Les exilés du Front Populaire Ivoirien vivent des fortunes vraiment diverses au Ghana. Si certains broient du noir, se nourrissent de vache enragée et se prostituent à « one cedi », équivalant de 300 frs CFA, pour les jeunes Ivoiriennes, d’autres vivent carrément comme des pachas et des véritables Crésus. Au nombre de cette dernière catégorie, figure en bonne place, Alphonse Mangly, l’ancien directeur de campagne de Laurent Gbagbo à Danané et surtout l’ancien Directeur général des Douanes ivoiriennes. Pour un exilé, l’ex-argentier d’un des poumons économiques de notre pays, n’a pas fait dans la dentelle. Selon des témoins politiques, issus du RHDP, qui reviennent d’une mission au pays d’Atta Miles, Alphonse Mangly a acheté 60 villas à Accra, qu’il a mises en location, pour assurer ses dépenses de l’exil. Comment a-t-il réussi à engranger un tel pactole pour donner forme à cette entreprise ? A en croire des sources au sein de la Douane, Mangly, avec la chute prévisible de Gbagbo, a pris la poudre d’escampette, avec sur lui, une recette de trois jours, estimée à 12 milliards de nos francs, en raison de 4 milliards le jour. En possession donc de l’argent du contribuable, il a donné libre cours à cette initiative immobilière à hauteur de plus de deux milliards. Avec cette réalisation, Mangly peut voir son avenir avec sérénité et tranquillité. Du moins avant le mandat d’arrêt international que le procureur de la République vient de lancer contre lui et certains barons de l’ancien régime pour « infractions économiques ». C’est donc en véritable homme d’affaires que Mangly se prélasse à Accra. Avec l’ancien maire de Yopougon, Jean Félicien Gbamnan Djidan, il se la coule superbement au pays de Kwame Nkrumah. C’est le cas de le dire. Alphonse Mangly n’a pas varié dans sa posture. Quand il était à la tête des douanes ivoiriennes, il a passé le clair de son temps à détourner les avoirs des Ivoiriens et à les mettre au service de la campagne du candidat Laurent Gbagbo. C’est le lieu d’inviter les nouvelles autorités à voir plus clair dans les agissements des anciens tenants du pouvoir au Ghana. Où deux tendances s’affrontent constamment. Il y a le petit groupe de modérés qui aspirent à prendre la main tendue du Président Ouattara et le gros lot des contestataires, conduits par Assoa Adou, qui ne voient leur salut que dans une nouvelle confrontation militaire.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga