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Société Publié le jeudi 1 septembre 2011 | Nord-Sud

Silence…

Il espère peut-être s’attirer la sympathie des autorités, mais c’est le contraire que risque Koné Idriss Koudous. Voulant coûte que coûte se défendre de toute collusion avec le clan Gbagbo, l’imam de la mosquée Bilal de Yopougon Port-Bouët 2, multiplie les déclarations pour démontrer ses liens privés avec les dirigeants actuels. D’abord vendredi soir, à l’occasion de la nuit du destin, le président du Conseil national islamique (Cni) a ressassé devant la foule de fidèles et les journalistes venus l’écouter, le soutien qu’il aurait apporté au chef de l’Etat suite au décès de sa génitrice en 2005. « J’ai été la première personne qu’il (Alassane Ouattara) a appelée quand il a perdu sa mère », a dit l’imam. Il ajoute avoir été le seul Ivoirien à rendre visite à l’actuel chef de l’Etat quand celui-ci s’était refugié en son temps à l’ambassade de France. Venant d’un homme de Dieu, ces rappels gênent. L’imam demande-t-il aujourd’hui des intéressements au fils de Hadja Nabintou Cissé pour les soutiens qu’il lui a apportés pendant ces épreuves ? Sinon, pourquoi se répandre sur la place publique sur des bienfaits accomplis dans la discrétion ? Discrétion, le mot nous arrive enfin à l’esprit. C’est l’une des caractéristiques d’un homme de Dieu. En général, les guides religieux, chrétiens, musulmans ou autres constituent des refuges pour les croyants ordinaires en cas d’épreuve. On a tendance à leur dire tout, des informations les plus intimes aux moins confidentiels en comptant sur leur silence. Dans diverses situations, les dignitaires religieux, catholiques, protestants ou musulmans ont, avec des personnalités politiques ou non, des liens qui transcendent toutes sortes d’intérêts mondains. Par pudeur et par sagesse, ces rapports ne sont jamais évoqués en public. Quoi qu’il arrive.

Autre constat qui désole dans les sorties de l’imam Koudous, c’est son narcissisme. « Je suis la seule et unique personne à qui Guillaume Soro s’est confié avant de rejoindre la rébellion à Bouaké en 2002 », a-t-il déclaré, avant d’attaquer : « les Ivoiriens ont la mémoire courte.» Avait-il besoin d’être si agressif et de s’éloigner tant du sujet du jour, à savoir le jeûne du ramadan et les vertus recommandées au musulman au sortir de ce mois de régénérescence spirituelle ? Ses déclarations sur le chef de l’Etat et sur le Premier ministre vont-elles lui servir réellement ? La question est d’autant plus importante que sa campagne de communication semble viser la fin des soupçons d’accointance entre lui l’ex-chef de l’Etat. Dans ce cas, apporter des preuves de sa neutralité pendant la crise post-électorale serait plus utile. A notre humble avis.

Cissé Sindou
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