Depuis le 27 juillet dernier, le Centre hospitalier régional (Chr) de Yamoussoukro manque totalement d’oxygène. Ce qui rend quasiment impossible toute intervention chirurgicale. Conséquence, 20% des femmes référées à la maternité sont mortes, faute de prise en charge adéquate.
Selon une sage-femme, du 27 juillet à ce jour (17 août 2011), 10 femmes ont été référées à la maternité de Yamoussoukro « avec pour mention ‘’Manque d’oxygène’’ alors que nous-mêmes nous n’en avons pas. » Aussi la maternité est-elle obligée d’orienter vers Bouaké ou Abidjan ces femmes déjà épuisées. « Sur les 10 cas, nous avons noté 2 décès en cours d’évacuation, ce qui fait 20%. Nous n’avons aucune nouvelle des 8 autres femmes évacuées », dit la sage-femme. Pour qui il est inacceptable que pareilles choses se passent à Yamoussoukro, la capitale politique, qui reçoit peu à peu le transfert des institutions du pays. Surtout, ajoute-t-elle, que la bouteille d’oxygène revient tout au plus à 35.500 francs CFA. « Nous avons reçu, il y a quelques jours, deux inspecteurs qui en ont fait le triste constat. Tout le monde espérait que, dès leur retour, la situation s’améliorerait. Malheureusement, on est toujours dans la même situation », regrette-t-elle. Aussi souhaite-t-elle que très rapidement une solution soit trouvée pour remédier à ce manque d’oxygène. « Une seule femme qui meurt en couches, c’est déjà trop », soupire-t-elle. Il y a aussi le problème des opérations par césarienne. Il faut des kits d’intervention à cet effet. « Certains pays moins nantis que la Côte d’Ivoire le font. Pourquoi pas ici et gracieusement », se demande une autre sage-femme du Chr. Cela éviterait des morts de nouveau-nés, de parturientes et de femmes en couches, soutient la sage-femme.
En pédiatrie, c’est à un véritable drame que les praticiens assistent lorsqu’il se présente des nouveau-nés en souffrance cérébrale (qui ne crient pas à la naissance, ndlr). L’oxygène est vital pour ces bébés autant qu’il l’est en chirurgie. De plus, ajoute-t-on, le laboratoire manque de réactif et dans la pharmacie de l’hôpital, on ne trouve plus que des perfuseurs, du sparadrap et de l’alcool. En radiologie, fait remarquer un infirmier, il n’y a plus de film et le service échographie ne vaut pas mieux. « On ne peut pas assister à ces décès sans pouvoir rien faire et sans rien dire », conclut notre sage-femme.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Selon une sage-femme, du 27 juillet à ce jour (17 août 2011), 10 femmes ont été référées à la maternité de Yamoussoukro « avec pour mention ‘’Manque d’oxygène’’ alors que nous-mêmes nous n’en avons pas. » Aussi la maternité est-elle obligée d’orienter vers Bouaké ou Abidjan ces femmes déjà épuisées. « Sur les 10 cas, nous avons noté 2 décès en cours d’évacuation, ce qui fait 20%. Nous n’avons aucune nouvelle des 8 autres femmes évacuées », dit la sage-femme. Pour qui il est inacceptable que pareilles choses se passent à Yamoussoukro, la capitale politique, qui reçoit peu à peu le transfert des institutions du pays. Surtout, ajoute-t-elle, que la bouteille d’oxygène revient tout au plus à 35.500 francs CFA. « Nous avons reçu, il y a quelques jours, deux inspecteurs qui en ont fait le triste constat. Tout le monde espérait que, dès leur retour, la situation s’améliorerait. Malheureusement, on est toujours dans la même situation », regrette-t-elle. Aussi souhaite-t-elle que très rapidement une solution soit trouvée pour remédier à ce manque d’oxygène. « Une seule femme qui meurt en couches, c’est déjà trop », soupire-t-elle. Il y a aussi le problème des opérations par césarienne. Il faut des kits d’intervention à cet effet. « Certains pays moins nantis que la Côte d’Ivoire le font. Pourquoi pas ici et gracieusement », se demande une autre sage-femme du Chr. Cela éviterait des morts de nouveau-nés, de parturientes et de femmes en couches, soutient la sage-femme.
En pédiatrie, c’est à un véritable drame que les praticiens assistent lorsqu’il se présente des nouveau-nés en souffrance cérébrale (qui ne crient pas à la naissance, ndlr). L’oxygène est vital pour ces bébés autant qu’il l’est en chirurgie. De plus, ajoute-t-on, le laboratoire manque de réactif et dans la pharmacie de l’hôpital, on ne trouve plus que des perfuseurs, du sparadrap et de l’alcool. En radiologie, fait remarquer un infirmier, il n’y a plus de film et le service échographie ne vaut pas mieux. « On ne peut pas assister à ces décès sans pouvoir rien faire et sans rien dire », conclut notre sage-femme.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro