La Poste de Côte d’Ivoire veut tenter de sortir du coma profond qu’elle observe depuis une décennie suite à la rébellion armée venue du Nord de la Côte d’Ivoire. En tout cas, c’est le pari que veut atteindre le nouveau directeur général, Konaté Mamadou. Lundi dernier au cours d’une conférence de presse au 21e étage de l’immeuble Postel 2001, le nouvel homme fort, qui faisait le bilan de ses 100 premiers jours (il a été nommé le 28 mai 2011), a dessiné le futur de cette entreprise mise en lambeau par ses anciens dirigeants. Mais, avant, Konaté Mamadou a fait savoir qu’il a hérité d’une entreprise comateuse depuis 2002, avec en toile de fond, le saccage et la fermeture de 66 bureaux sur l’ensemble du territoire national avec une perte de 30% du chiffre d’affaires. A cela s’ajoutent, des grèves intempestives qui ont causé la fermeture de plusieurs bureaux, sans compter le climat de méfiance qui régnait dans la petite communauté des 902 agents de l’entreprise. Cette situation désastreuse s’est empirée selon le Directeur général à la faveur de la crise post-électorale. Plusieurs bureaux ont été fermés, d’autres sont restés occupés, alors que 21 d’entre eux ont été saccagés par les hommes en armes. Dans les bureaux qui ont eu la chance d’être ouverts, il n’y avait pas, indique le nouveau directeur général de La Poste, la possibilité de payer les mandats pour problèmes de trésorerie. Conséquences : la Poste de Côte d’Ivoire devient une entreprise sinistrée sous redressement judiciaire, ayant perdu la confiance de ses clients et dont le personnel est démotivé et dispersé. 100 jours après, le Directeur général se dit satisfait des actions engagées. Actions qui se résument selon lui par la reprise du paiement des salaires du personnel, la pension de retraite, de l’assurance maladie, le rétablissement des Etats financiers de 2004 à 2009…L’exploitation a repris avec des compagnies telle que Air France. Plusieurs autres activités ont repris. D’autres verront le jour. Il s’agit, entre autres, de la préinscription et de l’inscription par le canal de La Poste des étudiants dans leur université respective…En 100 jours, beaucoup a été fait. Mais, le chemin semble être long. Car, selon le nouveau patron de La Poste de Côte d’Ivoire, il va falloir trouver la somme de plus de 4 milliards de Fcfa dans l’immédiat pour venir à bout des problèmes de La Poste de Côte d’Ivoire. Pour l’avenir, le premier responsable dit que des actions sont engagées. Au nombre de celles-ci, il y a par exemple l’assainissement financier de l’entreprise. Ce volet dit-il concerne la reconstitution des capitaux propres négatifs évalués à 24,190 milliards de Fcfa au 31 décembre 2008 pour un capital social de seulement 600 millions de Fcfa. A ce niveau, la direction générale attend de l’Etat, actionnaire majoritaire, une compensation d’une partie de sa dette fiscale par la libération du reliquat de son capital social d’un montant de 150 millions Fcfa ; l’abandon total du reliquat des dettes fiscales, le transfert des immobilisations de l’ex-Sipe à la Poste de Côte d’Ivoire par décret; l’abandon des dettes se rapportant aux mandats d’un montant de 6,86 milliards Fcfa ; la capitalisation de la partie exigible et non douteuse du fonds de dotation à hauteur de 3,365 milliards Fcfa. La création d’un fonds de développement postal. Pour atteindre ce pari, le nouveau patron entend s’appuyer sur l’ensemble des agents de l’entreprise.
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)