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Société Publié le mercredi 24 août 2011 | Nord-Sud

Consultations payantes, manque de médicaments…Gratuité des soins : ça ne marche plus

La politique de gratuité instaurée par le président de la République, Alassane Ouattara, à mi-avril connaît de réelles perturbations. Elle n’existe presque plus dans les structures sanitaires publiques.



La poursuite de la gratuité des soins, initiée par le président de la République, Alassane Ouattara, au lendemain de la capture de Laurent Gba­gbo, a pris du plomb dans l’aile. La majorité des centres de santé communautaires, des hôpitaux généraux et des centres hospitaliers universitaires (Chu) réclament des frais de consultations et des frais d’examens biologiques aux malades. C’est le cas du service de laboratoire du Chu de Cocody où presque toutes les analyses biologiques sont payantes. Dans un autre centre de santé de Koumassi, les responsables ont décidé de faire payer et la consultation et certains examens tels que l’échographie aux malades. «Nous sommes obligés d’appliquer la mesure à moitié. Parce que les charges sont onéreuses. Nous n’arrivons plus à acheter les produits d’entretien. Les salaires des agents privés ne sont pas payés. Nous avons d’énormes difficultés financières pour faire tourner notre structure. Raison pour laquelle, nous avons décidé de faire payer aux malades certaines prestations », justifie un gestionnaire de centre de santé communautaire. Les responsables de ce centre ne sont pas les seuls à outrepasser la décision d’Alassane Ouattara. Un autre qui a requis l’anonymat confie que la gratuité totale des soins n’est pas effective au sein de la sienne. « Nous tournons déjà au ralenti, du fait des premiers mois marquant la première phase. Nous devons toujours de l’argent à nos fournisseurs, car le recouvrement se fait lentement », a-t-il expliqué. Il poursuit : «Tout établis­sement sanitaire qui s’aventurerait à appliquer la mesure telle que voulue par le gouvernement fermera ses portes. Car, il y a un grand fossé entre ce qui est voulu et ce qui est réalisable.» Le paiement des salaires des privés, exerçant dans les structures sanitaires publiques est également une épine dans le pied du gouvernement. Ces travailleurs cumulent des arriérés de salaires de deux mois pour certains, et un mois pour d’autres, selon une source proche du dossier. « Il y a une perturbation au niveau du paiement de nos salaires. Ce n’est pas normal. En principe, ce sont des primes d’intéressement que nous devons recevoir, nous ne les avons pas et, ce sont nos salaires qui sont payés en retard », lâche en colère H.K., aide-soignante dans un centre de santé communautaire d’Adjamé.


Adélaïde Konin
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