Un comité central extraordinaire du Fpi s’est tenu, samedi dernier, au siège du Cnrd, pour examiner les grandes questions qui préoccupent les populations ivoiriennes. A savoir, la sécurité, les élections locales et la réconciliation nationale.
La session extraordinaire du comité central du Fpi qui s’est tenue, samedi dernier, au siège du congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) à Cocody, n’a pas été longue. En effet, les trois textes qui ont servi de base aux débats, à savoir les messages de la coordination des militants du Fpi en exil et des représentants dudit parti en Europe ainsi que le rapport de la direction intérimaire convergeaient parfaitement. Les conclusions sur les grandes questions qui préoccupent les Ivoiriens (sécurité, élections locales et réconciliation nationale) étaient les mêmes. Mieux, ces conclusions rencontraient aussi la vision de tous ceux qui sont intervenus.
Les proposions soumises aux instances du parti
S’agissant de la question de la sécurité. La direction intérimaire propose le retour à l’Accord politique de Ouagadougou qui est au centre du règlement de la crise ivoirienne. Le Fpi demande notamment la réactivation du Cadre Permanent de Concertation (CPC) dans lequel siègent les principaux leaders politiques que sont Alassane Dramane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Ceci implique nécessairement la libération, sans condition, du président Gbagbo, estiment les responsables du Fpi. Pour eux, c’est le Cpc qui doit définir les nouvelles conditions de la sécurité des populations ivoiriennes. La remise en route de l’accord politique de Ouagadougou tire sa pertinence, selon le Fpi, du fait que cet accord est toujours en vigueur. A preuve, le représentant du Facilitatuer, M. Baldini, est toujours en fonction en Côte d’Ivoire. Le Fpi demande, par ailleurs, le désarmement des ex-rebelles et le redéploiement de la gendarmerie et de la police nationale. En ce qui concerne l’organisation des élections locales (législatives, municipales et régionales), la direction intérimaire du Fpi propose la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (Cei). Le bureau central de la Cei étant composé de 31 membres y compris le président de cette institution, le Fpi propose une répartition équitable. C`est-à-dire 15 membres issus du Rhdp, mouvement politique ayant soutenu la candidature de Ouattara, et 15 autres membres issus de la Majorité Présidentielle (Lmp) qui soutenu la candidature de Gbagbo. Le président de l’institution devant être le représentant du chef de l’Etat. A ce niveau justement, le Fpi propose le remplacement de l’actuel président de la Cei, Youssouf Bakayoko. En outre, le comité central extraordinaire propose la révision de la liste électorale en y ajoutant les nouveaux majeurs. Enfin, le Fpi demande la clarification des questions de validation et de certification des élections. C`est-à-dire, entre celui qui valide les élections et celui qui les certifie, qui a la primauté sur qui ? Le Fpi a d’autant plus raison que cette question a été l’élément qui a enclenché la grave crise postélectorale. S’agissant enfin de la réconciliation nationale, la direction du Fpi estime que pour parvenir à une vraie réconciliation, il faut repartir à l’origine de la fracture sociale. Car pour le FPI, vouloir limiter la réconciliation nationale à la crise postélectorale, c’est vouloir faire une « réconciliation des vainqueurs » sur des bases folkloriques. Le Fpi estime que la réconciliation doit se faire entre deux clans : Rhdp et Lmp. Et donc pour aller à la table de négociation, chaque clan doit être assis derrière son chef. Le Rhdp derrière Alassane Dramane Ouattara et Lmp derrière Laurent Gbagbo. Pour le Fpi, le véritable message de paix que les ivoiriens comprendront sera celui que Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo, assis côte à côte, eux-mêmes réconciliés, leur adresseront ensemble. Comme on le constate, le Fpi pense qu’aucune réconciliation n’est possible en excluant Laurent Gbagbo. Toutes ces propositions qui ont été faites par la direction intérimaire du Fpi en accord avec la coordination des militants en exil et les représentants du parti en Europe ont été soumises, après débat, aux instances du Fpi. Celles-ci devront dans un délai raisonnable, les examiner et y apporter leur touche. C’est après la prise en compte de l’avis de toutes les structures du parti que la direction dégagera, lors d’un prochain comité central extraordinaire, la position définitive du Fpi par rapport à ces grandes questions de l’heure.
Les prisonniers politiques se portent bien
La direction intérimaire du Fpi a fait le point des activités du parti, après le message introductif du président par intérim, Miaka Ouretto. M. Séri Gboagnon, secrétaire national chargé des Libertés et de la Justice, a donné des informations sur le Président Gbagbo et ses codétenus. Il ressort de son rapport qu’ils ont reçu la visite de leurs avocats. Selon ceux-ci, le Président Gbagbo, son épouse et leurs autres camarades se portent bien. Après quoi, le ministre Alphonse Douaty, secrétaire général adjoint chargé du suivi de l’action gouvernementale, a fait un commentaire sur les activités du gouvernement Ouattara. Abordant la question des casses et de la démolition de commerces, il estime qu’une telle action doit être précédée de sensibilisation puis une interpellation. Et elle doit se faire avec des mesures d’accompagnement. Mais telle qu’elle est menée par le gouvernement Ouattara, cette action aggrave le chômage et la délinquance. Le ministre Douaty a également indiqué que la Côte d’ivoire est, en ce moment, le pays le plus cher de l’Uemoa. Suivie de la Guinée Bissau et du Sénégal. Quand on sait, selon le ministre Douati, que la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo payait les salaires des fonctionnaires de la Guinée Bissau, il y a de quoi à être inquiet pour notre économie. Le ministre a également critiqué le retour obligatoire de la tenue scolaire au primaire et au secondaire qui, selon lui, ne tient pas compte de la pauvreté des paysans. Il a aussi dénoncé le limogeage du préfet de Dabou et du Sous-préfet de Lopou. Enfin, le ministre Alphonse Douati a rendu compte de la rencontre de la direction du Fpi avec les ambassadeurs de l’Union Européenne. Celle-ci a porté sur la sécurité, les élections locales et la réconciliation nationale. Selon lui, le Fpi a fait part aux diplomates sa vision sur ces questions. « Ils veulent qu’on accompagne Ouattara parce que eux-mêmes l’accompagnent. Mais ils ont aussi compris ce que nous sommes et surtout nos priorités », a commenté le ministre Douati.
Boga Sivori
La session extraordinaire du comité central du Fpi qui s’est tenue, samedi dernier, au siège du congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) à Cocody, n’a pas été longue. En effet, les trois textes qui ont servi de base aux débats, à savoir les messages de la coordination des militants du Fpi en exil et des représentants dudit parti en Europe ainsi que le rapport de la direction intérimaire convergeaient parfaitement. Les conclusions sur les grandes questions qui préoccupent les Ivoiriens (sécurité, élections locales et réconciliation nationale) étaient les mêmes. Mieux, ces conclusions rencontraient aussi la vision de tous ceux qui sont intervenus.
Les proposions soumises aux instances du parti
S’agissant de la question de la sécurité. La direction intérimaire propose le retour à l’Accord politique de Ouagadougou qui est au centre du règlement de la crise ivoirienne. Le Fpi demande notamment la réactivation du Cadre Permanent de Concertation (CPC) dans lequel siègent les principaux leaders politiques que sont Alassane Dramane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Ceci implique nécessairement la libération, sans condition, du président Gbagbo, estiment les responsables du Fpi. Pour eux, c’est le Cpc qui doit définir les nouvelles conditions de la sécurité des populations ivoiriennes. La remise en route de l’accord politique de Ouagadougou tire sa pertinence, selon le Fpi, du fait que cet accord est toujours en vigueur. A preuve, le représentant du Facilitatuer, M. Baldini, est toujours en fonction en Côte d’Ivoire. Le Fpi demande, par ailleurs, le désarmement des ex-rebelles et le redéploiement de la gendarmerie et de la police nationale. En ce qui concerne l’organisation des élections locales (législatives, municipales et régionales), la direction intérimaire du Fpi propose la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (Cei). Le bureau central de la Cei étant composé de 31 membres y compris le président de cette institution, le Fpi propose une répartition équitable. C`est-à-dire 15 membres issus du Rhdp, mouvement politique ayant soutenu la candidature de Ouattara, et 15 autres membres issus de la Majorité Présidentielle (Lmp) qui soutenu la candidature de Gbagbo. Le président de l’institution devant être le représentant du chef de l’Etat. A ce niveau justement, le Fpi propose le remplacement de l’actuel président de la Cei, Youssouf Bakayoko. En outre, le comité central extraordinaire propose la révision de la liste électorale en y ajoutant les nouveaux majeurs. Enfin, le Fpi demande la clarification des questions de validation et de certification des élections. C`est-à-dire, entre celui qui valide les élections et celui qui les certifie, qui a la primauté sur qui ? Le Fpi a d’autant plus raison que cette question a été l’élément qui a enclenché la grave crise postélectorale. S’agissant enfin de la réconciliation nationale, la direction du Fpi estime que pour parvenir à une vraie réconciliation, il faut repartir à l’origine de la fracture sociale. Car pour le FPI, vouloir limiter la réconciliation nationale à la crise postélectorale, c’est vouloir faire une « réconciliation des vainqueurs » sur des bases folkloriques. Le Fpi estime que la réconciliation doit se faire entre deux clans : Rhdp et Lmp. Et donc pour aller à la table de négociation, chaque clan doit être assis derrière son chef. Le Rhdp derrière Alassane Dramane Ouattara et Lmp derrière Laurent Gbagbo. Pour le Fpi, le véritable message de paix que les ivoiriens comprendront sera celui que Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo, assis côte à côte, eux-mêmes réconciliés, leur adresseront ensemble. Comme on le constate, le Fpi pense qu’aucune réconciliation n’est possible en excluant Laurent Gbagbo. Toutes ces propositions qui ont été faites par la direction intérimaire du Fpi en accord avec la coordination des militants en exil et les représentants du parti en Europe ont été soumises, après débat, aux instances du Fpi. Celles-ci devront dans un délai raisonnable, les examiner et y apporter leur touche. C’est après la prise en compte de l’avis de toutes les structures du parti que la direction dégagera, lors d’un prochain comité central extraordinaire, la position définitive du Fpi par rapport à ces grandes questions de l’heure.
Les prisonniers politiques se portent bien
La direction intérimaire du Fpi a fait le point des activités du parti, après le message introductif du président par intérim, Miaka Ouretto. M. Séri Gboagnon, secrétaire national chargé des Libertés et de la Justice, a donné des informations sur le Président Gbagbo et ses codétenus. Il ressort de son rapport qu’ils ont reçu la visite de leurs avocats. Selon ceux-ci, le Président Gbagbo, son épouse et leurs autres camarades se portent bien. Après quoi, le ministre Alphonse Douaty, secrétaire général adjoint chargé du suivi de l’action gouvernementale, a fait un commentaire sur les activités du gouvernement Ouattara. Abordant la question des casses et de la démolition de commerces, il estime qu’une telle action doit être précédée de sensibilisation puis une interpellation. Et elle doit se faire avec des mesures d’accompagnement. Mais telle qu’elle est menée par le gouvernement Ouattara, cette action aggrave le chômage et la délinquance. Le ministre Douaty a également indiqué que la Côte d’ivoire est, en ce moment, le pays le plus cher de l’Uemoa. Suivie de la Guinée Bissau et du Sénégal. Quand on sait, selon le ministre Douati, que la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo payait les salaires des fonctionnaires de la Guinée Bissau, il y a de quoi à être inquiet pour notre économie. Le ministre a également critiqué le retour obligatoire de la tenue scolaire au primaire et au secondaire qui, selon lui, ne tient pas compte de la pauvreté des paysans. Il a aussi dénoncé le limogeage du préfet de Dabou et du Sous-préfet de Lopou. Enfin, le ministre Alphonse Douati a rendu compte de la rencontre de la direction du Fpi avec les ambassadeurs de l’Union Européenne. Celle-ci a porté sur la sécurité, les élections locales et la réconciliation nationale. Selon lui, le Fpi a fait part aux diplomates sa vision sur ces questions. « Ils veulent qu’on accompagne Ouattara parce que eux-mêmes l’accompagnent. Mais ils ont aussi compris ce que nous sommes et surtout nos priorités », a commenté le ministre Douati.
Boga Sivori