On a frôlé le pire dans la nuit du mercredi dernier. Il est 22 heures 20 minutes quand une forte explosion déchire la nuit du côté du 2e bataillon militaire, situé dans le quartier ‘‘Orly’’. Suivie quelques dix minutes après de plusieurs autres détonations plus fortes. Pendant plus d’une heure, soit de 22h 20 à 23h 40mn, qu’ont durées ces explosions, les populations de Daloa, encore hantées par les événements récents, ont cru a une reprise des hostilités se sont barricadées chez elles. Les rues, en un rien de temps, se sont vidées des noctambules. Un spectacle apocalyptique de flammes illuminant le ciel, des cris de détresse par-ci, des habitants affolés fuyant les alentours du camp par là, ponctués par moments de va -et-vient incessants de véhicules militaires, ont fait penser au pire. Lorsqu’à 7h, hier matin, nous nous rendons sur les lieux pour en savoir plus, le spectacle qui s’offre à nous est désolant. Plusieurs bâtiments de la 3e compagnie éventrés et calcinés. Des débris métalliques et de vitres jonchaient encore le théâtre des explosions. Des arbres et poteaux électriques déracinés par la force des explosions. Des dizaines de munitions d’armes lourdes, des obus remplis de TNT et des roquettes multiples chargés pour LRM, selon le capitane Kouadio Yao Valentin, chef du bureau des opérations instructions de la deuxième région militaire, étaient éparpillées ça et là, sur le sol et sous certains arbres dans la cours du camp. « C’est dans un dortoir de la 3e compagnie du 2e bataillon militaire, initialement occupé par des éléments du BASA et où étaient stockés plus d’une centaine d’obus et des roquettes pour LRM, convoyés depuis Abidjan, aux premières heures de la crise pour servir aux hommes de Gbagbo et qui n’ont pu être sécurisé au sein de la poudrière principale, qu’une explosion a eu lieu aux environs de 22 h. Sous l’effet de la chaleur, plusieurs autres munitions se sont mises à exploser, détruisant 6 bâtiments aux alentours, causant la mort du soldat Karim Traoré et faisant deux blessés dont le nommé Zongo Ahmed, qui a eu la mâchoire arrachée par un obus,» nous a confié le sergent Koné Brahima, chef de la sécurité au 2e bataillon de Daloa. «Il est trop tôt pour dire quelles sont les raisons de l’explosion. Les enquêtes vont être diligentées pour éclaircir les choses,» a-t-il expliqué. Cependant a-t-il ajouté « ce qu’il faut retenir, c’est le fait que ces munitions sont à fragmentation et sont très sensibles à la chaleur. Les premières hypothèses laissent croire qu’elles y ont été fortement exposées. Heureusement que la poudrière centrale n’a pas été touchée, sinon, les dégâts auraient été plus graves» a-t-il tempéré. Le commandant des FRCI à Daloa, Diabaté A, pour sa part, s’est voulu rassurant et a appelé au calme et à la sérénité. « Tout est en train d’être mis sur pied pour que ce genre d’incident ne se reproduise plus.» a-t-il confié, au sortir d’une réunion d’urgence avec le préfet Brou Kouamé. Des experts des FRCI, de la Force Licorne et de l’ONUCI étaient déjà sur place pour baliser le terrain et tenter de désamorcer les obus qui n’ont pas explosés. Notons par ailleurs que ces roquettes ont une portée, lorsqu’elles sont propulsées, d’à peu près 25 kilomètres. Deux d’entre elles, amorcées et non encore explosées, auraient atterri au quartier ’’Abattoir I ’’, non loin du 3e arrondissement de police, et deux autres, à quelques encablures de là, dans les quartiers voisins d’ ‘‘Odinnékourani’’ et ‘‘ Orly II’’. Une battue a été organisée, dans la matinée dans plusieurs autres quartiers à travers la ville, par des éléments de la gendarmerie et du 2e bataillon pour nettoyer la ville.
D. KONATE, correspondant
D. KONATE, correspondant