C'est pour dire leur part de vérité sur les incidents intervenus, lundi 22 août 2011 dans le village d'Abatta, entre Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et certains villageois que deux membres du comité ad hoc en charge de la gestion du patrimoine foncier dudit village ont convié, hier mercredi, la presse à une rencontre. D'entrée, Djrogo Agoh et Marcellin Tchapo ont tenu à réfuter les accusations selon lesquelles des FRCI ont tiré sur les populations. ''Les FRCI n'ont pas tiré sur les populations, qui sont nos parents. Elles étaient allées sécuriser le travail des techniciens sur un terrain de 35 Ha qui faisait l'objet de litige entre villageois d'Abatta depuis 2005. Le tribunal ayant tranché en faveur d'un des deux camps, la force publique a été requise afin que les bornes vandalisées soient replacées. Malheureusement, un certain Séka, chef milicien, a conduit sur le site des jeunes armés de machettes et de gourdins pour en découdre avec les FRCI, qui n'ont fait que libérer des tirs de sommation pour les faire reculer'', ont introduit les conférenciers non sans rappeler que c'est dans la débandade que certains agresseurs se sont blessés. Toutefois, ont-ils poursuivi, cette bande ne s'est pas arrêtée-là. Elle a fait un repli sur le village pour mener des actions de représailles sur les familles des requérants qui sont des autochtones du village d'Abatta. ''La justice a départagé les deux blocs du village qui se disputaient les 35 Ha. Pourquoi continue-t-on d'entraver l'exécution de la grosse de la Cour d'Appel qui déboute Abito Aké André et autres alors que cette décision s'impose à eux ?'' s'inquiètent Marcellin Tchapo et Djrogo Agoh, indiquant que les victimes de ces représailles veulent porter plainte pour tentative d'assassinat et destruction de biens d'autrui. Expliquant l'attitude de ceux qui ont voulu empêcher l'exécution de l'Arrêt N° 221 du 18 mars 2010 de la Cour d'Appel d'Abidjan, Marcellin Tchapo, par ailleurs premier porte-parole de la génération Dougbo (au pouvoir), a confié que la chefferie actuelle est prise en tenaille entre une décision de justice qui la déboute et des acquéreurs de lots frauduleux qui la menacent. ''La chefferie actuelle qui a fait un lotissement parallèle sur ce terrain de 35 Ha pourtant approuvé, l'a vendu à des tiers. Aujourd'hui, ces acquéreurs voyant leurs maisons menacées de destruction avec la décision de justice qui déboute la chefferie actuelle, elle n'a d'autre choix que de créer la chienlit pour sauver sa tête'', a-t-il déploré, avant de soutenir que force reste à la loi. Pour mémoire, sous la chefferie de Aké Ahouo Alphonse, un terrain de 35 Ha a été approuvé par Arrêté N° 05411 du 23 décembre 2005. Malheureusement, à l'avènement de son successeur Abito Aké André et certains membres de sa chefferie, ce lotissement sera remis en cause et les bornes déterrées. Pis, un lotissement parallèle est effectué et les lots vendus à des tiers. L'affaire est portée devant les juridictions compétentes qui déboutent Abito Aké André. Curieusement, l'actuelle chefferie refuse l'exécution de ladite décision de justice à travers des actes de défiance, à l'image des faits rapportés le lundi 22 août 2011 où des jeunes ont fait irruption sur le site avec machettes et gourdins pour empêcher l'exécution des travaux en cours.
G. DE GNAMIEN
Fac-similé de l'Arrêt civil contradictoire de la Cour d'appel d'Abidjan déboutant la chefferie actuelle sur les 35 Ha de terrain
G. DE GNAMIEN
Fac-similé de l'Arrêt civil contradictoire de la Cour d'appel d'Abidjan déboutant la chefferie actuelle sur les 35 Ha de terrain