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International Publié le lundi 5 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les Palabres de JANSEE / Chronique de l’Actualité Africaine et Internationale, L’après-Kadhafi, Jacques Chirac au tribunal, DSK le retour

Grand ramdam à Paris, jeudi dernier 1er septembre. Une soixantaine de pays s’y retrouvaient, à l’initiative du chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, pour envisager l’après-Kadhafi. Une sorte de Libye nouvelle, comme on se plaît à le dire du côté de l’Elysée. Le genre de rencontre à l’issue de laquelle il y a encore plus de questions à se poser que d’ébauches de solutions à avancer. D’autant plus que cette conférence avait vu être côte à côte, non seulement les partisans des nouvelles autorités de Tripoli, le Conseil national de transition (CNT), mais également des Etats ou délégations qui, jusque-là avaient plutôt fait dans la réserve quant aux bombardements de l’OTAN en Libye. C’est ainsi que la très puissante chancelière allemande, Angela Merkel, était du déplacement de Paris avec des diplomates russes et chinois. Il faut dire que le nouveau gâteau libyen qui se prépare à être partagé en vaut la peine. Même si le Guide Mouammar Kadhafi reste invisible après 42 ans de dictature sans partage, il a néanmoins réussi à faire de son pays un petit eldorado. Du moins en matière d’exploitation pétrolière. Bien sûr, la Libye ne représente guère que quelque 2 à 3% de la production pétrolière mondiale. Mais, en ce qui concerne les réserves de l’or noir, le pays disposerait de quelque 44 milliards de baril. Ce qui, assurément, n’est pas rien. D’ailleurs, l’information publiée en France par le quotidien Libération, mercredi 31 août, selon laquelle le CNT aurait conclu un accord avec l’Elysée visant à céder à la France 35% du pétrole libyen, a beau être démenti par l’Hexagone, elle n’en traduit pas moins le climat mercantiliste qui règne autour de la crise libyenne. Et si la France se bat bec et ongles pour que quelque 15 milliards de dollars des avoirs libyens soient débloqués pour hâter la reconstruction du pays, c’est bien parce que Paris compte participer concrètement à la mise en place de cette Libye nouvelle. Oubliant qu’il y a seulement quatre ans de cela, cette même France avait déroulé le tapis rouge à Mouammar Kadhafi, allant jusqu’à lui permettre de piquer sa tente dans les jardins de l’Elysée, en juillet 2007.
C’est vrai, le Guide libyen venait alors de favoriser la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien, tous accusés d’avoir inoculé sciemment le virus du Vih/Sida à quelque 426 enfants libyens. Et condamnés d’abord à la peine capitale par la justice libyenne avant de voir leur peine commuée en prison à vie. Ce Kadhafi-là, était-il moins dictateur qu’il ne l’est aujourd’hui? Rien n’est moins sûr. Plus grave, les hommes forts qui composent le CNT, avec lesquels la très honorable Communauté internationale veut aujourd’hui traiter d’égal à égal, ces hommes forts avec lesquels on veut faire la Libye nouvelle, ne sont ni plus ni moins que de vieilles connaissances au passé pas toujours très catholique. Ce qui est somme toute normal pour ce pays musulman. Tenez, un Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, n’est autre que l’ancien ministre de la Justice de Mouammar Kadhafi. C’est lui qui était président de la Cour d’appel de Tripoli au moment où la condamnation à mort des infirmières bulgares a été confirmée à deux reprises. Ali Tarhouni, le ministre du Pétrole, avait quitté la Libye en 1973 pour aller enseigner aux Etats-Unis. Déchu de sa nationalité et condamné à mort par le régime de Kadhafi pour collusion avec les Etats-Unis. Surtout, Abdelhakim Belhadj, le patron du Conseil militaire de Tripoli, a un passé tout aussi inquiétant. Certes, il a combattu les Soviétiques en Afghanistan avant de fonder le Groupe islamique des combattants libyens(GICL) pour lutter contre Kadhafi. Son mouvement est surtout soupçonné d’entretenir des liens étroits avec Al-Qaida. Abdelhakim Belhadj a d’ailleurs purgé six ans de prison à Tripoli. Alors, quelle crédibilité peut-on accorder à ce CNT?
La Communauté internationale nous en dira probablement davantage le moment venu. Pour l’heure, on a bien le droit d’en douter! Surtout que l’ex-homme fort de Tripoli, qui a choisi de ne plus être visible pour mieux se faire entendre (?), appelait sur une chaîne syrienne, ses derniers inconditionnels à poursuivre la lutte…

Jacques Chirac devant le tribunal

L’ouverture du procès de l’ancien Président de la République française est prévue ce lundi 5 septembre à Paris. Jacques Chirac est poursuivi dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. L’ex-chef d’Etat qui a toujours défendu l’idée d’être un justiciable comme tout le monde, ne devrait néanmoins pas être présent à la première audience du tribunal correctionnel. Ce, d’autant plus qu’une polémique concernant son état de santé enfle de plus en plus dans l’Hexagone. La question ici étant de savoir si, l’ancien locataire de l’Elysée est en possession de toutes ses facultés physiques et psychiques pour supporter toute la tension et le climat d’un procès public. Un drôle de cadeau que lui fait la France en guise de remerciements pour services rendus à la nation. Reste que cette situation, d’un ancien Président de la République devant être jugé, pose problème. D’abord, c’est une image inhabituelle de la France que l’on risque de donner aux yeux de l’opinion internationale. Ensuite, selon son dossier médical, Jacques Chirac n’aurait pas les capacités de répondre à des questions qui lui seront posées, tellement sa fragilité est grande. Le roc serait donc devenu vulnérable. Mais alors, avant Jacques Chirac, tous les autres justiciables atteints des mêmes symptômes n’ont jamais été traités avec égard. Il y a donc un vrai risque surtout que l’on parle, du côté des parties civiles, d’une justice à plusieurs vitesses. Pourtant, nous dit le droit français, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Alors… chiche!

DSK, retour au pays natal

Pas un mot à la presse. Juste un léger sourire en coin. A son arrivée en France, hier dimanche, Dominique Strauss-Kahn a décidé de se la jouer profil bas. Peut-être parce qu’il sait qu’il n’en a pas terminé avec des ennuis judiciaires. Lui qui avait laissé entendre au lendemain de l’abandon des charges par Cyrus Vance, le procureur de New York, qu’il allait d’abord dire au revoir à ses anciens collègues du FMI avant de rentrer en France, où il s’exprimerait longuement sur l’affaire…, n’a pour l’instant tenu que la moitié de ses promesses. Et dire que les médias avaient fait le déplacement à l’aéroport pour l’accueillir! Ils sont restés sur leur faim. Comme si DSK voulait d’abord se refaire une «virginité», récupérer du tremblement de terre qu’il a vécu du 14 mai au 23 août dernier. Déjà, certains de ceux qui l’ont soutenu hier semblent prendre leur distance aujourd’hui. N’est-ce pas Martine Aubry? La candidate aux primaires du parti socialiste n’entend visiblement pas entacher sa campagne par l’image d’un DSK dont les deux tiers des Français disent vouloir qu’il soit ‘’out’’ de la politique. Heureusement, une Ségolène Royal, au contraire, n’est pas du genre à changer de déclarations comme d’autres changent leurs vêtements.
Quoi qu’il en soit, DSK parlera. Tout est question de tempo. Alors, on saura peut-être ce qui s’est réellement passé dans cette fameuse suite du Sofitel de New York avec Nafissatou.

mail: jansee2@voila.fr
A la semaine prochaine
pour de nouvelles palabres !
Par JANSEE
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