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Politique Publié le lundi 29 août 2011 | Le Nouveau Réveil

Djédjé Mady (secrétaire général du Pdci-Rda) sur Onuci-Fm : “Il faut respecter les accords qui nous lient à la sortie de la crise”

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Contentieux judiciaire - Alphonse Djédjé Mady donne la position du RHDP
Jeudi 26 août 2010. Abidjan, Maison du parti, à Cocody. Le directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) anime une conférence de presse
Le secrétaire général du Pdci-Rda, le Pr Alphonse Djédjé Mady, dans un entretien sur la radio-Onuci-Fm, a décliné l'idée d'un conflit de générations au sein de son parti. Mieux, il précise que son parti se porte bien. Par ailleurs, il s'est prononcé sur les élections primaires des législatives à venir, la Commission dialogue vérité-réconciliation. Avant de donner son point de vue sur la jeune formation politique du président Mamadou Koulibaly, la Lider. Entretien.

Comment va le Pdci après la crise post-électorale ?
Le Pdci va bien. Il aurait pu aller mieux mais il va bien. On essaie de faire en sorte qu'il reste débout et qu'il affronte l'avenir de la Côte d'Ivoire.

Vous dites qu'il aurait pu aller mieux. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Vous parlez de la crise post-électorale. Mais, vous savez que le Pdci a perdu le 1er tour de l'élection présidentielle. Nous n'étions pas partis aux élections pour perdre. On l'a été au premier tour, il faut être bon perdant. On a été d'accord. Mais, ça aurait pu aller mieux. Pour le moment, on essaie de tenir le bout. Ça va.

Les élections législatives se passeront bientôt selon le gouvernement. Alors, au sein de votre parti, il se passe les primaires. N'est-ce pas nouveau cela ?
Ce n'est pas nouveau. Cela est prévu dans les statuts du Pdci. La désignation des candidats aux élections d'Etat, le candidat à l'élection présidentielle est retenu par une convention qu'on tient à ce propos. Et les députés, les maires sont choisis à partir d'une recherche de consensus s'il y a plusieurs candidats pour un poste. A défaut de consensus, on organise des primaires dont le collège électoral est connu par les statuts du parti. Et les dernières élections ont été soumises à ce rythme. Donc, ce n'est pas nouveau. C'est peut-être aujourd'hui que tout ce monde s'en rend compte.

C'est donc aujourd'hui que vous le mettez effectivement en pratique ?
Je vous dis qu'aux dernières élections législatives, il y a eu des primaires dans certaines circonscriptions. Quand vous avez deux militants méritants qui veulent postuler pour un seul poste de député, les deux ne seront pas candidats pour le seul poste. On essaie, par le dialogue, de les ramener à la raison pour qu'on puisse céder la place à l'autre. Mais, si on n'aboutit pas, si personne ne veut céder, on consulte les bases pour savoir des deux candidats celui qui peut être investi par le parti. A moins que le parti décide d'autorité d'imposer le candidat. Mais cela a le désavantage, quand les candidats sont imposés, d'entraîner des candidats indépendants qui diminuent les chances du parti.

Est-ce que cela ne va pas détériorer la cohésion sociale au sein du Pdci ?
Ecoutez ! Il y a des passages obligés. Tous les candidats souhaitent qu'ils soient retenus. Mais, ils devraient aussi comprendre que si ce n'est pas eux qui sont retenus, un peut être retenu. Dans un parti politique, il faut un minimum de discipline. L'essentiel est qu'on se mette d'accord sur un certain nombre de règles et qu'on les applique, le plus honnêtement possible et que les résultats soient respectés. S'il n'y a pas de discipline, d'acceptation des résultats, quand on arrive au niveau de l'Etat, on assiste à des crises post-électorales parce que personne ne veut accepter de perdre une élection. Cela entre dans la discipline du parti. Quand il y a un poste, il faut bien retenir un et il y a des procédures qu'il faut respecter pour départager les uns et les autres. D'abord, le dialogue, ensuite, les primaires.

Les jeunes du Pdci veulent les places parmi les nominés. Conflit de générations ? Comment ressentez-vous cela ?
Les jeunes qui ont organisé leur séminaire à Bassam ont même pris la précaution de parler des jeunes cadres du Pdci. Ils n'ont même pas mis la Jpdci. Ils ont eu raison parce qu'ils étaient en train de parler des jeunes de 35 ans et plus. Au Pdci, on appartient à la Jpdci jusqu'à 35 ans. Au-delà de 35 ans, on n'est plus de la Jpdci, on est jeunes cadres du parti. Même dans leur exposé, ils ont fait allusion à Obama. Que certains d'entre eux auraient le même âge qu'Obama. Nous pensons que c'est des intentions louables, nous encourageons les jeunes à la compétition démocratique au sein du parti, au plan de la nation. Et personne ne peut vouloir construire une nation, gérer un système comme le Pdci, et créer des conflits de générations. En tout cas, moi qui vous parle, j'ai été député en 1980, à 35 ans. Ceux dont nous parlons ont plus de 35 ans. Ecoutez ! Je crois que les faits prouvent qu'au sein du Pdci, on fait tout pour éviter les conflits de générations. Nous pensons que tout doit se passer normalement et les aînés doivent passer la main progressivement aux plus jeunes. Donc, je crois que ce dont il s'agit, pour moi, ce sont les jeunes cadres du parti sur lesquels le parti compte, la Côte d'Ivoire compte. Et je pense que les ambitions sont légitimes. Mais, il faut éviter les conflits de générations qui ne sont pas nécessaires pour un parti politique.

Recomposition de la Commission électorale indépendante. Un commentaire sur ce sujet ?
On dit qu'on ne change pas les règles du jeu pendant le jeu. L'accord de Pretoria II a défini les dimensions de la Commission électorale indépendante qui doit organiser l'élection présidentielle, les législatives. C'est connu. Les signataires de Linas-Marcoussis ont un quota, le président de la République a un représentant, le président de l'Assemblée nationale a un représentant. Certaines structures de l'Etat doivent être représentées. En fonction de la structure qu'on représente, on a soit une voix consultative, soit une voix délibérative. Cela est connu. S'il se trouve qu'après l'élection présidentielle, il y a un nouveau président, on ne va pas nous dire que le président Ouattara doit être celui qui représentait le président Gbagbo. Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, s'il veut maintenir son représentant, il le maintient. Je crois que ce sont des choses qui sont prédéfinies qui doivent avancer normalement et qui ne devraient pas poser de problèmes. On a demandé au Pdci s'il maintenait ou changeait ses deux représentants. Le Pdci a maintenu ses deux représentants. On n'a pas demandé d'avoir davantage. Je crois qu'il faut respecter les accords qui nous lient jusqu'à la sortie de la crise. Les élections législatives font partie de la sortie de la crise. Et, c'est ce que nous devons respecter. Il ne faut pas chercher des palabres là où il y a en déjà.

Actualisation de la liste électorale. Avez-vous des suggestions à faire ?
Quant à la liste électorale dont vous parlez, les choses ont été aussi dites. Quand on a fini l'identification, il y a eu ceux qui sont restés sur la liste grise. Il avait été convenu que ceux qui sont restés sur la liste grise et qui n'ont pas pu être pris en compte pour l'élection présidentielle, s'ils prouvaient leur appartenance à la nationalité ivoirienne, ils seraient pris en compte pour les élections législatives. C'est une promesse qui a été faite, que cela soit fait. Maintenant, s'il faut faire une nouvelle identification, je pense que c'est aussi aller chercher des poux sur la tête de la Commission électorale indépendante. C'est ce que je pense. Alors, il n'y a rien à créer, tout a été prévu, il faut respecter nos engagements.

Comme vous le dites si bien, il faut respecter ses engagements. On parle maintenant de la gestion du pouvoir. Trois mois après la gestion du pouvoir par le Rhdp. Quelle lecture en faites-vous ?
Tout est dans le bon sens. Le gouvernement du Président Ouattara se met au travail. Je crois que c'est le président Gbagbo qui disait en son temps qu'on ne sort pas d'une crise armée comme si on sort d'un festin. Nous sortons d'une crise armée. La Côte d'Ivoire revient de loin. On ne peut pas attendre en 90 jours que le Président Ouattara fasse des miracles. Mais les bases et les orientations sont posées. Le gouvernement est mis au travail, la Côte d'Ivoire est appelée à se réconcilier avec elle-même. Des mesures sont prises pour que les Forces de défense et de sécurité puissent être restructurées, qu'on puisse connaître les responsables des différents grands corps de l'armée pour que la sécurité des Ivoiriens soit assurée. Ça ne guérit pas en 90 jours. Donc, je crois que, c'est peu réaliste de penser que des miracles en 90 jours après ce qu'on a vécu seraient réalisés.

Quelle est la réalité du terrain relative à l'alliance Rhdp ?
Il ne faut pas aller trop vite en besogne. L'alliance Rhdp est le Rassemblement des partis politiques qui se réclament de la philosophie d'Houphouët-Boigny. Qui, depuis le 18 mai 2005, ont pris l'engagement d'aller à la conquête du pouvoir ensemble suivant une certaine méthode et de l'exercer ensemble. Les choses se mettent en place. Il ne faut pas danser plus vite que la musique. Pour le moment, tout est en bon ordre. Laissons le temps nous donner des orientations d'analyses. N'allons pas vite en besogne.

Vous parliez tantôt de réconciliation. La Commission dialogue, vérité, réconciliation a été mise en place. Aujourd'hui, si on vous demandait d'avoir un regard sur cette commission.
Le président de la Commission a été nommé. Ces derniers temps, on nous a fait connaître les deux vice-présidents. Mais, je pense que la commission, dans son entièreté, n'est pas encore mise en place. Et, je pense que le président Banny réfléchit chaque jour à comment conduire ce dossier important. A ce niveau, je crois qu'il ne faut pas non plus être pressé parce qu'il ne parlerait pas de rancœur. Mais, les dommages subis par les uns et par les autres sont humainement importants. Les pertes en vie humaine, les destructions de biens matériels etc…Ce n'est pas en 2 mois, 3 mois qu'on va tout oublier, qu'on va tout mettre en place, qu'on va tout régler. Je crois que le président Banny et ceux qui sont autour de lui réfléchissent à comment conduire ce dossier pour ne pas déraper afin que ça porte des fruits. Ce sont les différentes décisions qui ont été prises qui nous font croire que tout se met en place pour que la Côte d'Ivoire se réconcilie avec elle-même. Il ne faut pas, dès maintenant, demander un bilan de la commission mise en place pour la réconciliation des Ivoiriens. Elle commence à réfléchir à ce qu'elle doit faire. Elle prend un certain nombre de contacts. Il faut l'aider à avancer positivement et à aider les Ivoiriens à se réconcilier. Vous savez, la réconciliation est une question individuelle, chaque Ivoirien doit s'impliquer, chaque Ivoirien doit accepter de se réconcilier avec son voisin. Ce ne sera pas une décision d'autorité, c'est une acceptation de chacun d'entre nous de faire en sorte que notre pays tourne la page et regarde l'avenir.

Quel message voulez-vous lancer aux Ivoiriens concernant la réconciliation nationale ?
Je donnerai simplement un adage de chez nous qui dit que "l'huile qui est versée, on ne peut pas la ramasser". Ce qui est passé, malheureusement, est passé. Ressaisissons-nous, pardonnons-nous réciproquement. Et ayons l'humilité de demander pardon si nous sommes en faute, ayons la grandeur d'esprit d'accorder le pardon à celui qui demande ce pardon. Nous devons comprendre que nous sommes condamnés à vivre ensemble. La Côte d'Ivoire nous appartient à nous tous. Et c'est dans nos différences, dans l'acceptation volontaire des uns et des autres que nous ferons de notre pays ce qu'il devra être pour que chacun y trouve sa place. La Côte d'Ivoire a fait un faux pas et la Côte d'Ivoire doit se réveiller avec les forces de tous.

Quelle place comptez-vous accorder au nouveau parti, Lider, du président Mamadou Koulibaly dans la composante démocratique de la Côte d'Ivoire ?
Je ne sais plus combien de partis il y a en Côte d'Ivoire. Il y en a beaucoup. C'est peut-être le dernier né. Mais, les animateurs ne sont pas les derniers venus, ce qu'on leur demande, c'est d'apporter leur contribution à la résolution de la crise après avoir participé à la crise. On lui souhaite la bienvenue sur la scène démocratique, qu'il apporte ce qu'il peut à la Côte d'Ivoire. Comme tous les autres partis. Il n'y a pas de petits partis. Chacun peut apporter quelque chose.

Propos retranscrits par Morgan Ekra
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