De source bien introduite, après l’évaluation des deux premiers mois de gratuité dans les hôpitaux publics, le ministère de la Santé et de la lutte contre le sida n’était pas trop favorable à une reconduction de la mesure dans sa forme initiale. En lieu et place d’une gratuité pour tous qui n’existe que de nom, en raison des difficultés financières de l’Etat, les techniciens de la santé ont proposé que l’on passe à une gratuité uniquement pour les couches vulnérables. Notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, comme c’est le cas au Niger, au Mali, en Sierra Leone…
Un atelier gouvernemental, organisé les 14 et 15 juillet, à Abidjan a recommandé comme solution définitive une couverture universelle qui devra être financée grâce à l’augmentation de 15 % du budget alloué à la santé conformément à la déclaration d’Abuja en 2001. Les experts ont aussi proposé l’instauration d’une taxe sur le téléphone portable, les transactions monétaires, le tabac et l’alcool, des taxes touristiques et aéroportuaires, un impôt spécial sur certaines grandes entreprises de mines.
En attendant, au lieu d’être émiettés entre l’ensemble des demandeurs, y compris les couches moyennes capables de s’assurer au moins les soins primaires, les médicaments et les prestations gratuites devraient être réservés aux seuls faibles. Car, ceux-là sont lésés quand les produits médicaux et les personnels publics deviennent insuffisants pour tous parce qu’ils ont bénéficié à tous, y compris ceux qui auraient pu mettre la main à la poche. Suite à la crise post-électorale et son lot d’infortunes, la mesure du chef de l’Etat était la bienvenue. Deux mois plus tard, face aux réserves de la tutelle, Alassane Ouattara a demandé que la gratuité générale soit maintenue jusqu’à nouvel ordre. Magnanime, le président n’a pas voulu sevrer les populations de son offre. Mais, les milliards que coûte cette politique risquent de ne plus profiter à personne, si l’on continue de vouloir les faire profiter à tous.
Cissé Sindou
Un atelier gouvernemental, organisé les 14 et 15 juillet, à Abidjan a recommandé comme solution définitive une couverture universelle qui devra être financée grâce à l’augmentation de 15 % du budget alloué à la santé conformément à la déclaration d’Abuja en 2001. Les experts ont aussi proposé l’instauration d’une taxe sur le téléphone portable, les transactions monétaires, le tabac et l’alcool, des taxes touristiques et aéroportuaires, un impôt spécial sur certaines grandes entreprises de mines.
En attendant, au lieu d’être émiettés entre l’ensemble des demandeurs, y compris les couches moyennes capables de s’assurer au moins les soins primaires, les médicaments et les prestations gratuites devraient être réservés aux seuls faibles. Car, ceux-là sont lésés quand les produits médicaux et les personnels publics deviennent insuffisants pour tous parce qu’ils ont bénéficié à tous, y compris ceux qui auraient pu mettre la main à la poche. Suite à la crise post-électorale et son lot d’infortunes, la mesure du chef de l’Etat était la bienvenue. Deux mois plus tard, face aux réserves de la tutelle, Alassane Ouattara a demandé que la gratuité générale soit maintenue jusqu’à nouvel ordre. Magnanime, le président n’a pas voulu sevrer les populations de son offre. Mais, les milliards que coûte cette politique risquent de ne plus profiter à personne, si l’on continue de vouloir les faire profiter à tous.
Cissé Sindou