unité et la bonne cohésion du parti dans la circonscription, en vue de remporter toutes les élections face aux autres formations politiques.Il exige des parties en compétition, d'une part, le respect de la parole donnée, du pacte conclu, de l'arbitre, donc du parti, d'autre part, un bon suivi et l'exécution du compromis comme convenu. Le compromis dans sa lecture ne doit donc pas comporter des ambiguïtés, ni souffrir d'interprétation. Il doit être clair pour tous, à savoir les parties et le parti ; dans le cas contraire, le compromis pourrait devenir la compromission; il accentuerait les divisions, les frustrations et contraindrait les militants d'aller à la bataille en rangs dispersés, dans le désordre et l'indiscipline.Ainsi, la circonscription connaîtra des échecs cuisants au lieu des victoires.
3- L'organisation des primaires
Elle consiste à soumettre au vote des membres statutaires tous les candidats à la candidature pour leurs investitures aux élections législatives, municipales et des conseils généraux. Les élections des secrétaires généraux de section et des présidents de comité de base peuvent aussi résulter soit du consensus ou du compromis et à défaut des élections primaires. Les secrétaires généraux de section sont élus par les présidents de comité de base et ceux-ci par les membres de leurs comités respectifs. Aussi, convient-il de souligner que le dernier mode de désignation des candidats est porteur de germes de frustrations, de division, susceptibles de miner l'unité et la cohésion du parti, préjudiciable à notre victoire. Ce mode de désignation engendre parfois des candidatures indépendantes, en d'autres termes deux ou plusieurs candidats PDCI se partagent le même électorat PDCI, ce qui réduit ainsi la chance de réussite de notre famille politique et fait le lit de l'opposition. Je voudrais m'arrêter à ce sujet et analyser avec vous les conséquences des candidatures indépendantes sur le résultat obtenu par notre parti sur les élections municipales de l'année 2000. Le PDCI-RDA avait enregistré des candidats indépendants dans 26 communes. Des résultats de ces consultations, je relève les points suivants :
1) 14 candidats indépendants sont sortis vainqueurs soit 54% et sont revenus au PDCI. (Voir tableau)
Ces candidats indépendants ont donc eu raison des décisions de la direction de parti.
2) 12 communes sont tombées dans les mains de l'opposition (7 au FPI et 5 au RDR)FPI : Marcory, Cocody, Yopougon, Bongouanou, Azaguié , Rubino et Transua.RDR : Bouaké, Katiola, Dabakala, Sinfra et Taabo.
3) Le PDCI a perdu 8 communes importantes: Marcory, Cocody, Yopougon, Bouaké, Katiola, Dabakala, Bongouanou et Sinfra. Dès lors, je suis tenté de faire une autre lecture de la problématique du problème des candidats indépendants en me soumettant aux questions suivantes :
-pourquoi ces militants candidats indépendants refusent-ils de se soumettre aux décisions du parti ?
-était-il sûr que si les candidats indépendants n'avaient pas existé, tout l'électorat PDCI allait-il voter le candidat investi par la direction du parti et nous permettre de sortir vainqueurs ?
-les rumeurs de copinage ou de coquinage, de décisions partisanes ou d'achat des investitures sont-elles fondées ? Loin de vouloir responsabiliser ou dédouaner tous les décideurs à ce sujet, je veux souligner à l'attention des militants, l'ampleur des difficultés et la complexité de la tâche quant au choix des candidats à investir par notre parti.
C'est pourquoi, l'objectivité, l'abnégation et l'intérêt supérieur de notre famille politique doivent guider les actions des militants à tous les niveaux de décision. Aussi, il convient pour les décideurs de s'appuyer sur les liens culturels, la connaissance sociologique des diverses composantes de la population de la circonscription, à savoir les pactes, les alliances, le compromis, les règles écrites et non écrites. Je cite quelques exemples pour fixer les idées :
-A Bassam, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Abourés et appoloniens;
-A Tiébissou, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Ahitous et Nanafoués ;
-A Yamoussoukro, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Akouès et Nanafoués ;
-A Bouaké, il y a lieu de tenir compte du compromis entre autochtones et allogènes ;
-A Man, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Dans et Wès;
-A Boundiali et généralement dans les circonscriptions du nord, il faut tenir compte de la sociologie du milieu et notamment du compromis entre les castes de forgerons et de griots;
-A Béoumi, il y a lieu de tenir compte du compromis entre Godés et Golis.
V-LA MENTALITE DE PARTI ET LE CONSEIL DE DISCIPLINE
La discipline du parti est l'expression éloquente de la mentalité du parti ; elle est au début et à la fin de la mentalité de parti. Cette structure du parti, dirigée par des hommes de conviction, de fidélité et de conciliation ; des hommes mûrs, chevronnées, ayant l'expérience des hommes et des choses, doit jouer pleinement et sans complaisance son rôle.
C'est pourquoi, nous ne comprenons pas le silence du conseil de discipline devant les dérives graves constatées ça et là, qui menacent l'unité, la cohésion et la solidarité de notre famille; contrarient et fragilisent ses actions, et tuent leur efficacité. Je pense que les animateurs de cette structure doivent certes, avec beaucoup de dextérité et de doigté, interpeller, ramener à l'ordre et au besoin sanctionner les auteurs. L'unité, la solidarité et la cohésion sont des valeurs, clés de voûte des actions du PDCI-RDA qui lui permettent d'atteindre ses objectifs. Tout membre d'un parti politique a la possibilité de démissionner lorsqu'il ne se sent plus en phase avec les orientations de son parti, au lieu de le miner, torpiller et saboter de l'intérieur. Les militants doivent donc savoir que devant ces dérapages, notre responsabilité est individuelle et collective. Je les invite donc à les dénoncer en saisissant de manière expresse le conseil de discipline du parti et l'inciter à agir promptement et efficacement.
VI- CONCLUSION
Le PDCI-RDA, notre parti, est comptable de la Côte d'Ivoire depuis son accession à l'indépendance le 7 Août 1960 jusqu'au coup d'Etat du 24 décembre 1999. Cette Côte d'Ivoire a réalisé d'énormes progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Cette Côte d'Ivoire, locomotive économique de la sous région, est si enviée et jalousée. Cependant, depuis le coup de force d'il y a 4 ans, le PDCI-RDA vit une crise de maturité, justifiée par les dérives graves constatées ça et là. Celles-ci menacent son unité, sa cohésion et sa solidarité, contrarient et fragilisent ses actions et l'empêchent par ricochet d'atteindre avec certitude ses objectifs. L'objet de ma modeste contribution est de :
-Dénoncer ces dérives et les fustiger ;
-Informer et former les militants sur les enjeux politiques de notre pays ;
-Attirer leur attention sur les dangers réels qui guettent le PDCI-RDA et leur donner des repères utiles à l'action politique ;
-Extirper des militants, certains comportements, pratiques et attitudes, qui créent la cacophonie au sein du parti et sont susceptibles de s'opposer à ses desseins;
-Interpeller les militants qui torpillent, sabotent et minent les actions du parti, et si possible les ramener à l'ordre et au pire les radier;
-Susciter un débat fécond au sein du PDCI-RDA et lui insuffler la sève vivifiante, nécessaire à la reconquête du pouvoir aux prochaines échéances électorales. Cette intervention se base aussi sur une conviction ; c'est celle que nous apprend l'histoire qui montre que la grandeur d'un homme ne se mesure, ni par sa position hiérarchique dans la société, ni par sa taille, ni par l'importance de son compte en banque mais plutôt par la force et la noblesse de son âme. La grandeur est soutenue par des valeurs d'honnêteté, de dignité, de fidélité, de solidarité, de reconnaissance, de justice, d'amour, de tolérance, d'intégrité et de la recherche obstinée de la Paix. Ce sont ces valeurs qui permettent à un homme de rentrer favorablement ou dans le cas contraire, tristement dans l'histoire. Le PDCI-RDA est à la croisée des chemins.J'invite donc toutes les générations de militantes et de militants à œuvrer sans relâche par le travail, dans l'ordre , la discipline , la loyauté, la fidélité, la justice, la confiance mutuelle, la solidarité et l'amour afin de renforcer la cohésion et l'unité de notre famille politique, seuls gages de notre réussite. Oui, nous le pouvons. Je vous remercie
In "Le Nouveau Réveil"
N°679 du mardi 24 février 2004