«Le président Laurent Gbagbo me charge de vous dire qu’il a le moral très haut. Et chose plus intéressante, il continue de se considérer comme le président de la République de Côte d’Ivoire. Il a dit qu’il ne négociera pas sur cette question. Il est le chef de l’Etat et toute la réconciliation doit se faire autour de cette question. Il nous demande de rester mobilisés. Il nous fait entièrement confiance ». Ces propos sont de Justin Koné Katina, le porte-parole de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril dernier, à l’issue de la crise post-électorale. Joint, hier, par téléphone, à l’occasion du premier meeting du Front populaire ivoirien (Fpi), au stade de la Sogefiha de Koumassi, il a livré ce message qui, du reste, relève du rêve. En effet, Koné Katinan peut rêver debout du retour de Laurent Gbagbo aux affaires d’Etat mais, quand viendra le moment de faire face à la réalité, le réveil sera douloureux. Et pour lui, et pour ces militants à qui il jette de la poudre aux yeux, depuis son exil doré. Parce que, un jour ou l’autre, ils devront se faire à l’idée que leur leader est bon pour la Cour pénale internationale. Aujourd’hui, le Fpi n’a rien à exiger du gouvernement ivoirien. Quand on veut vraiment se réconcilier avec son adversaire d’hier, on ne pose pas de conditions. Au contraire, on reconnaît sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé et on demande pardon.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba