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Politique Publié le lundi 29 août 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Dr Brissi Takalea Claude répond à Williams Ateby et Nyamien Messou : ‘’Si Koulibaly vous manque, venez nous rejoindre pour affronter Ouattara’’

L’attaque en règle contre LIDER et son président entamée par des proches de Laurent Gbagbo, a fait réagir le Dr Brissi Takalea Claude. Dans cette interview, le compagnon de Mamadou Koulibaly répond aux détracteurs de son parti, Liberté et démocratie pour la République (LIDER) et le présente comme une véritable opposition au régime Ouattara.
Dr Brissi, vous avez été président de l’AG constitutive de LIDER, le parti présidé par le Professeur Koulibaly. Vos anciens amis de l’ex-LMP, parmi lesquels William Ateby et Nyamien Messou dont il était facile de reconnaître la plume et les idées dans une communication publiée sous un nom d’emprunt dans notre édition de jeudi 25 août, vous attaquent sans complaisance à la fois sur une histoire de plagiat mais sur des aspects de votre programme politique LIDER. Que vous inspirent ces écrits quelque peu haineux ?
Ces attaques ont le mérite de clarifier la séparation et d’assainir le débat pour ceux qui avaient du mal à tourner la page. Il est assez amusant de constater qu’ils découvrent après tout le monde que la déclaration de départ du FPI du président Koulibaly était inspirée du rythme de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis. C’était évidemment intentionnel et recherché. Ces propos quelque peu aigre-doux ressemblent à du dépit amoureux. Si Koulibaly leur manque, qu’ils viennent nous rejoindre à LIDER au moins ils auront d’autres occupations que de décortiquer nos discours, cachés derrière des noms d’emprunt, pour finalement comprendre un mois plus tard ce que d’autres ont apprécié dans l’instant. Quant aux idées que porte LIDER, il y’a entre autres l’amélioration de l`indice global de la tranquillité dans le pays. Nous le devons tous aux Ivoiriens. Je suis heureux que, comme tout le monde, ils lisent notre programme. Tout cela promet des débats passionnants et c’est tant mieux pour les Ivoiriens et la démocratie en général.

A propos de programme, certains soupçonnent Alassane Ouattara qui se présente comme un libéral, de financer LIDER, un parti libéral. Que répondez-vous à ces allégations ?
On a parfois l’impression que le dire c’est le faire. S’affirmer libéral ne veut pas dire que vous l’êtes, il suffit de regarder le bilan politique de Wade au Sénégal qui se dit libéral, il est tout sauf libéral. Mais sans aller si loin, regardons le début du mandat du Président Ouattara. Force est de constater que nous sommes loin d’une politique libérale. L’Etat de droit est bafoué ce qui veut dire que l’investissement privé est extrêmement risqué dans le pays, voire impossible, la propriété est violée quotidiennement, le recours à l’aide publique se fait dans des proportions inquiétantes, les institutions de la République sont giflées, la constitution piétinée. D’évidence, M. Ouattara et nous, ne sommes pas de la même famille politique. LIDER a une autre vision d’un Etat de droit. Tentez de mettre une étiquette Mercedes sur une autre voiture, ça ne sera jamais une Mercedes même si c’est écrit dessus. Si le Président Ouattara était un libéral autrement que par l’étiquette, LIDER n’aurait aucune raison d’être. Quant aux financements de LIDER par M. Ouattara, cela me fait sourire car en principe, on finance une opposition amorphe qui est là pour simuler une démocratie, LIDER n’est pas une simulation, loin de là. LIDER est une vraie opposition qui dénonce, propose, veille, éveille ! Nous ne sommes pas l’opposition idéale pour Ouattara parce qu`il sera vite rattrapé par ses promesses innombrables de campagne. Nous avons d’ailleurs vu que nos efforts ne sont pas restés vains car, à force de dénoncer le non paiement des indemnités des députés, représentants du peuple de Côte d’Ivoire, le pouvoir a dû céder et payer une partie des rémunérations même s’il y aurait beaucoup de choses à dire sur les coupes effectuées arbitrairement dans ces paiements. N`oublions pas qu`au sortir d une rencontre à Daoukro il avait été dit que le mandat des députés était fini depuis 2005. Sans jamais parler du mandat des collectivités territoriales prorogé par une loi votée par cette même législature au-delà de 2005. L’avancée avec le pouvoir est certes imparfaite mais, si LIDER ne s’était pas insurgé publiquement, les députés seraient restés dans l’oubli. C’est cela le rôle d’une opposition dynamique. Notre action s’inscrit totalement dans la construction de la démocratie en Côte d’Ivoire et dans la préservation des intérêts des populations. Les populations d’abord, tel est notre credo.

Le 11 août dernier, lors de votre conférence de presse de présentation de LIDER, vous avez appelé les militants de l’ensemble du pays et de la diaspora à installer LIDER pour en faire un parti politique de proximité. Comment se présentent les choses ?
Les choses se mettent en place avec certes les balbutiements du début mais une volonté forte et une détermination qui laisse présager du meilleur. Peu à peu, la carte accrochée dans nos bureaux au siège de LIDER se remplit de petits points de couleurs représentant les délégations LIDER dans le pays. Je vais devoir également accrocher une carte du monde car la diaspora s’organise et nous bouscule même pour que nous avancions plus vite. C’est très encourageant. Nous pensons organiser l’inauguration de notre siège ce mois justement.

Vous avez annoncé que LIDER voulait jouer sa partition lors des prochaines élections législatives. Pensez-vous que le climat sécuritaire et le cadre général du processus électoral puissent permettre un consensus national autour de ce scrutin ? Et si les conditions ne sont pas réunies, LIDER se lancera-t-il dans la « bataille » des législatives ?
LIDER, en effet, souhaite avoir des candidats aux prochaines élections législatives et municipales. Nous travaillons dès maintenant. En effet, nous devons faire pression sur les autorités ivoiriennes et les différents acteurs du processus électoral dont l’ONUCI, pour qu’un consensus autour d’un scrutin serein soit établi. Il faut définir clairement la règle du jeu avant car après, c’est trop tard comme nous l’avons vu lors des dernières élections présidentielles. Nous ne voulons pas envoyer nos candidats et les électeurs à l’abattoir et nous nous battrons pour que le cadre soit sécurisé et que les espaces d’expression des candidats de tous bords soient préservés. Concernant la composition de la CEI, ce n’est pas un problème car nous pensons simplement que la CEI n’a pas vocation à entrer dans ce scrutin local. M. Ouattara a tout intérêt à faire en sorte que les scrutins à venir soient clairs et transparents, sans menaces, sans intimidations, ni violence sans quoi il lui sera très difficile de parler de démocratie ou d’Etat de droit. A un moment la communication ne suffit plus à convaincre, il ne peut plus arguer d’une situation d’exception, il faut des faits. Le moment, des faits est arrivé. Si les conditions ne sont pas remplies, cela signera l’échec d’ADO. On verra tous qu’il n’avait pas de solutions.

Dans ce contexte post-crise, quels seraient les chantiers prioritaires d’une administration Koulibaly ?

Difficile dans une seule interview d’exposer tout mais en allant à l’essentiel, le chantier prioritaire d’une administration Koulibaly serait le rétablissement de l’Etat de droit. Il faut que la sécurité des Ivoiriens soit assurée au plus vite et que leur propriété ne soit plus malmenée. Les Forces Républicaines doivent retrouver leurs casernes pour laisser la place aux gendarmes, aux policiers et aux sociétés de gardiennage. Ce n’est plus possible de voir des hommes en armes devant les maisons, les boutiques, les administrations, les banques, les carrefours, etc et tout cela au prix de paiements parallèles alors qu’il s’agit, dit-on, d’une armée régulière.

Les décisions importantes telles que le budget seraient expliquées aux populations puis soumises aux députés pour débat et vote. Les ordonnances prises seraient également soumises au Parlement pour avis et autorisation, validation, légalisation et ratification, en respect des règles constitutionnelles.

Parallèlement, une administration Koulibaly dégagerait rapidement des espaces de libertés pour redynamiser l’entreprenariat et le libre-échange. On dit de manière triviale, qu’en période de crise, il faut être dirigiste, c’est faux et l’histoire nous l’a prouvé à de multiples reprises. C’est de flexibilité et d’ouverture dont l’économie a besoin pour redémarrer. Ce n’est pas l’aide publique qui peut nous faire progresser. Dans cette logique, le code des marchés publics devrait être respecté pour éviter d’imposer aux Ivoiriens des monopoles protégés qui les étouffent à la fois par des prix excessifs à la consommation mais également par la piètre qualité de service qui nous guette quand la concurrence n’existe pas. C’est aussi un moyen de relancer la consommation en augmentant le pouvoir d’achat.

Une administration Koulibaly poserait sur la table des débats en Côte d’Ivoire la question de l’octroi des titres fonciers définitifs sur le foncier rural comme instrument de lutte contre la pauvreté. La propriété privée de la terre étant pour nous un instrument de justice sociale.
Une administration Koulibaly ferait de la liberté un socle de la cohésion sociale, dépourvu de considération tribale, ethnique et religieuse pour aborder sereinement un processus de réconciliation. Au-delà du volet judiciaire de ce processus qui doit être abordé sans parti pris, il faut un objectif commun. Pour vivre en paix, nous devons être libres. La liberté est la voie du progrès social qui peut ressouder le peuple ivoirien, nous n’avons plus le droit de la leur refuser.

A.D
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