Depuis que le Rassemblement des républicains (Rdr) a accédé au pouvoir, ses différents sièges ne désemplissent pas. Par dizaines par jour, de nouveaux militants se bousculent pour adhérer à ce parti. Un engouement qui n’est pas forcément du goût de tous.
Quand une mode n’emballe pas tout le monde ! Hier, proscrit, le Rassemblement des républicains n’en finit pourtant pas, aujourd’hui, de recevoir les demandes d’adhésion. Par dizaines par jour, les Ivoiriens se bousculent aux différents portillons de la famille républicaine, pour manifester le désir de faire partie de ce groupement politique qui a porté au pouvoir, son leader historique, Alassane Ouattara, à la faveur de la présidentielle de l’année dernière. Nonobstant l’ouverture d’esprit de la direction du parti qui a ouvert ses bras pour accueillir ces nouveaux militants, force est de constater que ce n’est pas avec le même enthousiasme que ces nouvelles recrues sont toujours accueillies par la base. « Pourquoi c’est maintenant qu’ils savent que le Rdr existe ? S’ils voulaient vraiment militer chez nous à cause des valeurs que nous défendons, ils auraient mieux fait d’adhérer depuis longtemps », critique, sans porter de gant, dame Touré M., rencontrée en début de semaine dernière. En toile de fond de ce jugement, visiblement sévère, les dividendes à tirer de l’accession à la magistrature suprême du président du parti, Alassane Ouattara. La vieille sagesse selon laquelle « les premiers seront les derniers » est donc prise au sérieux par les militants de première heure qui ne veulent plus être les parents pauvres du succès historique que vient de connaître leur parti fondé en 1994. « C’est ce que le Fpi (Front populaire ivoirien, ndlr) a fait avec ses vrais militants et qui l’a amené à perdre le pouvoir. C’est cela la conséquence des frustrations que nous sommes en train de vivre en ce moment », renchérit Konaté A., enseignant de son état à Daloa et militant de première heure du Rdr.
Les derniers vont-ils être
les premiers ?
Tout comme sa ‘’sœur républicaine’’ que nous avons rencontrée à la rue Lepic, ce que redoute cet interlocuteur est incontestablement la part belle, généralement faite aux nouvelles recrues des partis qui accèdent nouvellement au pouvoir. «Vous allez voir que tous ces gens qui viennent d’arriver vont être nommés à de hauts postes de responsabilité alors même que nous qui avons mené la lutte lors des périodes difficiles de la vie du parti, n’avons aucune visibilité dans la répartition des postes. C’est pareil pour les élections qui viennent. D’une manière au d’une autre, la direction va pistonner certains lors des élections législatives ou municipales », vitupère M. Konaté qui, pour nous convaincre de la solidité de son argumentaire, nous renvoie au ‘’cas Patrick Zasso’’. « A peine ce type a-t-il déposé ses valises chez nous qu’il a été bombardé directeur de campagne du Dr Alassane Dramane Ouattara. Et, je suis prêt à parier que s’il n’était retourné dans sa famille politique d’origine avant le second tour, il aurait été nommé directeur de cabinet d’un tel ou tel ministre », soutient Konaté A. Ces critiques sont presqu’entièrement partagées par Koné Yaya, cadre ‘’républicain’’. Pour lui, en effet, l’ouverture ne devrait pas exclure la vigilance. Surtout que les nouveaux adhérents, selon lui, ne sont pas forcément blancs comme neige. « Il y a eu des choses trop graves qui se sont passées dans ce pays et, nous devons en tenir compte en accueillant ceux qui ont choisi de nous rejoindre », argue Koné Yaya. Dans le viseur des critiques, Elie Hallassou, Bamba Alex Souleymane, Siki Blon Blaise (que le parti serait en train de démarcher), voire l’ancien ministre, Joël N’Guessan. Ces nouvelles recrues du Rdr sont-elles encombrantes ? Difficile de trouver un interlocuteur qui oserait répondre de manière tranchée. Toujours est-il que lorsque nous demandions, en début août dernier, ce qu’il pensait de l’arrestation d’Elie Hallassou, son nouveau camarade de parti, Yayoro Karamoko avait presque fait la moue. « On ne nous l’a pas encore présenté comme membre du Rdr », nous avait-il répondu, laconiquement. Visiblement le sujet paraît sensible. Combien sont-ils ces recrues qui semblent déranger ? Quelles sont les grosses têtes qui ont décidé d’élire désormais domicile dans la case ? « Je ne veux pas en parler », nous renvoie le secrétaire général par intérim du parti, Amadou Soumahoro.
Marc Dossa
Quand une mode n’emballe pas tout le monde ! Hier, proscrit, le Rassemblement des républicains n’en finit pourtant pas, aujourd’hui, de recevoir les demandes d’adhésion. Par dizaines par jour, les Ivoiriens se bousculent aux différents portillons de la famille républicaine, pour manifester le désir de faire partie de ce groupement politique qui a porté au pouvoir, son leader historique, Alassane Ouattara, à la faveur de la présidentielle de l’année dernière. Nonobstant l’ouverture d’esprit de la direction du parti qui a ouvert ses bras pour accueillir ces nouveaux militants, force est de constater que ce n’est pas avec le même enthousiasme que ces nouvelles recrues sont toujours accueillies par la base. « Pourquoi c’est maintenant qu’ils savent que le Rdr existe ? S’ils voulaient vraiment militer chez nous à cause des valeurs que nous défendons, ils auraient mieux fait d’adhérer depuis longtemps », critique, sans porter de gant, dame Touré M., rencontrée en début de semaine dernière. En toile de fond de ce jugement, visiblement sévère, les dividendes à tirer de l’accession à la magistrature suprême du président du parti, Alassane Ouattara. La vieille sagesse selon laquelle « les premiers seront les derniers » est donc prise au sérieux par les militants de première heure qui ne veulent plus être les parents pauvres du succès historique que vient de connaître leur parti fondé en 1994. « C’est ce que le Fpi (Front populaire ivoirien, ndlr) a fait avec ses vrais militants et qui l’a amené à perdre le pouvoir. C’est cela la conséquence des frustrations que nous sommes en train de vivre en ce moment », renchérit Konaté A., enseignant de son état à Daloa et militant de première heure du Rdr.
Les derniers vont-ils être
les premiers ?
Tout comme sa ‘’sœur républicaine’’ que nous avons rencontrée à la rue Lepic, ce que redoute cet interlocuteur est incontestablement la part belle, généralement faite aux nouvelles recrues des partis qui accèdent nouvellement au pouvoir. «Vous allez voir que tous ces gens qui viennent d’arriver vont être nommés à de hauts postes de responsabilité alors même que nous qui avons mené la lutte lors des périodes difficiles de la vie du parti, n’avons aucune visibilité dans la répartition des postes. C’est pareil pour les élections qui viennent. D’une manière au d’une autre, la direction va pistonner certains lors des élections législatives ou municipales », vitupère M. Konaté qui, pour nous convaincre de la solidité de son argumentaire, nous renvoie au ‘’cas Patrick Zasso’’. « A peine ce type a-t-il déposé ses valises chez nous qu’il a été bombardé directeur de campagne du Dr Alassane Dramane Ouattara. Et, je suis prêt à parier que s’il n’était retourné dans sa famille politique d’origine avant le second tour, il aurait été nommé directeur de cabinet d’un tel ou tel ministre », soutient Konaté A. Ces critiques sont presqu’entièrement partagées par Koné Yaya, cadre ‘’républicain’’. Pour lui, en effet, l’ouverture ne devrait pas exclure la vigilance. Surtout que les nouveaux adhérents, selon lui, ne sont pas forcément blancs comme neige. « Il y a eu des choses trop graves qui se sont passées dans ce pays et, nous devons en tenir compte en accueillant ceux qui ont choisi de nous rejoindre », argue Koné Yaya. Dans le viseur des critiques, Elie Hallassou, Bamba Alex Souleymane, Siki Blon Blaise (que le parti serait en train de démarcher), voire l’ancien ministre, Joël N’Guessan. Ces nouvelles recrues du Rdr sont-elles encombrantes ? Difficile de trouver un interlocuteur qui oserait répondre de manière tranchée. Toujours est-il que lorsque nous demandions, en début août dernier, ce qu’il pensait de l’arrestation d’Elie Hallassou, son nouveau camarade de parti, Yayoro Karamoko avait presque fait la moue. « On ne nous l’a pas encore présenté comme membre du Rdr », nous avait-il répondu, laconiquement. Visiblement le sujet paraît sensible. Combien sont-ils ces recrues qui semblent déranger ? Quelles sont les grosses têtes qui ont décidé d’élire désormais domicile dans la case ? « Je ne veux pas en parler », nous renvoie le secrétaire général par intérim du parti, Amadou Soumahoro.
Marc Dossa